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Double explosion à Beyrouth ] Salem Beydoun, consul honoraire de Maurice au Liban : «C’est un cauchemar»

Des scènes de désolation qui provoquent la stupéfaction.

En sus de la crise économique et politique qui ébranle le Liban depuis quelque temps déjà, la double explosion dont a été victime sa capitale durant la semaine écoulée provoque désormais une crise humanitaire qui plonge un peu plus le pays dans le chaos.

Une ville dévastée. Une population meurtrie. C’est un peu ce sentiment de fébrilité et d’incompréhension que traduit la voix de Salem Beydoun, consul honoraire de Maurice au Liban, lorsqu’il nous parle au téléphone en ce mercredi 5 août. À ce moment-là, la terrible nouvelle d’une double explosion à Beyrouth avait déjà fait le tour du monde et provoqué de l’effroi, surtout à la vue des photos troublantes du drame et des vidéos qui glacent le sang.

 

«Je suis encore à réaliser ce qui vient de se passer», confie Salem Beydoun. Le ton est posé mais on devine les tourments qui l’habitent lorsqu’il lâche ces quelques mots dans un soupir : «C’est un cauchemar.» Au cœur de la tragédie, il découvre avec consternation une ville à terre. «Je suis dans la capitale, on est sous le choc. L’atmosphère est lourde. On est sans voix à la vue des dégâts. Il y a des vitres, des portes, des débris partout», confie-t-il, tout en précisant qu’il est en contact permanent avec les compatriotes mauriciens se trouvant dans cette région qui a été déclarée ville sinistrée la veille.

 

Il est aux alentours de 18 heures (heure locale à Beyrouth), le mardi 4 août, quand une violente explosion retentit dans la zone portuaire de la capitale libanaise. Tremblement de terre ? Attentat ?

Tous se posent des questions. Vers 18h08, une seconde détonation, beaucoup plus importante que la première, se fait entendre. C’est la panique. Les détonations soufflent les vitres et fenêtres des immeubles et autres bâtiments, tout en retournant des voitures, endommageant et faisant trembler les habitations dans toute la ville.

 

Le constat donne froid dans le dos et les débris éparpillés sur une large zone témoignent de la violence de l’incident dans les images qui font le tour du Net. Les puissantes explosions ont fait plus de 100 morts et près de 5 000 blessés – selon des chiffres datant du jeudi 6 août –, et causé des dégâts importants sur plusieurs kilomètres, provoquant une immense fumée dans le ciel de la capitale libanaise. Selon le gouverneur Marwan Abboud, près de 300 000 personnes se retrouvent sans domicile, alors que plusieurs familles ne cessent de crier leur peine après avoir perdu leurs proches dans cette tragédie.

 

«Ce qui se passe n’est pas facile. Nous sommes de tout coeur avec les victimes. Selon mes informations, les Mauriciens, qui sont certes ébranlés par ce qui s’est passé, vont bien», ajoute Salem Beydoun qui se préparait à aller rendre visite à des compatriotes pour constater de visu comment ils vont. «Je vais me déplacer pour aller voir comment cela se passe pour eux...» Au moment de notre interview, l’heure était au bilan : «Les gens vont sur les lieux pour voir ce qui reste de leur maison. C’est un événement très triste qui vient s’ajouter aux épreuves que nous subissons depuis quelque temps déjà, avec la situation économique et politique, et la crise qui secoue le pays.»

 

En effet, aux fortes tensions qui font rage dans le pays depuis de longs mois se sont ajoutés les ravages causés par le coronavirus. Et désormais, une crise humanitaire plonge un peu plus le Liban dans le chaos. Au moment où le pays essaie de panser ses nouvelles blessures, les interrogations se bousculent. Comment cela a-t-il pu arriver ? Les explosions ont eu lieu dans le port de Beyrouth où étaient stockées plus de 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, produit hautement explosif qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d’explosifs. D’aucuns se demandent comment une telle quantité de ce produit dangereux a pu être laissée en déshérence pendant une si longue période. Entre négligence et soupçons de corruption, toutes les pistes sont explorées. Le président Michel Aoun a fait savoir que le gouvernement est déterminé à faire la lumière sur les origines du sinistre.

 

Les images de la catastrophe de Beyrouth sidèrent en tout cas les médias et les internautes de toute la planète. Chez nous, un restaurateur d’origine libanaise ne cache pas avoir suivi cette triste actualité de près. «C’est le pays où vivait ma mère», nous dit-il. Comme lui, le monde n’est pas insensible à la tragédie qui touche ce pays déjà malade. Mardi soir, quelques heures après le drame, le premier ministre libanais Hassan Diab a lancé «un appel urgent à tous les pays amis et pays frères». Depuis, la solidarité s’organise dans l’espoir de soulager ces familles qui se retrouvent en plein cauchemar...