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Elle met au monde une petite fille après les décès tragiques de son fils et de son époux - Khushboo Gobin : «Je suis heureuse et triste en même temps…»

La trentenaire a beaucoup d'appréhensions quant à ce que l'avenir lui réserve.

En l’espace d’un peu plus de deux ans, elle a perdu son fils et son époux dans des circonstances tragiques et inattendues. Depuis, Khushboo Gobin, 35 ans, vit dans l’extrême pauvreté et doit élever seule ses cinq enfants. Malgré la joie d’avoir accueilli une petite fille le 7 juillet, la trentenaire ne cache pas son inquiétude quant à ce que lui réserve l’avenir. Elle compte sur la solidarité du public afin de l’aider à assurer l’avenir de sa petite famille et garde espoir que des jours meilleurs l’attendent. Témoignage.

Assise sur son lit d’hôpital, sa jolie petite fille serrée contre son coeur, Khushboo Gobin irradie de tristesse. Ce n’est pas qu’elle n’est pas heureuse d’avoir donné naissance à ce petit ange en bonne santé il y a quelques jours, c’est juste qu’elle ne peut pas s’empêcher de repenser à toutes ces épreuves qui ont jalonné sa vie depuis trois ans, avant qu’elle ne tienne ce cadeau du ciel dans ses bras. Oui, ces trois dernières années ont été les plus douloureuses de son existence.

 

À 35 ans, Khushboo a traversé bien des tourments. En octobre 2018, elle a vécu une véritable tragédie lorsque son fils Ritesh, alors âgé de 11 ans, a été égorgé par le partenaire de beuverie de son époux Suraj, sous les yeux de leur fille. Un événement dramatique dont elle peine toujours à se remettre et ce, même si le meurtrier a été condamné à la prison à perpétuité. En apprenant qu’elle était à nouveau tombée enceinte l’an dernier, Khushboo avait vu une nouvelle chance s’offrir à son couple et à sa famille d’accueillir un petit ange qui prendrait la place de celui qu’ils avaient tant chéri. Mais c’était compter sans le chagrin qui a fini par avoir raison de l’homme de sa vie.

 

De manière tout à fait inattendue, ce dernier s’est donné la mort le dimanche 4 avril 2021, ne supportant plus l’intense douleur qui pesait sur lui depuis qu’il avait perdu ce fils qu’il adorait. Dans une précédente édition, Khushboo Gobin, alors enceinte de sept mois, nous confirmait que son époux était, tout comme elle, hanté par cette tragédie qui avait pris le dessus sur leur famille mais à aucun moment, elle n’avait pensé qu’il pouvait mettre fin à sa vie : «Suraj n’avait jamais donné l’impression que des pensées aussi sombres lui traversaient l’esprit.» D’ailleurs, il lui avait même semblé heureux à l’idée d’accueillir un nouvel enfant. Un bonheur qu’il n’a pu vivre finalement.

 

Anéantie par ce nouveau drame de sa vie, Khushboo a dû, durant les mois suivant la mort de son conjoint, réapprendre à surmonter au quotidien les épreuves psychologiques, émotionnelles mais aussi financières pour faire en sorte que ses enfants ne manquent de rien. Tout en vivant sa grossesse et en trimballant avec elle la douleur d’avoir perdu deux êtres chers et la peur de ne pas être à la hauteur pour ses proches. Veuve et sans emploi, alors qu’elle était déjà maman de quatre enfants, elle a collectionné les difficultés jour après jour, incertaine de ce que l’avenir lui réserverait à cause de l’extrême pauvreté dans laquelle vit sa famille. Ce qui lui a tout juste permis de survivre, c’est sa pension de veuve. «Par moments, nous avions à peine de quoi manger. J’ai dû me tourner vers ma mère à plusieurs reprises pour que nous ne mourrions pas de faim. Les policiers nous ont aussi apporté de la nourriture», confie-t-elle.

 

Sa plus grande inquiétude était que, pour la première fois de son existence, elle allait accueillir un nouvel enfant sans le soutien moral et financier de son partenaire – son unique pilier dans les moments difficiles. Malgré tout, le 7 juillet, elle a accouché par césarienne d’une petite fille à l’hôpital Jeetoo. Lorsqu’elle l’a tenue pour la première fois dans les bras, ses peurs les plus profondes se sont estompées pendant un instant mais ses inquiétudes et son chagrin l’ont vite rattrapée.

 

Complications de santé

 

Ce jeudi 15 juillet, quand nous la rencontrons à l’hôpital, cela a fait une semaine depuis que Khushboo a donné naissance à son petit ange dont elle n’a pas encore choisi le prénom. Si son enfant est en pleine forme, la mère de famille n’a pas encore pu rentrer chez elle car elle a quelques complications de santé. Assise sur son lit d’hôpital, elle ne semble pas déborder de la joie qu’aurait dû lui procurer l’arrivée de son nouveau-née, contrairement aux autres mamans dans la salle. «Je suis heureuse, lâche-t-elle timidement, mais cela m’attriste que mon époux ne soit pas à mes côtés. Il voulait tellement de cet enfant mais n’a jamais pu le rencontrer ou le tenir dans ses bras.»

 

Mettre au monde une fille a été, pour elle, une immense surprise. «Dès le départ, je m’attendais à mettre au monde un fils. Je me répétais sans cesse qu’il prendrait la place de celui que nous avions perdu mais cette naissance reste tout de même une grande bénédiction pour notre famille. La venue de ma petite fille est une manière pour nous tous d’aller de l’avant après toutes les épreuves que nous avons traversées.» Cependant, ses appréhensions quant à ce que l’avenir lui réserve sont multiples. Pour cause, elle ne sait pas encore comment elle se débrouillera pour surmonter ses difficultés financières.

 

Domiciliée dans une modeste demeure à Gros-Cailloux – une maison regorgeant de mauvais souvenirs –, Khushboo y élève seule ses enfants, avec très peu de moyens. Outre sa pension de veuve, elle a entamé depuis un bon moment des démarches auprès de la Sécurité sociale pour avoir une aide financière mais est toujours dans l’attente d’une réponse. Récemment, des travailleurs sociaux ont pris contact avec elle pour lui apporter leur soutien et une radio privée compte l’aider pour la rénovation de sa maison ; ce qui l'a soulagée légèrement. Toutefois, elle reconnaît que les semaines précédant l’arrivée de sa petite fille chérie n’ont pas été de tout repos pour elle, avec la rentrée scolaire. «J’ai dû trouver l’argent nécessaire pour offrir à mes enfants leur tenue pour l’école et le matériel. Je fais de mon mieux pour qu’ils ne manquent de rien mais toute aide serait la bienvenue ; encore plus avec l’arrivée de ma fille.» Elle lance d’ailleurs un appel à la population pour qu’elle lui apporte son aide.

 

Dès que les médecins l’autoriseront à rentrer chez elle, elle prévoit d’aller vivre chez sa mère à Gros-Cailloux quelque temps, en attendant que sa maison soit entièrement rénovée. Durant les mois suivants, elle souhaiterait trouver un emploi pour pouvoir joindre les deux bouts. En attendant de se stabiliser financièrement, elle compte grandement sur le soutien de la population pour l’aider à élever ses enfants. «J’espère de tout coeur être en mesure de leur offrir un meilleur avenir pour que, par la suite, ils soient en mesure de prendre soin de moi. C’est mon rêve le plus cher.»

 

Parviendront-ils, un jour, à s’en sortir et à remonter la pente ? Seul le temps le dira.