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Budget 2023-2024 : ce que souhaitent les familles

Une baisse des prix des denrées de base, de l’essence, du lait et des couches pour bébé… Les attentes sont plutôt axées sur l’essentiel. 

Leur déficit est au cœur de leurs inquiétudes. Elles rêvent de croissance, d’arrêter de trap sa pwalon so-la et de pouvoir vivre sereinement, même après un passage au supermarché.

 

Les familles qui se confient auront le regard tourné vers le Budget Speech, le vendredi 2 juin. Vers des mesures qui leur permettront de vivre mieux…Elles l’espèrent. Économies émergentes, aux teintes bleues ou autres, et nouvelles routes. Projets d’infrastructures et fiscalité. Dette publique et Produit Intérieur Brut. Alors que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est attendu sur d’importantes mesures pour relancer l’économie, pour lui donner un nouvel envol, les familles, elles, pensent au quotidien.

 

Un quotidien difficile. Surtout quand on a six enfants (entre 20 ans et 8 ans). Et que le travail n’est pas assuré. Pour Juanita (prénom modifié), qui habite un petit village de l’Est, il n’y a pas que les fins de mois qui sont compliquées. Il faut toujours trase «pou donn bann zanfan zot neseser». Assurer l’essentiel, sans possibilité de faire plus. Survivre plutôt que de vivre, c’est sa réalité. Elle fait des ménages de façon ponctuelle : «Kan bizin, mo ale.» Et son époux a un emploi qui fait appel à lui quand c’est nécessaire. Alors, Juanita espère que le gouvernement baissera le prix des denrées de base afin de rendre les choses moins compliquées. Et qu’il aidera les familles, comme la sienne, à avoir accès à des logements : «Il y a bien des années, nous avions obtenu deux lasam tol avec la NEF mais ça ne suffit pas.»

 

Direction le centre de l’île, plus précisément à Roches-Brunes, pour retrouver Reena Aurokium, entrepreneure et maman de trois enfants. Elle espère que le Budget sera «highly consumer focused» : «La Covid-19 et la guerre ukrainienne ont provoqué, dans le monde entier, un chamboulement économique que chacun/e de nous a ressenti au niveau individuel.» Une situation problématique et stressante, tout particulièrement, pour ceux et celles qui, avec la pandémie, ont perdu leur travail et qui sont toujours à la recherche d’un emploi et qui doivent faire face à ces hausses de prix, sans beaucoup de ressources, rappelle-t-elle.

 

Elle pense, également, à ceux et celles qui tentent de lancer leur petit business pour subvenir aux besoins de leurs familles : «J’espère que le Budget prendra en considération ce contexte et viendra avec des facilités supplémentaires pour les personnes qui tentent de démarrer une entreprise». À Curepipe, Clarel Grenade, entrepreneur, papa de deux enfants, évoque aussi le Budget. L’appel est le même : que les denrées de base connaissent des baisses de prix. Il inclut dans son souhait le prix du matériel scolaire. Et aimerait que se concrétise la vente par kilos de fruits et de légumes, «comme cela se fait à l’étranger», et une réglementation des prix : «On se retrouve, parfois, avec le même produit mais avec différents prix dans différents lieux.»

 

Plus largement, il espère voir le secteur public et le secteur privé se rejoindre en termes d’avantages pour leurs employés : «Je suis dans l’immobilier et je le vois, auprès des banques principalement : des familles qui travaillent dans le privé ont moins d’avantages que les fonctionnaires et ont plus de difficulté à acquérir un bien. L’accès au logement est essentiel.» L’entrepreneur évoque, bien sûr, l’essence. Une baisse est attendue depuis un moment déjà et elle devrait être annoncée lors du Budget, estiment de nombreux/ses Mauriciens/nes. Un discours du Grand argentier qui devrait, en pré-campagne électorale, être plutôt en mode labous dou.

 

À des kilomètres de Curepipe, c’est Irna Jafferbeg, de Rose-Hill, entrepreneure et maman d’une jeune fille, qui parle de cette nécessité de revoir le prix des carburants. Mais aussi ceux des produits alimentaires de base. Elle estime, également, que les hôpitaux ont besoin d’une remise à niveau. C’est là que les Mauriciens/nes vont pour se faire soigner et une meilleure prise en charge améliorerait leur qualité de vie : «Il faut aussi revoir l’état de nos hôpitaux. Donner un coup de neuf dans les salles. Surtout les salles de dialyse et celles de chimiothérapie.»

 

Pour Irna Jafferbeg, la santé physique est essentielle. Mais la santé mentale doit être prise en considération, également. Pour le bien-être des jeunes et, par conséquent, de leurs familles et de la société : «Je pense qu'il faut mettre un budget pour avoir des psychologues dans chaque école afin de communiquer avec les jeunes. Cela diminuera peut-être les problèmes auxquels on fait face en ce moment dans les collèges.» Une idée qui devrait sans doute plaire à Ritesh Gujadhur qui est enseignant. Mais pour l’instant, il est en attente, avec son épouse, Sheetal, d’un heureux événement. Dans quelque temps, ils ne seront plus deux, mais trois.

 

Une toute nouvelle vie qui s’annonce avec ses joies et ses…dépenses pour le couple qui vient du Sud : «Avec la vaccination contre la Covid, beaucoup de couples ont évité d'agrandir leur famille par crainte des probables effets secondaires du vaccin sur la grossesse. Alors maintenant que nous nous lançons, ce serait bien une baisse de prix sur les produits alimentaires pour bébé, les couches et produits de soin pour bébé. Ça soulagerait les couples et les encouragerait à devenir parents… Ce qui rejoint le souhait du gouvernement, non ?»

 

Reema est bien de cet avis ! Elle est maman de deux enfants qui portent des couches et boivent encore du lait maternisé et, ces derniers mois, cette habitante du nord de l’île a vu les prix de ces produits prendre l’ascenseur, mois après mois : «Mon époux et moi sommes stables financièrement mais les hausses de ces produits étaient tellement fulgurantes et constantes que nous nous sommes sentis un peu à bout de souffle.» Alors, elle espère que le ministre des Finances trouvera des solutions pour geler le prix de ces necessities. Pour qu’il n’y ait plus, autant, de déficit dans leur budget familial.