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Jean-Georges Prosper : Son hymne à l’amour… pour Maurice

Il est très fier de sa mère patrie.

Écrivain, poète, auteur de plusieurs ouvrages littéraires à Maurice comme en France, conseiller culturel auprès de l’ambassade de Maurice à Paris, celui qui a longtemps vécu en France, et qui a composé le texte de notre hymne national, est de retour à Maurice depuis juin 2015. Il a repris avec nous le chemin de ses souvenirs…

Ilpèse chacun de ses mots. Dans sa voix, de la douceur. Dans ses yeux, plein d’amour. Il ne peut en être autrement pour Jean-Georges Prosper à chaque fois qu’il parle de Maurice.

 

«J’ai quitté la France, Paris, et je suis rentré au pays, dans ma chère île Maurice, en juin 2015 car, en février 2015, j’ai dû signer une lettre de démission de l’ambassade de Maurice à Paris, suite au changement de régime»,confie-t-il sur un ton posé. C’est chez lui, à Quatre-Bornes, dans son salon où sont entreposés ses nombreux livres et récits attachés à l’histoiredu pays – Au soleil de l’île Maurice, Motherland, mère patrie : inspirations de l’hymne national, entre autres –, que nous rencontrons Jean-Georges Prosper, docteur es-lettres (de la Sorbonne).

 

L’homme, qui a débuté sa carrière comme journaliste, est écrivain, poète et auteur de plusieurs ouvrages littéraires à Maurice, comme en France. C’est toujours avec un grand plaisir, même s’il doit aujourd’hui faire avec le poids de la vieillesse, que l’ex-conseiller culturel auprès de l’ambassade de Maurice en France, dont le nom est à jamais lié à notre hymne national  – il en a composé les paroles –, aime raconter sa contribution à l’histoire de notre pays. 

 

Son île, il ne le cache pas, il l’a dans la peau. Et tel un homme amoureux, il en parle avec beaucoup de tendresse en prenant de temps en temps un moment de réflexion avant de se lancer.  «Depuis mon retour, je n’arrête pas d’aller d’émerveillement en émerveillement. Je découvre une nouvelle île Maurice, modernisée, développée, très avancée et qui offre beaucoup plus d’opportunités de réaliser des projets. À l’époque, on rêvait d’un pays sans se douter que tout cela allait finalement se réaliser. Aujourd’hui, Maurice est devenue l’île phare de l’océan Indien et cela dans plusieurs domaines,  avec sa petite sœur l’île Rodrigues.»

 

À 82 ans, il est toujours surpris par les nouvelle structures, les immeubles et les maisons qui émergent un peu partout. «Mon pays est devenu comme un conte de fées et se rapproche de plus en plus du ciel avec ses nombreux bâtiments qui poussent comme des champignons après la pluie. Autour de l’île, sur le littoral, on ne peut rester insensible aux blanches plages avec la brise qui fait roucouler les filaos et ronronner les flamboyants qui chatouillent à leur tour les palmiers. C’est fantastique de voir la modernité se construire autour des verts paysages. Je rends hommage à nos différents chefs qui ont su diriger le pays d’un régime à l’autre et aussi à la population mauricienne qui sert à rendre le pays merveilleux.»   

 

Le Motherland

 

Même s’il a vécu pendant longtemps loin de ces terres qui l’ont vu naître, ses liens sont tellement forts avec son île aux mille trésors, que son cœur, confie-t-il, lui a dicté le  poème empreint d’émotion qu’il a écrit, il y a plus de 40 ans, et qui est devenu notre hymne national. Malgré le temps qui s’est écoulé, il n’oublie pas les étapes qui ont précédé l’écriture de son texte : «Tout cela se passe en janvier 1968. Il y avait un concours pour trouver notre hymne national. À la base, c’était un long poème et avec Philippe Gentil qui a composé la musique, je dois préciser qu’on ne s’était pas concertés, ni donnés le mot. Tout avait été fait séparément mais au final, les paroles et la musique s’accordaient parfaitement.»

 

Jean-Georges Prosper, Commandeur de l’Ordre de l’étoile et de la clé de l’océan Indien, ressent toujours la même émotion à chaque fois qu’il entend le Motherland,dont les paroles représentent tout l’attachement qu’il a pour cette île qui n’a pas fini de l’émerveiller. Il est aussi l’auteur de deux autres chants patriotiques : Rodrigues mon île bien-aiméeet À bord de l’île pays, et de  livres patriotiques. Il continue toujours d’ailleurs ses travaux d’écriture : «Toutefois, mes cartons et carnets sont restés à Paris et personne n’a pu me les faire suivre. Je pense d’ailleurs envisager un retour en France pour récupérer mes écrits.»Cet obstacle ne le freine toutefois pas.  Parmi ses ouvrages à paraître : Poèmes patriotiques, Invitation au voyage à la nouvelle Maurice/Rodrigues, évolution : le bestial, l’humain et le divinet Analyses et critiques littéraires spécialisées sur l’œuvre de Jean-Georges Prosper.

 

Pour lui, il est primordial que la jeunesse mauricienne s’intéresse davantage à l’histoire de notre pays. « Parmi les sujets principaux au programme d’étude, à tous les niveaux, primaire, secondaire et supérieur, doivent nécessairement figurer les trois  disciplines suivantes : l’histoire, la géographie de Maurice et de Rodrigues et la littérature mauricienne»,précise-t-il, en pesant chacun de ses mots... Comme dans un hymne à l’amour.

 


 

Philippe Gentil : «C’est ma contribution au pays… »

 

 

«On me contacte chaque année pour la même chose», nous confie Philippe Gentil qui a composé la musique du Motherland, lorsque nous le sollicitons : «J’avais 40 ans à l’époque et bientôt, je fêterais mes 89 ans. Je me dis que c’est ma contribution au pays», dit-il en parlant de sa collaboration avec Jean-Georges Prosper. Il a aussi été fait Commandeur de l’Ordre de l’étoile et de la clé de l’océan Indien.