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Meydesy Sophie : «C’est très difficile de ne pas vivre dans la peur avec ce drame»

«Face à cette pandémie, nous sommes tous au même niveau : les riches, la classe moyenne et ceux que l’on appelle les pauvres. Les gens se rendent compte qu’ils ne peuvent pas tout acheter, que nous sommes tous égaux avec cette maladie et que la santé, c’est la richesse du monde...» C’est ce que nous explique Meydesy Sophie, diplômée et conseillère en relations humaines et développement personnel de l’Institut de Psychologie humaniste et transpersonnelle de Nantes, dans l’entretient qui suit...

Des cas de Covid-19 ont été confirmés à Maurice et un mort avait aussi été recensé à l’heure où nous mettions sous presse. Pouvez-vous comprendre ce qui se passe actuellement dans la tête des Mauriciens ?

 

Cette annonce a l’effet d’une bombe auprès des Mauriciens, surtout avec l’idée qu’il y a des contaminés qui se baladent librement à travers l’île. Avec la présence de ce virus et la situation économique, le pays sera mis à l’épreuve. Heureusement que les Mauriciens sont solidaires entre eux. Avec les mesures de prévention et de précaution, nous allons pouvoir affronter cette pandémie en restant chez nous.

 

La propagation du virus a provoqué une peur collective qui s’est emparée de la planète. Quel est votre avis sur ce qui se passe ?

 

Je pense que c’est un processus normal de la nature, surtout lorsque nous repensons à toutes les autres pandémies que le monde a connues dans le passé. Cependant, cette peur collective est due au fait que nous, les êtres humains, nous avons pris la terre pour acquis et nous avons oublié que nous sommes de passage ici. Et certains individus ou certaines puissances de cette planète pensent qu’ils sont les maîtres du monde parce qu’ils sont riches et ont le pouvoir. Maintenant que nous sommes tous au même niveau face à cette pandémie, les riches, la classe moyenne et ceux que l’on appelle les pauvres, les gens se rendent compte qu’ils ne peuvent pas tout acheter, que nous sommes tous égaux face à cette maladie et que la santé, c’est la richesse du monde.

 

Comment et pourquoi ce genre de peur se développe-t-elle ?

 

Cette peur est présente en cette période parce que l’homme a peur de la mort. C’est vrai que nous ne voulons pas souffrir et surtout, nous ne voulons pas voir nos proches mourir. Mais si nous prenons conscience que la seule certitude de cette vie, c’est que nous allons tous mourir un jour, nous n’aurons plus cette peur de la maladie et nous allons arrêter de tout contrôler. Je parle de contrôle parce qu’avec cette pandémie, à part de remettre notre destin entre les mains de Dieu et celles des scientifiques, nous ne pouvons rien faire, sauf en respectant les consignes et en restant confinés.

 

Avec l’évolution du virus et les mesures qui ont été prises à Maurice et dans le monde, un changement d’attitude est observé chez les Mauriciens. Quelles analyses faites-vous de la situation ?

 

Je ne sais pas s’il y a un changement dans l’attitude des Mauriciens mais j’espère qu’ils comprendront et appliqueront les mesures nécessaires pour notre bien-être à tous.

 

Comment expliquez-vous le fait que certaines personnes prennent d’assaut les supermarchés pour s’approvisionner en denrées de première nécessité ?

 

Les Mauriciens ont pour habitude de se préparer pour chaque cyclone et nous faisons le plein pour affronter le danger en famille dans ces circonstances dramatiques. Les Mauriciens ont juste fait ce qu’ils ont l’habitude de faire en cas de confinement mais ils ont vu les choses en grand pour une plus longue durée, surtout avec les frontières qui sont fermées.

 

Pensez-vous que les différentes infos qui circulent contribuent à créer une psychose ?

 

Les réseaux sociaux et les fake news contribuent grandement à la psychose. Rappelons-nous l’époque du cyclone Hollanda. Il n’y avait alors pas de réseaux sociaux mais une poignée de personnes avait pu créer une psychose avec Touniminuit. Et aujourd’hui, avec les informations en continu, tout devient comme une pathologie d’une dimension mondiale.

 

Quel rôle les autorités doivent-elles jouer dans ce genre de situation ?

 

Les autorités doivent nous tenir informés de tout par rapport à la situation dans le pays et nous dire la vérité VRAIE pour que nous puissions nous protéger et protéger nos proches. Les autorités doivent nous dire si nos hôpitaux sont équipés et structurés efficacement pour faire face à cette pandémie.

 

Comment faire pour ne pas céder à une peur excessive ?

 

C’est très difficile de ne pas vivre dans la peur avec ce drame car nous avons tous peur de la mort. Mais ce que je peux conseiller aux Mauriciens, c’est de vivre avec une «Conscience Témoin» de toutes ces actions et ces paroles, et pas seulement pendant cette pandémie mais en permanence. Si nous sommes conscients de nos actions, nous allons nous rendre compte que si nous touchons les éléments et si nous rencontrons des personnes qui sont susceptibles de nous contaminer, nous allons prendre plus de précautions pour rester en bonne santé. Durant cette période de peur, nous devons nous rendre compte que nous avons tous besoin les uns des autres.