• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion

Berty Mayeputh, 41 ans, tué et jeté dans un bassin : la terrible vengeance de son ami d’enfance

Le quadragénaire avait déjà rendu l'âme au moment où il a été repêché du bassin.

Il n’avait pas toujours été un enfant de chœur, ayant connu la drogue et l’univers carcéral. Mais Berty Mayeputh, 41 ans, avait abandonné ses mauvaises habitudes et espérait se ranger, affirment ses proches. Malheureusement, le mardi 27 octobre, il a connu une fin tragique : il a été tabassé et abandonné dans un bassin, où il a succombé à ses blessures. Un règlement de comptes serait à l’origine du drame et trois personnes ont été arrêtées, dont l’un de ses amis d’enfance. Effondrée, sa mère Geeta témoigne…

Pas une journée ne passe sans qu’ils ne revivent encore et encore ce moment douloureux. Depuis ce mardi 27 octobre fatidique, le souvenir de leur proche, avec des blessures à la tête, au cou et des lacérations sur le corps, ne cesse de les hanter. Pour quelles raisons aurait-on pu vouloir faire du mal à Berty Mayeputh ? C’est une question que s’est constamment posée son entourage durant plusieurs jours, jusqu’à l’arrestation de trois suspects, dont son ami d’enfance, dans le cadre de cette agression mortelle. L’habitant d’Eau-Coulée de 41 ans aurait été victime d’un règlement de comptes.

 

Dans les jours ayant suivi son agression mortelle, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe et du Field Intelligence Office (FIO) ont appréhendé trois individus, notamment Rajkumar Hitier, 45 ans, l’ami d’enfance de la victime, qui habite la même localité et est fiché à la police. Soumis à un feu roulant de questions, il n’a pas tardé à cracher le morceau. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il s’en est pris à la victime, n’ayant pas apprécié que celle-ci l’ait balancé à la police dans le cadre d’une affaire de drogue par le passé et a donc choisi de se venger. Il a été placé en détention et une charge provisoire de meurtre a été logée contre lui.

 

Une arrestation qui constitue un autre terrible choc pour les membres de la famille de Berty Mayeputh. La raison : Rajkumar Hitier avait souvent fréquenté leur domicile et était même venu présenter ses sympathies à la famille le jour des funérailles de la victime. «Il nous a dit qu’il avait perdu son meilleur ami. Il nous a même accompagnés au cimetière. Nous savions qu’ils avaient eu quelques différends lorsque Berty a arrêté de le fréquenter mais nous ignorions que leur dispute aurait pu prendre une tournure aussi tragique», confie Geeta, la mère de la victime, au comble de la consternation. Ni elle, ni les autres proches de Berty Mayeputh ne pensaient que ce dernier avait des ennemis et encore moins parmi ses amis.

 

Ecchymoses

 

La famille reconnaît toutefois que la victime, que tous appelaient affectueusement Bona, n’avait pas toujours été un enfant de chœur. Plus jeune, les mauvaises fréquentations de Berty Mayeputh l’avaient plongé dans l’univers de la drogue. Pour se procurer sa dose, il avait commis plusieurs vols l’ayant conduit à faire des allers et retours en prison. Il était d’ailleurs fiché comme récidiviste auprès des services de police.

 

Toutefois, d’après son entourage, il aurait laissé tomber ses mauvaises habitudes depuis plusieurs mois et espérait s’offrir une seconde chance dans la vie. Il avait donc arrêté de fréquenter tous ceux qui pourraient le mener à sa perte.

 

Mais le mardi 27 octobre, tout a basculé. Comme chaque matin, Berty Mayeputh serait parti de chez lui très tôt pour aller se procurer sa dose quotidienne de méthadone. «Il était réglé comme une horloge. Il quittait toujours la maison aux alentours de 7h15, allait s’acheter une cigarette à la boutique du coin, prenait sa méthadone dans la localité et rentrait avant 9 heures pour prendre le thé», raconte Geeta, sa mère. Sauf que ce jour-là, il n’avait toujours pas donné signe de vie vers 15 heures, ce qui a inquiété ses proches car ce n’était pas dans ses habitudes. «J’étais sur le point de sortir pour signaler sa disparition lorsque des officiers de police sont arrivés pour m’annoncer son décès. À ce moment-là, ils pensaient qu’il s’agissait d’un cas de noyade.»

 

C’est dans un bassin situé à proximité de Pont Lolo, à Cité L’Oiseau, Floréal, que le corps sans vie du quadragénaire a été repêché ; non loin de son domicile. Une habitante de la localité, rencontrée à quelques mètres du lieu du drame, raconte : «Je suis l’une des premières personnes à l’avoir vu. Il était allongé sur le côté, avait la tête plongée dans l’eau et un T-shirt qui lui recouvrait le visage. Nous avons immédiatement alerté la police.» Mais ce qui avait, dans un premier temps, semblé être un cas de noyade, s’est vite avéré être un crime. Pour cause, même si une autopsie a attribué son décès à un œdème pulmonaire aigu, le médecin légiste a conclu qu’il avait été tabassé à cause des ecchymoses sur son corps et a confirmé le foul play.

 

Si le décès de la victime a eu l’effet d’une bombe au sein de sa famille, les circonstances de sa mort ont d’autant plus affecté celle-ci. «Berty n’avait pas d’ennemis», assure Geeta. Elle précise toutefois : «Il n’avait pas toujours eu une vie exemplaire mais cela faisait plusieurs mois qu’il avait changé.» Ses journées, dit-elle, se résumaient à «nous aider avec des travaux à la maison ou à accompagner son frère aîné au travail lorsque celui-ci avait du boulot pour lui. Il le faisait surtout pour se distraire. Il ne sortait que pour aller chercher sa méthadone, s’acheter ses cigarettes à la boutique du coin ou se dégourdir les jambes. Il était très renfermé et ne fréquentait plus personne».

 

Les autres membres de sa famille avancent également que, malgré les problèmes qu’il avait pu avoir avec la justice dans le passé, il était quelqu’un de bien. «Il avait ses défauts, certes, mais il avait un bon fond ; les habitants de la localité peuvent le confirmer. Berty avait toujours été très gentil avec tout le monde. Il était très apprécié parce qu’il aimait rendre service.» D’ailleurs, même le boutiquier du coin l’affirme : «Tous les matins et les après-midis, il venait uniquement acheter ses cigarettes. Il ne traînait plus les rues. Li ti enn garson trankil, li ti korek piti-la. Li pa ti pe koze mem avek personn ek li pa ti pe lager zame.»

 

Malheureusement, peu importe à quel point il avait voulu changer de vie, il a été rattrapé par son passé et aurait été tué par son ami d’enfance, Rajkumar Hitier, et deux complices : Raja Babu Dookhooah, 24 ans, et Brian Kersley Aroolamundun, 30 ans. Le premier, un habitant d’Eau-Coulée, a reconnu s’être déjà disputé avec la victime dans le passé mais nie les faits qui lui sont reprochés. Le deuxième, un habitant de Mont-Roches, a été appréhendé par la CID de Camp-Le-Vieux et de Stanley, et a avoué sa participation dans cette agression mortelle.

 

Une accusation provisoire de meurtre a été logée contre eux. Ils ont été placés en détention, la police ayant objecté à leur remise en liberté. La famille de Berty Mayeputh, elle, continue de pleurer ce dernier parti dans des circonstances tragiques, alors même qu’il avait décidé de changer de vie.