Il est environ 7h40 lorsque nous déposons nos valises à l’aéroport de Heathrow, à Londres, en ce vendredi 27 octobre. Alors que la chaleur battait son plein lorsque nous avons embarqué à bord du vol MK42 la veille, avec des températures variant entre 27°C et 33°C, les 12 longues heures de vol auxquelles nous avons eu droit ne nous ont pas préparés au froid et à la grisaille régnant dans la capitale britannique, annonçant le début de la période hivernale. Au bout d’une longue heure d’attente dans la file interminable de l’immigration de l’aéroport très fréquenté qu’est Heathrow, nous embarquons enfin, avec nos bagages, dans les véhicules nous conduisant dans notre hôtel, niché au coeur de Kensington. Heureusement, les rues de la ville de Londres, empreintes d’un héritage unique avec des monuments et bâtiments historiques, nous permettent rapidement de faire l’impasse sur la fatigue, le ciel nuageux, la pluie fine et la température qui frôle les 10°C en cette période de l’année.
Situé à l’ouest du centre de Londres, Kensington, à côté de Chelsea, nous offre une vue imprenable sur de magnifiques espaces verts, des commerces chics et de belles maisons victoriennes jusqu’à notre arrivée à l’hôtel, situé juste derrière le quartier animé de Kensington High Street. Force est de constater que le personnel est composé essentiellement de migrants, ce qui nous laisse deviner que Londres est l’une des villes les plus cosmopolites du monde, offrant de nombreuses opportunités d’emploi aussi bien aux habitants qu’aux étrangers. Après un déjeuner copieux typiquement british, nous accédons à nos chambres respectives pour nous rafraîchir et sommes enfin d’attaque pour découvrir cette grande capitale économique et culturelle d’Europe, aussi vibrante que vivante et moderne.
Londres, c’est la diversité culturelle ; plusieurs cultures se mélangent et se manifestent à travers la nourriture, l’art et la mode pour créer une ville dynamique, diversifiée et riche. En dehors de ses musées, ses galeries d’art, ses théâtres et ses cinémas, cette ville qui vit à cent à l’heure est tout aussi prisée pour ses espaces verts situés en son coeur, qui donnent la possibilité de se détendre et se ressourcer. Les options ne manquent donc pas quand on projette de visiter cette ville. Sans compter que tous les quartiers sont facilement accessibles grâce à un réseau de transport public très efficace, composé d’autobus fonctionnant 24 heures sur 24, de métros, de trains, de vélos en libre-service, donnant la possibilité de se déplacer à travers la ville sans avoir à dépenser de grosses sommes d’argent en taxi. Lorsque le soleil se couche, Londres continue de s’animer. Ce n’est pas compliqué de profiter de ses activités nocturnes trépidantes et de se déplacer dans la ville en soirée. Que l’on soit intéressé par les bars à cocktails, les spectacles, les concerts, les pubs traditionnels ou les clubs branchés, la vie nocturne de Londres compte parmi les plus polyvalentes au monde.
Le premier soir, c’est en taxi que nous nous rendons au restaurant et bar à vin Margaux, situé à Old Brompton Road, dans le sud de Kensington, pour partager un dîner franco-italien avec Anandrao Hurree, Deputy High Commissioner de Maurice au Royaume-Uni, Laurent Recoura, Chief Commercial Officer d’Air Mauritius, et Allan Owen, Country Sales Manager d’Air Mauritius au Royaume-Uni, entre autres ; un moment cordial, chaleureux et sympathique, où nous avons l’occasion d’échanger sur les avantages du déplacement de la compagnie aérienne vers l’aéroport de Gatwick. Le deuxième soir, nous avons l’occasion d’admirer les sites spectaculaires de la capitale scintillant de mille feux lors d’un dîner-croisière relaxant et un spectacle le long de la Tamise, avec vue sur le London Eye, l’une des plus grandes attractions touristiques d’Europe.
Malgré le temps pluvieux et le froid, impossible de quitter Londres sans admirer les sites incontournables de cette ville. Ainsi, lors de notre dernière journée à Londres, nous avons droit à une visite en bus, nous permettant d’aller d’un lieu d’intérêt à un autre et de découvrir la magie de la capitale britannique. Grâce à notre guide, nous apprenons l’histoire des monuments célèbres, tels que la célèbre horloge de Big Ben, l’Abbaye de Westminster, qui occupe une place primordiale dans l’Histoire britannique, le Buckingham Palace ou encore le Tower Bridge - pont emblématique de Londres, entre autres.
Le lundi 30 octobre, tôt dans la matinée, c’est épuisés mais très enrichis que nous quittons Kensington pour grimper à bord du Gatwick Express, au London Victoria Railway Station, qui nous conduits à l’aéroport de Gatwick en moins de 30 minutes. Cela, à seulement quelques heures du premier vol d’Air Mauritius qui doit quitter l’aéroport de Gatwick pour rejoindre Maurice. Une journée marquée notamment par la performance de l’artiste mauricienne Anne Ga (voir hors-texte), nouvelle icône d’Air Mauritius, qui a su transporter les voyageurs jusqu’à notre île avant même qu’ils n’y posent leurs valises.
Stephanie Wear, Head of Aviation Department à London Gatwick : «Beaucoup de choses seront faites pour rendre l’avenir de cet aéroport vaste et durable»
«C’est un moment très important pour London Gatwick. Nous avons Air Mauritius qui commence ses services de cet aéroport ; nous nous réjouissons à cette idée. London Gatwick est très axé sur l’avenir et investit dans l’avenir de cet aéroport. Beaucoup de choses seront faites pour améliorer l’expérience des passagers et pour rendre l’avenir de cet aéroport vaste et durable. Nous avons investi des millions dans nos gares pour les rendre plus grandes et pour qu’elles puissent accueillir encore plus de passagers ; nous savons que beaucoup d’entre eux rejoignent notre aéroport en train. Nous comptons aussi investir dans nos terminaux pour les rendre plus modernes et pour rendre l’expérience de nos passagers plus agréables. Nous espérons avoir l’aval du gouvernement pour l’utilisation courante de notre emergency runway ; cela devrait nous permettre d’accueillir jusqu’à 75 millions de passagers. Cela devrait ainsi à permettre à une compagnie telle qu’Air Mauritius de grandir au Royaume-Uni.»
Laurent Recoura, Chief Commercial Officer d’Air Mauritius : «Il nous faut une touche mauricienne dans tout ce que nous faisons»
Surnommé le serial redresseur de l’aérien, un titre que, dit-il humblement, «j’ai reçu grâce à un travail d’équipe, car je ne suis pas un magicien», voilà déjà un peu plus d’un an que le Français Laurent Recoura, connu pour son expertise dans le domaine de l’aviation, occupe le poste de Chief Commercial Officer chez Air Mauritius. Il nous parle de ses projets pour relancer la compagnie nationale, mais aussi de ce qui l’a motivé à choisir l’aéroport de Gatwick pour des vols directs quotidiens.
Comment avez-vous atterri chez Air Mauritius ?
J’ai commencé dans ce métier il y a une trentaine d’années en travaillant pour un agent général dans le sud de la France et on représentait Air Mauritius. Quand une compagnie n’est pas présente dans un pays ou une région, elle utilise les services d’un agent général. Mon premier poste a été d’approcher des agents de voyage et de vendre Air Mauritius. Lorsque j’ai été approché par un chasseur de tête et que j’ai eu cette proposition, c’était comme si le cercle était bouclé. Air Mauritius a une belle réputation, et je suis arrivé il y a un an en étant très fier de participer à la relance de cette compagnie.
Air Mauritius n’était-elle pas au bord de la faillite à votre arrivée ?
L’aviation est une industrie très fragile. C’est très cyclique ; nous sommes soumis à tous les aléas de la conjoncture et de l’économie. Nous avons une vie en dents de scie. Les plus fortes compagnies ont toujours une période ou une séquence difficile, mais cela ne me fait pas peur.
Quelles sont les améliorations ayant été apportées depuis votre arrivée ?
J’agis comme Chief Commercial Officer au sein de la compagnie et à ce titre, je suis responsable des revenus. Nous devons faire rentrer l’argent. Depuis mon arrivée, ma priorité est de relancer la machine, de revoir les contrats avec les partenaires et de voir les opportunités. Il a fallu relancer les vols après l’administration volontaire. Nous l’avons fait tous ensemble ; ce n’est pas un one-man-show. Nous avons relancé Perth, Delhi, Cape Town, et plus récemment Genève, et nous avons d’autres projets sur l’Europe. Nous comptons revenir sur Chennai d’ici le mois de mai. Il s’agit une destination très importante pour le marché mauricien mais nous y reviendrons...
Pourquoi avoir choisi l’aéroport de Gatwick pour des vols directs quotidiens, et non Heathrow ?
Le plus important, c’est le vol quotidien et la croissance. Ce n’est pas à Heathrow, qui est déjà extrêmement saturé, que nous l’aurons. Si nous restons à Heathrow, nous retomberons sur trois vols par semaine ; nous en avons cinq actuellement simplement parce que nous utilisons les créneaux d’une autre compagnie. Cette compagnie nous a approchés en nous proposant deux slots sur deux saisons et nous avons accepté ; nous avons eu l’occasion de voir comment le marché réagit. Nous avons pu passer à cinq vols par semaine mais nous savons que c’est temporaire. Nous sommes conscients que nous devrons rendre ces deux fréquences et retomber à trois vols ; ce n’est pas suffisant. Pour sortir de cette malédiction, nous avons eu Gatwick, qui nous a offert des vols quotidiens aux horaires nous convenant. Nous avons fait une étude de marché, qui nous a confortés dans notre vision, et nous avons foncé. Le produit, c’est la fréquence. Pour les tours opérateurs, c’est facile à vendre. Pour la diaspora, ça l’est aussi. Si des Mauriciens doivent impérativement voir de la famille en Angleterre ou vice-versa, il n’y a rien de mieux qu’un vol quotidien.
Pourquoi avoir choisi la chanteuse Anne Ga comme l’icône d’Air Mauritius ?
J’étais à une soirée avec des collègues et l’artiste y faisait l’animation. Lorsque j’ai entendu cette personne que je ne connaissais pas chanter son amour pour l’île Maurice et pour la population, je me suis dit qu’il s’agissait des valeurs dont on avait besoin. Nous avons approché son manager pendant la soirée pour une rencontre. Cela s’est fait comme ça ; un déclic sur un coup de coeur. Anne Ga, c’est l’image moderne de Maurice ; il faut qu’on soit associé à cela. Nous avons des projets communs avec Anne Ga parce que cela nous semble porteur ; c’est l’image que nous voulons donner de la compagnie. L’initiative autour d’Anne Ga, c’est pour redonner une touche plus mauricienne au produit Air Mauritius.
Comment comptez-vous «mauricianiser» les services d’Air Mauritius ?
Cela se fera aussi à travers la qualité des repas ; il nous faut une touche mauricienne dans tout ce que nous faisons. Nous allons entamer la transformation du salon Amédée Maingard également ; nous allons créer une paillote pour mettre à disposition la présentation des produits locaux. Il faut que les passagers se sentent un peu en vacances dès qu’ils entrent dans l’avion. Quant aux Mauriciens, il faut qu’ils se sentent fiers dès qu’ils entrent dans un avion Air Mauritius. Il faut qu’on donne le plus d’espace possible à tout ce qui fait l’attrait de Maurice ; c’est la musique, la cuisine, c’est une atmosphère, une chaleur.
Comptez-vous rester longtemps au sein de notre compagnie d’aviation nationale ?
Je me sens très bien à Maurice ; cela fait un peu plus d’un an à présent. Maintenant, je vis pour Maurice. Nous sommes toujours soumis à des aléas ; c’est une industrie très instable. S’il devait s’agir de mon choix personnel, je souhaite rester à Maurice.
«Lorizon» d’Anne Ga devient la chanson signature de MK
«Un déclic sur un coup de coeur.» Aussitôt qu’il a entendu sa voix suave et authentique, Laurent Recoura, Chief Commercial Officer d’Air Mauritius, a pris une décision : l’artiste locale Anne Ga sera la nouvelle icône de la compagnie aérienne. C’est ainsi qu’à l’occasion du vol inaugural Gatwick/Plaisance, il a tenu à ce que la chanteuse fasse le déplacement jusqu’à Londres pour immortaliser ce moment «historique». Quelques heures avant le décollage du vol MK053, en partance pour Maurice, l’artiste et ses musiciens ont fait ressentir aux voyageurs la chaleur de notre patrimoine en interprétant les tubes Nou ti zil et Nou ale avant même qu’ils n’abandonnent le froid londonien. C’est ensuite pendant le vol qu’ils ont réchauffé les coeurs des passagers en interprétant à bord le morceau Lorizon, devenue la chanson signature d’Air Mauritius ; une première pour la compagnie aérienne. Notons qu’à l’occasion de cet événement d’envergure, des biscuits en forme d’avion ainsi que des chapeaux de paille ont été distribués après la cérémonie protocolaire. Pendant le vol, un tirage au sort a aussi eu lieu et deux passagers sont repartis avec des billets d’avion. «Le vol est plein dès le premier jour, ça en dit long sur l’attraction de Gatwick, déjà adoptée par les passagers (...) Nous avons eu un très bon vol ; nous avons vu des passagers contents avec la prestation d’Anne Ga à bord. C’est quelque chose d’unique. Le vol est déjà un succès», a ajouté Laurent Recoura durant les minutes ayant suivi l’atterrissage à Maurice.