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Comment faire du compost ? L’agronome Margot Roux nous dit tout

Composter est devenu un geste environnemental répandu depuis quelques années déjà. Car le compostage est une façon efficace de réduire la pollution liée à la décomposition des matières compostables. D’ailleurs, le compost est souvent appelé l’or noir des jardiniers, car les déchets décomposés se transforment en une terre très fertile et riche qui favorise la culture des végétaux. Voici les conseils de Margot Roux, agronome auprès de l’association Le Vélo Vert, pour réussir le vôtre.

Faire son compost, c’est simple et économique, et c'est réalisable partout, y compris dans un petit jardin ou dans un appartement. Mais encore faut-il comprendre son utilisation et sa réalisation. «Dans le jardinage agroécologique, le compost est une des premières activités à mettre en place. Vous avez sûrement beaucoup d’épluchures de fruits et de légumes, ou encore des branches, des feuilles ou de la tonte dans votre jardin ? Sachez que ces déchets sont en réalité des ressources. En effet, ce sont ces déchets organiques qui vont vous permettre de nourrir vos plantes», explique Margot Roux, agronome.

 

Comment ça marche ?

 

Lorsque les déchets organiques sont mélangés dans de bonnes conditions, ils vont être décomposés par les êtres vivants du sol : les micro-organismes comme les bactéries et les champignons qui vont fermenter la matière, ainsi que les organismes plus gros, comme les insectes et les lombrics, qui vont ingérer cette matière. C’est ce qui se passe dans la forêt, à l’état naturel, lorsque des feuilles et des branches tombent au sol et sont décomposées en humus grâce à la vie du sol. Cette matière décomposée, appelée compost, est un produit qui va enrichir le sol et améliorer sa structure. Le sol sera plus aéré, plus meuble et pourra mieux retenir l’eau, créant ainsi un environnement accueillant pour les plantes. 

 

Comment faire ?

 

Le compostage de jardin se fait soit en tas, soit dans un composteur. Il faut pouvoir facilement ajouter des déchets sur le tas, l’arroser et l’aérer avec des outils si besoin. Un composteur permet de cacher le tas de déchets, d’éviter le passage d’animaux dans le tas et de mieux contrôler les conditions grâce au couvercle (pluie, soleil…).

 

Quelle est La bonne recette ?

 

La recette est simple : il faut que ce soit moitié vert et moitié brun. Les déchets organiques peuvent être classés dans deux grandes catégories. La tonte, les épluchures et les feuilles fraîches sont des exemples de déchets verts. Ils sont plutôt frais, humides et apportent principalement de l’azote. L’autre catégorie, celle des déchets bruns, correspond par exemple à des feuilles et des herbes sèches. Elles apportent principalement du carbone. Pour une bonne décomposition, il faut autant d’azote que de carbone, et donc, autant de vert que de brun. On va, donc, les apporter en couche (d’environ 5-10 cm d’épaisseur) : une couche de déchets verts, puis une de déchets bruns, puis une autre de déchets verts, ainsi de suite.

 

Les conditions ?

 

Les conditions du sol, de l’eau et de l’air sont aussi à considérer pour réussir son compost. Pour faciliter le compostage, le tas doit être placé sur la terre. On peut par exemple retirer un peu de gazon sur un mètre carré, puis gratter un peu la surface du sol, et commencer à empiler les déchets. Ainsi, on aura permis aux êtres vivants du sol, comme les vers de terre, d’accéder plus facilement à ce tas de gourmandises.

 

Pour une bonne décomposition, le tas de compostage doit être bien aéré et humide. S’il est trop humide, il risque de moisir et s’il est trop sec, il ne se dégradera que très lentement. Pour l’humidité, on peut soit arroser soit aérer le tas. La taille des déchets peut aussi aider à gérer ces aspects : plus ils sont petits, plus ils se dégraderont vite, mais il est important de mélanger des déchets de différentes tailles, car ça permet d’aérer le tas. On peut y mettre des brindilles, par exemple.

 

Quels déchets choisir ?

 

Pelure de légumes, peau de papaye… Tout produit organique que l’on retrouve dans un milieu naturel peut être utilisé dans le compost. Dans l’idéal, il faudrait que ces fruits et légumes n’aient pas été traités par des produits chimiques pendant leur culture, car ceux-ci empêchent les organismes vivants de se développer ainsi qu'une bonne décomposition. Veillez également à bien mélanger les types de déchets. Par exemple, il faut éviter de mettre une caisse de peaux de limons dans le composteur, mais plutôt les incorporer petit à petit au milieu d’autres déchets. On va, par ailleurs, éviter tout produit transformé, tels que les plats cuisinés, les sauces… des choses qui n’existent pas dans la nature. Enfin, il vaut mieux ne pas mettre de graines – de courges par exemple – car celles-ci risquent de germer dans votre jardin, là où vous aurez mis du compost !

 

Comment savoir s’il est prêt ?

 

Un compost est prêt lorsqu’il n'y a plus de bêtes dedans car tout a déjà été mangé et décomposé. On obtient alors une texture qui ressemble à de la terre, avec une odeur similaire et une couleur sombre.

 

Comment l’utiliser ?

 

Une fois prêt, le compost peut-être soit épandu à la surface du sol, soit mélangé à la terre dans un trou de plantation. Attention à ne pas trop en mettre. Il faut mettre 3 à 5 kg par m2. Il ne peut pas être utilisé seul pour rempoter car il est trop riche et risque d’abîmer ou de brûler la plante, et il en est de même pour les semis, car les plantules sont très sensibles.

 

Avec les conseils de Margot Roux, agronome chez Le Vélo Vert, vous êtes parés pour vous lancer dans le processus de compostage. Elle recommande aussi de faire des recherches sur le sujet car il existe beaucoup d’informations qui ne pourront que vous être utiles.

 


 

À savoir

 

Le Vélo Vert propose des ateliers sur le jardinage agroécologique et son académie accueillera aussi des intéressés au mois de septembre. Si vous voulez vivre l’expérience, inscrivez-vous sur academie@levelovert.org, pour la prochaine rentrée. Suivez aussi l’association sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer des ateliers à venir et les trucs et astuces sur le jardinage agroécologique.