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Accidents fatals à Belle-Vue Maurel, Sainte-Croix et Mahébourg : douleur et stupeur après la mort tragique de quatre personnes âgées

Vivre toutes ces années, accueillir tous ces bonheurs, surmonter toutes ces épreuves, pour finalement mourir renversés par un véhicule… C’est le triste sort qu’ont connu quatre de nos aînés – deux hommes et deux femmes – cette semaine. Ils sont tous décédés après avoir été victimes de graves accidents de la route. Leurs proches respectifs se confient, entre choc et tristesse… 

Keseven, le fils de Saranda Cooroopdass, 77 ans : «Li pann resi realiz so rev pou trouv tou so ti-zanfan marye»

 

La mort d’un père est le premier gros chagrin que l’on pleure sans lui. C’est la triste réalité que vit actuellement Kesaven Cooroopdass, 54 ans. Cet habitant de Belle-Vue Maurel peine toujours à croire que son père Pinivel, plus connu comme Saranda, a quitté ce monde, qui plus est dans des circonstances tragiques. Cet homme de 77 ans a succombé à ses blessures après un tragique accident dans la soirée du samedi 14 mai.

 

Le vieil homme était sorti pour aller rendre visite à un proche dans sa localité avant d’aller parier sur le match entre Chelsea et Liverpool, qui s’affrontaient en finale de la FA Cup dans la soirée. Alors que le sexagénaire était sur le chemin du retour, vers 18h20, il a été fauché par une voiture conduite par un jeune homme de 21 ans, habitant la localité. Grièvement blessé, Pinivel Cooroopdass a été conduit par ses proches à l’hôpital de Flacq où il a été admis. Il est décédé peu après. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un «hémopneumothorax».

 

Depuis, au domicile de la famille à Railway Road, règnent un silence lourd et une tristesse sans fin. «Papa ti enn gran amater football. Me se premye fwa ki li ti al zwe. Li ti zwe tou le 2 lekip win. Li ti pe traverse pou rant lakaz kan sa loto-la inn tap ek li. SAMU inn tarde pou vini. Nou mem inn bizin amenn li lopital. Laba ousi inn gagn boukou problem. Pa ti ena personn pou lev li kan inn bizin al fer X-ray. Enn sel madam ti pe travay sa ler-la. Papa inn bien soufer. Li ti ena plizier fraktir. SAMU ti sipoze amenn li ENT me pann kapav. So tansion inn bese. Inn bizin admet li dan lasal parski pa ti ena plas dan ICU. Nou ti fek rant lakaz apre 11er kan nou finn gagn nouvel ki papa inn fini mor», confie Kesaven, le fils du défunt.

 

Sa mère Mani, 72 ans, est inconsolable depuis ce terrible drame. Pinivel et elle étaient mariés depuis 57 ans. Le couple a également trois filles et six petits-enfants dont deux sont déjà mariés. «Li pann resi realiz so rev trouv tou so ti-zanfan marye», lâche Kesaven, la voix nouée par l’émotion. Le quinquagénaire précise que son père était un bon vivant : «Li fek sorti pas vakans Rodrig. Li ti al laba inn gagn de semenn ek bann fami mem. Zot ti fer 5 zour laba.» En plus, poursuit-il, son père bénéficiait toujours d’une bonne santé après une vie de dur labeur. Cet ancien laboureur a commencé à travailler à l’âge de 12 ans et durant des années, il s’était réveillé tous les jours à 4 heures du matin pour se rendre au champ. Plus récemment, il se réveillait à 6 heures pour s’occuper de ses plantations. Le vieil homme allait fêter ses 78 ans le 8 septembre mais le destin en a décidé autrement.

 

Le conducteur de la voiture accidentée fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Le soir du drame, il allègue avoir été blessé à la bouche après avoir été agressé par un groupe de personnes hostiles qui lui auraient reproché de rouler trop vite dans un virage. Les forces vives de Belle-Vue Maurel réclament d’ailleurs un passage pour piétons et une speed camera à cet endroit, où il y a notamment une école d’enseignement tamoul.

 


 

Mevin, le neveu de Mantee Bageeruthee, 74 ans : «Nou bien sagrin fason linn mor apre tou seki linn viv ek sirmonte»

 

La souffrance du deuil le laisse dans un état d’hébétude, de chagrin, de révolte… Mevin, 44 ans, peine toujours à croire que sa tante Koontee Bageeruthee n’est plus de ce monde. La veille, cette dame de 74 ans, plus connue comme Mantee, a eu une fin horrible. Cette habitante de la rue Villeneuve, à Mahébourg, revenait de chez son marchand de légumes vers 15h30, le mercredi 18 mai, lorsqu’elle a été renversée par un contract bus alors qu’elle se trouvait sur le trottoir.

 

Selon la police, le véhicule en question, conduit par un habitant de Forest-Side et qui roulait en direction de Mahébourg, a heurté de plein fouet une voiture et renversé Koontee Bageeruthee et Basdeo Ramnoher, 83 ans, un autre habitant de la localité lui aussi décédé par la suite (voir texte ci-contre), en doublant un autre véhicule. «Le contract bus a renversé ma tante alors qu’elle se trouvait sur le trottoir», confie Mevin. Il a appris la terrible nouvelle quelques minutes plus tard. «Li ti ankor vivan kan inn amenn li lopital. Linn desede laba mem. Enn sok terib pou nou fami sa. Nou deziem mama inn konn enn lamor orib», regrette Mevin.

 

Ancienne employée de Floreal Knitwear et de la Compagnie mauricienne de Textile, Koontee Bageeruthee était célibataire. «Li ti pe res ek nou mem. Li mem ti pe okip nou. Nou ti konsider li kouma nou deziem mama. Li ti korek ek tou dimounn. Li ti kontan rann servis. Li ti bien kontan la fami. Elle était également très pieuse. C’était une bonne vivante», souligne Mevin. Il n’arrête pas de penser avec horreur aux circonstances entourant le décès tragique de sa tante : «Linn gagn enn lamor brital. Li ti ena plizier fraktir.» Le rapport d’autopsie indique que Koontee Bageeruthee a succombé à de multiples blessures.

 

En tout cas, les membres de sa famille sont marqués à vie par cette disparition subite. Koontee Bageeruthee était l’aînée de sa famille et avait deux frères et une sœur. «Zame li pann lager ek personn dan fami. Li finn bien okip nou tou», raconte Mevin, avec émotion. Sa tante, dit-il, avait toujours fait preuve de beaucoup de courage, notamment lorsqu’elle avait été opérée d’un cancer du sein il y a trois ans. «Linn sirmont sa eprev-la bien vit. Li pa ti les li abat. So seve ti tonbe kan fer simio me linn res bien for. Apre tou seki linn viv ek sirmonte, nou bien sagrin zordi fason linn mor», déplore Mevin.

 

L’alcotest du chauffeur du contract bus était négatif. La police a néanmoins procédé à l’arrestation de cet homme de 62 ans. Il a été placé en détention au poste de police de Rivière-des-Anguilles. Une accusation provisoire d’homicide involontaire pèse sur lui. L’alcotest de l’autre conducteur impliqué dans cet accident était également négatif. Blessées, son épouse et sa fille de 2 ans ont été admises à l’hôpital de Rose-Belle.

 


 

Keshav, le petit-fils de Basdeo Ramnoher, 83 ans : «Nou fami inn perdi so pilye dan enn fason orib»

 

Il a toujours eu une grande admiration pour son grand-père. Pour cet homme qui avait lutté pour ses idées et qui s’était toujours battu pour que sa famille ne manque de rien. Il avait également beaucoup de respect pour celui qui avait su combler sa grand-mère de bonheur, qui avait toujours été présent pour ses deux fils et sa fille malgré une vie professionnelle bien remplie et dure physiquement. Ses cousins, cousines et lui ont tellement reçu d’amour et d’attention de la part de cet homme qu’il leur est difficile d’imaginer leur vie sans lui désormais. La liste des éloges de Keshav concernant son grand-père Basdeo Ramnoher, 83 ans, plus connu comme Bhaiya Ramjeet, est interminable.

 

En tout cas, dit-il, cet ancien chauffeur du gouvernement ne méritait pas d’avoir une fin si atroce. Hélas, l’habitant de Ramnarain Lane, à Mahébourg, est l’une des deux victimes (avec Koontee Bageeruthee ; voir texte ci-contre) du terrible accident dans cette localité, le mercredi 18 mai. Basdeo Ramnoher ne fêtera pas ses 84 ans dans la joie le 19 juillet. Et sa famille aura certainement une pensée très spéciale mais entachée de chagrin pour lui ce jour-là. «Nou fami inn perdi enn pilye. Li mem ti pli aze. Li ti nou fondasion. Nou finn perdi li dan enn fason mari bet ek orib», regrette Keshav. Son grand-père était sorti pour aller jouer au Loto et se trouvait sur le trottoir, sous la varangue d’une pharmacie, lorsqu’il a été percuté par un contract bus. «Zame nou pa ti atann pou ariv li enn zafer koumsa. Li vreman sokan fason linn mor», confie Keshav.

 

L’octogénaire est décédé plus tard à l’hôpital de Rose-Belle. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un «shock due to chest injuries». Il laisse derrière lui une famille abattue par la douleur : son épouse de 75 ans, ses deux fils et sa fille, ainsi que six petits-enfants et deux arrière-petits-enfants dont un qui est né il y a deux mois. «Li pa ti ankor trouv li akoz Covid», explique Keshav, la voix remplie de chagrin.

 

Il souligne que son grand-père était un gentleman très respecté. Basdeo Ramnoher aimait lire les journaux, regarder la télé et sortir avec ses amis. Autrefois, il ne ratait jamais l’occasion d’enfourcher sa bicyclette pour aller chercher «bred sonz ek kas banann» à une rivière du coin. Au retour, il partageait toujours sa récolte avec le voisinage. Basdeo Ramnoher aimait également le jardinage. Tout cela fait partie du riche héritage qu’il laisse aux siens. Une transmission que ces derniers comptent cultiver à leur tour pour longtemps.

 


 

Après cinq jours à l’hôpital : Petchaye Narayanasawmy, 82 ans, perd son combat contre ses blessures

 

Elle s’est battue pour survivre. Petchaye Narayanasawmy, âgée de 82 ans et aussi connue sous le nom d’Asoda Mama Rajen, a tenu le coup pendant cinq jours, avant de pousser son dernier soupir à l’hôpital le jeudi 19 mai. Le rapport d’autopsie indique que cette habitante de la rue des Roses, à Roche-Bois, est décédée d’un «shock due to multiple injuries» après avoir été victime d’un accident de la route. Petchaye Narayanasawmy avait été renversé par un 4x4 conduit par un menuisier habitant Stanley, à Rose-Hill. Grièvement blessée, elle avait été admise d’urgence à l’hôpital.

 

Dans sa déposition, le conducteur de 39 ans explique qu’il roulait à la route Nicolay, à Ste-Croix, venant d’Abercrombie, lorsqu’il a tourné à droite à la jonction menant à la rue Cocoterie. En arrivant aux feux, il a arrêté son véhicule avant de remettre son clignotant pour démarrer lorsque les feux sont passés au vert. Il précise qu’il roulait à environ 20 km/h lorsqu’il a entendu un bruit à l’avant de son véhicule, alors qu’il tournait dans ladite rue près d'un marché. Il a alors stoppé son tout-terrain pour aller voir de quoi il s’agissait et a vu une vieille dame allongée sur la route avec des blessures. Il souligne que cette dernière saignait. Il a fait des marquages sur la route avant de téléphoner au SAMU. La police a logé une accusation provisoire d’homicide involontaire contre le menuisier après le décès de Petchaye Narayanasawmy. Une vieille dame qui, selon ses voisins affligés par le drame, habitait seule et était indépendante et débrouillarde. La police enquête toujours pour faire la lumière sur les circonstances de son accident.