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Shameer Abdul Raman : Sa vie rêvée

Il a commencé à défiler à 16 ans, et aujourd’hui, à 44 ans, il continue à arpenter les catwalks d’ici et d’ailleurs.

Il a deux amours : le mannequinat et son métier de personnel navigant. Ne lui demandez pas de choisir entre ses deux passions. Il a décidé de faire les deux. Et voilà plus de 20 ans que cela dure.

La veille  (NdlR : mardi), il était à Amsterdam. Deux jours plus tard, soit vendredi, c’est sur La Réunion puis Madagascar qu'il a mis le cap. Son boulot oblige, Shameer Abdul Raman est souvent entre deux aéroports.

 

Voilà plus de 20 ans qu'il mène ce rythme de vie, lui qui a toujours su qu’il voulait passer son temps en altitude et qui aime le contact avec les gens ou encore  l'apprentissage de différentes cultures. «À 5 ans, alors que beaucoup d'enfants de mon âge apprenaient à jouer au foot, moi j'apprenais à nager. Parce que j'avais compris que c'était un critère important pour devenir personnel navigant», confie celui qui a tout fait pour réaliser ses rêves d'enfants.

 

C'est que Shameer Abdul Raman se rêvait aussi en mannequin. Et entre devenir modèle et travailler à bord d'un avion, il n'a jamais pu choisir, allant jusqu'à faire les deux. Et c’est encore le cas aujourd'hui. Si son visage semble vous dire quelque chose, c'est que vous êtes sans doute déjà tombé sur une de ses séances photos : «J'ai commencé à 16 ans. J'étais alors étudiant au collège St Joseph et il y avait un défilé pour la quinzaine civique de Rose-Hill. Comme j'étais grand, je mesure 1m80, beaucoup de mes amis me disaient de me lancer. J'ai essayé, j'ai tenté le coup et depuis, je ne me suis jamais arrêté.»

 

Entre plusieurs formations – à la Jacqueline Glaser School of Modelling and Grooming, à la Saxophone School of Modelling et à la Lamborghini Agency) –, des collaborations avec plusieurs agences : Heat, Look Model Agency ou encore Haseena Modelling Agency, entre autres, il n’a jamais cessé de se perfectionner pour mettre toutes les chances de son côté et surtout pour devenir un professionnel. Des années plus tard, à 44 ans, Shameer, qui a créé sa compagnie, Scene Stealers – en relation directe avec sa passion pour la mode –, défile toujours et c’est sans doute pour cette raison qu'il ne vous semble pas si inconnu que ça : «Je pense être le seul mannequin de cet âge dans l'île à continuer à être sous le feu des projecteurs. D'ailleurs, cette année, je vais entamer ma 30e année dans le domaine.»

 

«A blessing of God»

 

Le chemin a été long mais Shameer a toujours su ce qu'il voulait faire et dans quelle direction il souhaitait aller : «Ce n'est pas de l'arrogance mais je n'ai jamais voulu être un suiveur et je suis content d'avoir emprunté les deux voies que sont le mannequinat et la vie de personnel navigant.» Fier de son parcours, il avance aujourd'hui sereinement et est épanoui : «Je n'ai pas honte de dire l'âge que j'ai. C'est une chance de pouvoir vieillir. C'est a blessing of God. Si j’ai toujours la chance de faire ce que je fais aujourd’hui, c’est parce que je bosse dur. Il y a quelques semaines encore, je participais à un défilé parmi des jeunes âgés de 19 à 22 ans et à aucun moment, je ne me suis senti pas à ma place.»

 

En mode relax, T-shirt, jeans, sandales et lunettes de soleil, Shameer ose, en ce mercredi après-midi, bouleverser ses habitudes, le temps de notre rendez-vous autour d'un americano : «Normalement, quand je n’ai pas de vol, je prends du temps pour moi, je passe du temps avec mon chat. C'est un moment que j'aime beaucoup : un instant où je me retrouve avec moi-même.» Pour lui, il n’y a pas des moments difficiles et d’autres plus faciles : «C'est un métier que j'ai choisi et depuis 20 ans, je prends toujours plaisir à faire ce que je fais.» Que de destinations, que de découvertes, que de rencontres… Il se souvient surtout de son interview d'embauche à la compagnie nationale d'aviation : «Je venais de décrocher un contrat avec Hugo Boss et mon visage représentais la marque. Quand je suis arrivé à mon entretien, j'ai été étonné de me voir sur la campagne. C'est quelque chose qui m'a marqué.»

 

Son père, sa souffrance

 

En remontant ses souvenirs, Shameer ne peut s'empêcher d'évoquer ses parents, sa mère Hafizal et son père Rashid, qui lui ont toujours fait confiance : «Ils ne m'ont jamais rien imposé.» À 19 ans, le fils unique qu'il est a toutefois vécu une perte qui l'a marqué à vie : «Mon père a été foudroyé par une crise cardiaque.» Du jour au lendemain, il se retrouve à être le seul homme de la maison. Mais cette épreuve l’a rendu plus fort.

 

Aujourd'hui, il mène une vie rythmée comme du papier à musique, entre son emploi chez Air Mauritius, son rôle de Trainer et de formateur pour plusieurs organisations de concours de beauté, le nombre de fois qu'il est sollicité pour être juré dans des compétions, et la gym, une activité à laquelle il ne déroge jamais : «C'est pour moi comme une prière.» Il ne rechigne jamais à l'idée de proposer ses services : «J’ai de bonnes relations avec tout le monde. J’ai travaillé avec Primerose Obeegadoo, lady Bacha et d'autres organisateurs de concours qui reconnaissent mon expérience dans le domaine.»

 

Les défilés le mènent aussi sous d'autres cieux : «Je viens d’ailleurs de recevoir un message (il nous montre son portable) où on m'invite à participer à la Thailand Fashion Week et à la saison 2 d’India Couture. Ces propositions me confortent et me disent que j'ai raison de continuer à m'accrocher.» Même si ses journées sont souvent remplies et ses semaines longues à cause de ses nombreuses obligations – il collabore actuellement avec plusieurs concours pour des sessions de coaching –, il ne se plaint jamais. Ce sont-là, dit-il, tous les aspects de la vie dont il a toujours rêvé…