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Nooshreen Beeharry, la tante d’Ayaan : «Mo pa pou pardonn mo ser zame»

Elle est terriblement choquée et attristée par le décès tragique de son neveu dans des circonstances horribles. Nooshreen Beeharry est celle grâce à qui la police a pu déterminer qu’il y avait eu foul play dans cette affaire et arrêter les deux suspects : la mère du petit Ayaan ainsi que son concubin qui est soupçonné d’avoir battu l’enfant à mort. Une semaine après le drame, elle nous confie sa détresse et ses interrogations… 

Elle parle de sa peine non pas pour se consoler mais pour exprimer sa révolte. Nooshreen Beeharry, la sœur de Nawsheen, ne se remet pas du décès tragique de son neveu Ayaan. «Mo pa pou pardonn mo ser zame», martèle cette jeune femme de 25 ans. Elle tire également à boulets rouges sur Azhar, le concubin de sa sœur aînée, ainsi que sur la mère de cette dernière. Le jeune homme de 22 ans, dit-elle, est un beau-parleur qui «bien konn zwe so rol».

 

Selon elle, la mère de ce dernier est également complice car elle savait qu’Ayaan était un enfant battu. «Pourquoi a-t-elle pris des photos de mon neveu sur son portable avec des bleus au visage et au pied quelques jours avant le drame ? Quelles étaient ses réelles intentions ? Après la mort d’Ayaan, elle m’a dit au téléphone qu’il ne fallait pas laisser tomber cette affaire avant de m’envoyer ces photos. Elle ne savait pas que j’étais déjà au poste de police à ce moment-là pour porter plainte.» La jeune femme est convaincue qu’Ayaan serait peut-être encore en vie si la mère d’Azhar s’était rendue à la police pour dénoncer son fils.

 

Elle pense que la police doit arrêter la mère d’Azhar pour complicité, même si cette dernière affirme qu'elle ne savait rien des maltraitances que son fils faisait subir à Ayaan (voir texte en pages 8-9). «Mama-la pe dir li pann tann nanye. Ena zis de lasam dan zot lakaz. Ou fer mwa krwar li pa tande seki pe deroule dan so sal de bin ? Mo anvi ousi kone kot papa-la ek ser-la ti ete sa zedi-la.» Nooshreen ne comprend pas non plus le silence de sa sœur. «Kapav zot ti pe droge ansam li ek Azhar. Akoz sa mem dimounn dir zanfan-la gagn manze kan zot leve dezer tanto.»

 

C’est en juillet dernier que Nawsheen et son fils se sont installés chez Azhar. Selon Nooshreen, sa sœur n’a plus donné de nouvelles depuis. Et le 7 novembre, elle a eu la surprise de voir débarquer cette dernière, son concubin et le petit Ayaan chez elle, à Montagne-Blanche, vers 21h30. C’est aussi ce jour-là que son époux et elle ont appris que Nawsheen et Ayaan vivaient chez Azhar à Midlands. Selon Nooshreen, ce dernier faisait plus vieux que son âge. «Kapav se akoz li droge. Li ousi koz mari boukou», dit-elle.

 

Lors de cette visite, Nooshreen et son époux Washin ont constaté qu’Ayaan se comportait bizarrement. «Il paraissait traumatisé. Notre fille de 3 ans jouait avec lui mais il n’avait aucune réaction. Et il a à peine mangé alors qu’il adorait les friandises. À un moment, je lui ai demandé en rigolant si ma sœur et son concubin lui faisaient de la misère. Il nous a simplement répondu par un soupir. Je n’ai pas remarqué s’il y avait de bleus sur lui.»

 

Cinq jours plus tard, c’est par un appel téléphonique vers 22h45 que Nooshreen dit avoir appris la terrible nouvelle du décès de son petit neveu. «Mo ti panse li fek mor», explique Nooshreen. En arrivant à Midlands ce soir-là, Nooshreen et son époux sont tombés sur Azhar qui répétait sans cesse qu’Ayaan «inn toufe» avec du briyani et qu’il lui avait tapé dans le dos pour essayer de l’aider, en vain. Il alléguait aussi, selon la soeur de sa compagne, que le petit avait été victime d’une négligence médicale. «Li konn bien zwe so rol», s’insurge Nooshreen.

 

En voyant des bleus sur le front et le visage du garçonnet, la jeune femme a vite soupçonné un acte malveillant. Elle a alors interrogé sa sœur qui a maintenu que son fils était tombé lorsqu’il a commencé à s’étouffer et que c’est comme cela qu’il avait eu des ecchymoses. Ses craintes se sont confirmées le lendemain lorsque la mère d’Azhar lui a envoyé les photos du petit avec des bleus sur plusieurs parties du corps. Nooshreen a tout de même eu le choc de sa vie en apprenant les conclusions de l’autopsie.

 

Sa soeur et elle ont toujours été proches, dit-elle. Notamment parce qu’elles ont beaucoup dû se serrer les coudes durant leur enfance très compliquée. «J’avais neuf mois lorsque notre mère, qui maltraitait ma grande soeur, nous a abandonnées. Notre père, lui, s’est noyé un an plus tard. Nous avons grandi avec notre grand-mère maternelle à Cité La Cure. Ma sœur a fréquenté un centre préprofessionnel avant de prendre de l’emploi comme Salesgirl dans un magasin. Elle s’est reconvertie en femme au foyer après son mariage avec le père d’Ayaan. Elle s'était enfuie avec lui quand elle était encore mineure et ils se sont mariés à sa majorité.»

 

Cet homme purge actuellement une peine de 16 mois de prison pour agression. «Mo ser ti ankor pe res Baie-du-Tombeau kan so mari ti koumans repros li ki li pas tro boukou letan lor so portab. Li ti ankor ek so mari ousi kan linn kit lakaz pou al res Midlands. Nou ti trouv sa bizar parski nou pena okenn fami laba. Mo ser pa travay. Ziska ler mo touzour pa konpran kifer mo ser inn kit so lakaz pou al res ek enn droge ki pa travay ek ki depann lor so papa.»

 

Aujourd'hui, Nooshreen est anéantie par le chagrin : «Mo neve ti kouma mo zanfan mem. Mo dir Bondie aret sa kosmar-la. Monn ousi perdi mo ser. Mo leker inn desire kan monn aprann seki finn ariv Ayaan. Mo misie ek mwa deza dir Nawsheen ki nou kapav ed li ek so zanfan. Sa pa ti pou poz nou problem si nou ti bizin adopte li.»