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Quand la campagne se vit en famille

Melody Selvon-Driant accompagne souvent sa mère Danielle Selvon, candidate du Reform Party au n° 6.

Même s’ils ne sont pas toujours sur le terrain, dans les meetings ou les réunions nocturnes, ils disent être de plain-pied dans la campagne électorale, au même titre que les candidats ou aspirants candidats qui, en ce moment, multiplient les actions sur le terrain. Les époux, épouses, enfants, frères ou sœurs de ceux qui sont engagés dans les législatives, nous racontent comment ils vivent cette période.

Elle ne le quitte pas des yeux. Dans la foule, toute vêtue de rouge, Sarita est admirative et arrive difficilement à cacher sa fierté. Il est près de 17h30 et, alors que la nuit s’installe tout doucement, une petite brise souffle sur le Nord. À l’heure où beaucoup ont terminé leur journée et se hâtent de rentrer chez eux, un petit attroupement sur la route Royale à Goodlands attire l’attention et trouble le train-train du petit village. Campagne électorale oblige, les activités politiques se sont multipliées ces derniers temps.

 

Sarita et Sheel, épouse et fils de l’aspirant candidat de l’Alliance Nationale au n° 6, Mahend Gungapersad, étaient présents mercredi à Goodlands pour la grande aventure de sa régionale.

 

Sarita, elle, suit du regard son époux Mahend Gungapersad – aspirant candidat du PTr dans la circonscription no 6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or) –, engagé dans un exercice de porte-à-porte à l’Arya Mandir Road, en cet après-midi du mercredi 16 octobre. Cette mère de deux fils, Sahil, 21 ans, et Sheel, 17 ans, se devait, précise-t-elle, d’être aux côtés de son époux, «sur le terrain», à ce stade où la campagne électorale bat son plein en vue des législatives, le 7 novembre. «La politique fait partie de lui. C’est un aspect de sa personnalité et en tant qu’épouse, je me dois d’être là pour lui et de l’épauler dans ce choix qu’il a fait de se mettre au service des Mauriciens.»

 

Si durant la semaine écoulée, l’Alliance Nationale n’avait pas encore officialisé sa liste de candidats, son époux, en tant que potentiel poulain du bloc PTr-PMSD, avait toutefois décidé, aux côtés de ses deux colistiers, Avinash Ramkalawon et Raviraj Sinha Beechook, d’aller à la rencontre des habitants du n° 6. «C’est sa deuxième participation à une élection et on sait bien comment cela se passe pendant une campagne électorale. Il y a des contraintes, des obligations, des sollicitations fréquentes, une nécessité d’être présent dans la circonscription, dans des réunions ou encore dans des meetings. Mais mon époux est habitué à tout cela», poursuit Sarita.

 

Ce jour-là, elle est accompagnée de son benjamin, Sheel, qui a aussi voulu apporter son soutien à son père. «La famille est faite pour ça. On se doit d’être là en toutes circonstances et d’épauler mon papa dans sa volonté de servir sa circonscription et son pays», souligne Sheel qui est, tous les jours, témoin de l’engagement de son père. «Il se réveille très tôt et n’a pas d’heure pour rentrer. Mais on ne s’en plaint pas parce que mon père, qui a été recteur et a travaillé avec des jeunes pendant longtemps, a toujours ressenti le besoin d’aller vers les autres. D’ailleurs, une de ses plus grandes qualités, c’est qu’il sait écouter.»

 

Sheel, comme sa mère, sait plus que jamais que son père a besoin de sa famille. Dans ses yeux, il y a également beaucoup d’admiration : «Il doit savoir qu’il peut compter sur nous, peu importe ce qui se passe.» Le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, en sait quelque chose. Dans un congrès de l’Alliance Morisien à Triolet, le lundi 14 octobre, il s’est réjoui d’avoir «une femme solide» qui l’épaule, faisant référence aux attaques récentes contre sa famille dans le cadre de la campagne.

 

Veena Ramgoolam, l’épouse de Navin Ramgoolam, leader du PTr, a aussi affiché son soutien à son mari sur la page Facebook de ce dernier : «J’ai choisi de parler aujourd’hui, après ces cinq dernières années qui ont renforcé le respect, la sincérité et la compréhension mutuelle de notre couple. C’est pourquoi je soutiendrai mon mari dans cette campagne nationale 2019 pour le poste de Premier ministre.»

 

Comme Veena Ramgoolam, Lina Apollon, épouse de Tony Apollon, candidat du MMM dans la circonscription n° 12 (Mahébourg/Plaine-Magnien), croit aussi en son époux. Et depuis le coup d’envoi de la campagne, son mari, qui occupait déjà le terrain, cela même quand «le Parlement n’était pas encore dissous», affirme-t-elle, a accentué sa présence dans la circonscription. Lorsque nous le rencontrons mercredi après-midi sur le terrain, le candidat mauve (avec ses colistiers Kishore Pertab et Rouma Bahadoor) a déjà un carnet de route étalé sur plusieurs jours. Son mot d’ordre : aller à la rencontre des gens. «Il est très présent dans la région et est très proche des habitants de la région», souligne Lina.

 

Lina croit dur comme fer en son époux Tony Apollon, candidat du MMM au n° 12 (Mahébourg/Plaine-Magnien).

 

Elle avoue toutefois ne pas aimer la politique. «Ce n’est pas mon monde mais comme dans tous les couples, il faut savoir faire des compromis et, bien évidemment, je soutiens Tony. Au fil des années, il a su me démontrer ainsi qu’aux habitants de la circonscription qu’il est fait pour la politique. Ce n’est pas sa première participation à une élection. Il avait perdu aux dernières législatives mais à aucun moment il n’a baissé les bras. Il répond toujours présent quand on fait appel à lui et pour lui, qui est né et qui a grandi à Mahébourg, j’ai beaucoup d’admiration. Même si la politique n’est pas ma tasse de thé, je me fais un devoir de l’encourager, de l’écouter et d’être à ses côtés pour les législatives 2019», confie Lina, maman de Hugo, 11 ans, qui s’est aussi laissé gagner par la fièvre de la campagne. «On sera à ses côtés pour le Nomination Day», ajoute la mère de famille.

 

«Je suis là pour lui...»

 

Tony Apollon sait aussi qu’il peut compter sur sa grande sœur Dany qui est plus que jamais présente. «Nous sommes très proches», soutient le candidat entre deux coups de téléphone. C’est d’ailleurs chez sa sœur que cet habitant de Mahébourg termine toutes ses journées. «La campagne est courte et intense, et je suis là pour lui après chacune de ses longues journées. Comme on habite tout près, il vient me voir et on discute.», témoigne Dany Apollon qui est aussi très fière du parcours de son frère.

 

 

La fierté, c’est aussi ce que ressent Racheed Daureeawoo, l’époux de Fazila Daureeawoo, vice-Première ministre sortante et candidate de l’Alliance Morisien (MSM-ML) au n° 19 (Stanley/Rose-Hill). Loin d’être une novice, elle connaît très bien le travail de terrain. Ce n’est pas son époux qui dira le contraire. «Toute la famille soutient Fazila pendant cette période de campagne. Nous comprenons l’importance de ce qu’elle fait. Personnellement, je suis toujours à ses côtés. J’ai moi-même de l’expérience dans le domaine politique. Donc, cela me permet de mieux soutenir mon épouse. D’ailleurs, pendant ces cinq dernières années, nous avons été constamment sur le terrain car nous avons toujours prisé le contact humain», assure Racheed Daureeawoo qui sait que le rythme de la campagne gagnera en intensité au fil des jours.

 

 

La candidate du Reform Party au n° 6 (Grand-Baie/Poudre d’Or), Danielle Selvon, sait aussi que les prochaines semaines seront dures. Mais elle a l’assurance de pouvoir compter sur son entourage dans ce nouveau défi qui s’offre, encore une fois, à elle. Ainsi, avec le soutien de sa famille, la candidate vit à fond la campagne électorale. «Ma mère est mon amie. Elle a beaucoup fait pour mes deux frères, Daniel Selwyn Selvon, médecin comme moi, et Sheridan, un véritable génie en informatique qui s’occupe de sa campagne sur Internet. Comme eux, je vis son engagement intensément», témoigne Melody Selvon-Driant.

 

C’est en étant à ses côtés que la jeune femme aide sa mère durant la campagne électorale : «Je la soutiens en l’accompagnant chaque matin et je la soutiens aussi sur Facebook plusieurs heures par jour, en usant de ma réputation et de mes nombreux contacts en tant qu’ex-Miss Mauritius 2006-2007, surtout à Grand-Baie où je vis avec mon mari, un homme d’affaires, et notre fille. Toute la famille, y compris mon père Sydney Selvon – une figure nationale –, est engagée dans sa campagne de réélection.»

 

Durant cette période où le travail de terrain occupe une place importante dans son emploi du temps, Nilen Vencadasmy, candidat de l’Alliance Morisien au no 1 (Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis-Ouest), peut aussi compter sur le soutien de son épouse Kamini. Et c’est donc à deux qu’ils vivent cette nouvelle aventure. «J’ai toujours su qu’il s’engagerait en politique. Son engagement ne date pas d’hier. Je dois dire que le temps de campagne est court. Donc, c’est très prenant en ce moment mais en tant que conjointe, je dois m’assurer de conserver l’équilibre familial. Nous avons deux enfants dont une petite fille en bas âge et elles restent ma priorité. Ceci dit, je crois en lui et en ce qu’il peut apporter au pays. Donc, le jeu en vaut la chandelle. On est deux dans cette aventure», confie Kamini Vencadasmy.

 

Kamini, épouse de Nilen Vencadasmy : «Je suis celle qui modère sa passion et le tempère.»

 

La jeune femme fait en sorte que le candidat de n°w 1 garde la forme. «Mon époux et moi sommes très complémentaires. Nous formons un couple moderne et nous échangeons beaucoup sur divers sujets. Nous avons tous les deux des emplois du temps bien chargés professionnellement. Je suis celle qui modère sa passion et le tempère. Je pense que je lui permets de voir les choses sous un autre angle, en toute confiance, afin de toujours choisir le chemin du milieu. Je suis son autre pôle. En ce moment, je le force à bien manger, faire du sport et dormir», confie-t-elle avec le sourire, tout en sachant que les activités sur le terrain vont s’intensifier et qu’il lui faudra vivre pendant encore au moins deux semaines au rythme de la campagne.