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PSYCHO - «Le burn-out des introvertis/es» : comment mieux vivre les interactions sociales

Pire qu’un film d’horreur. Encore plus flippant qu’une assiette de frites sans ketchup (ah, il faut en demander au/à la serveur/euse). Plus terrifiant qu’une après-midi pluie sans un livre et un plaid. Plus angoissant, même, qu’un coup de fil à passer…

Le cauchemar absolu des introvertis/es, c’est souvent ces événements sociaux dont il est difficile de s’extraire. Ces bla-bla, sans sens ni essence, qui emplissent le cerveau. Ces interactions joyeuses et débridées où il faut converser à bâtons rompus, papillonner comme un animal social et faire de nouvelles connaissances. Ces koz-koze qui n’en finissent pas. Le bruit, le brouhaha…les gens. Une épreuve, explique Chantal, 42 ans, introvertie qui ne s’ignore pas : «Je dois me conditionner pour participer à ces rencontres et, à un moment, je suis tellement épuisée que je ne fonctionne plus.»

 

Ce que décrit notre interlocutrice, qui aime les séries et la solitude accompagnée (avec son mari), c’est l’épuisement social. «Un phénomène encore méconnu», c’est ainsi que le décrit le magazine Psychologies : «L’épuisement social est une conséquence émotionnelle et physique à une surstimulation sociale qui vous laisse exténué et vidé de toute énergie. On l’appelle aussi le "burnout des introvertis". Pour la personne introvertie cela signifie qu’elle a interagi socialement au-delà de ses forces, au point où cela lui est désormais impossible.» Mais, attention, ce burn-out peut toucher tout le monde, même ceux/celles qui se définissent comme étant extravertis/es ; ça peut être moins fréquent, mais ça arrive.

 

Après une socialisation, Nilesh, 26 ans, doit se déconnecter un peu. Couper. Faire le point sur lui : «Je ne suis pas sûr d’être totalement introverti, j’aime la présence des gens. Mais à un moment, j’ai besoin d’être seul. Sinon, je me sens déconnecté de moi-même. Pendant longtemps, j’ai cru que j’avais un souci. Mais, il y a de plus en plus de ressources disponibles sur le net pour arriver à comprendre ce que l’on ressent.» Forum, groupe Facebook, articles, tests ; le monde commence à reconnaître les introvertis/es et à s’intéresser à leur condition. Un plus pour Meela, 39 ans, qui s’épuisait jusqu’à ne plus pouvoir sortir du lit le lendemain matin : «Avec mes enfants, j’ai besoin de voir des gens, de faire des sorties, d’interagir... Petit à petit, je me sentais étouffée par tout ça. Je me sentais malade.»

 

Aujourd’hui, elle a rejoint un groupe d’introverties sur Facebook, qui regroupe des mamans, et ça lui permet de déculpabiliser et de trouver des astuces pour être pleinement une maman sans s’épuiser mentalement. Selon le magazine Psychologies, pour arriver à interagir socialement sans craindre ce burn-out, il est important de reconnaître les signaux d’alerte et de faire une pause : «L’épuisement social (...) se traduit par de la fatigue physique, un niveau de stress élevé, de l’irritabilité, voire de la colère. La personne a atteint ses limites. Elle se sent vidée de toute énergie vitale et se sent oppressée, voire malade lorsqu’elle se retrouve en compagnie d’autrui. Certains ne pourront plus se lever le matin, tant la sensation d’épuisement est terrassante. Toutefois, avant d’en arriver là, il est possible de reconnaître les signes avant-coureurs.»

 

Quels sont-ils ? Se sentir de plus en plus détaché des autres - incapacité à se concentrer - de fréquentes et intenses migraines ou maux de tête - fatigue et manque d’énergie - difficulté à s’endormir - une émotivité anormalement élevée - irritabilité - anxiété. Sachez également que, selon la recherche, des interactions de plus de trois heures épuisent les introvertis/es : une info pratique qui peut calibrer vos sorties. Pour mieux vous organiser, il est également conseillé d’identifier ses social triggers ou leviers sociaux : «Prenez le temps d’apprendre à identifier les situations qui pourraient déclencher ces sensations de fatigue et de stress intense (…) : se sentir obligé d’interagir avec de nombreuses personnes, notamment au travail ; participer aux réunions et événements familiaux, se rendre à des manifestations de groupe tels les concerts ou les meetings. Ou tout simplement travailler en groupe sur de longues périodes. Si vous ne vous sentez pas à l’aise dans ces cas-là, essayez de les éviter au maximum.»

 

Pour éviter, il faut savoir dire «non» ; il est donc essentiel de fixer des limites : un verre oui, mais pas une sortie toute la nuit, par exemple. Un ciné ce week-end mais pas de plan le prochain. Mais ne faites pas du «non» une réponse automatique ; ce serait dangereux de s’enfermer dans la solitude. Marine, 63 ans, en sait quelque chose. Après le décès de son époux, cette introvertie s’est enfermée, petit à petit, dans son monde. Elle y a trouvé paix et réconfort mais a oublié que le monde continuait de tourner et qu’il y arrivait bien sans elle : «Mais moi, j’avais besoin du monde quand même. La solitude m’a pesé. Elle peut être dévorante. Aujourd’hui, ma bulle me fait du bien, mais j’essaie d’en sortir aussi.»

 

Trouvez la formule qui vous convient. Et, surtout, du temps pour vous : une demi-heure par jour pour recharger vos batteries, pour tenir votre journal intime, pour méditer ou pour, tout simplement, être, peut vous aider à vous donner l’énergie et la force pour faire face aux interactions sociales dont il est difficile de se soustraire. Comme redemander du ketchup !