Plein phare sur le directeur d’ABC Motors, le leader de la distribution automobile à Maurice. Peu enclin aux confidences concernant sa vie privée, l’homme d’affaires, passionné par les voitures, s’attarde davantage sur l’histoire de la compagnie qui fête cette année ses 31 ans et au sein de laquelle il instaure, dit-il, un véritable esprit de famille.
Avoir le sens des affaires, ça ne se discute pas ! Un peu comme les goûts... Un peu comme les couleurs. Il faut savoir prendre des risques, se lancer, se donner et surtout être passionné. C’est la méthode de notre invité de cette semaine. Aux commandes d’ABC Motors, Dean Ah-Chuen dirige depuis 22 ans, de main de maître, le leader de la distribution automobile à Maurice et carbure aux défis.
«Notre volonté à donner le meilleur à nos clients n’a d’égal que notre passion pour l’automobile»,confiait l’homme d’affaires, lors de son discours le 30 septembre pour inaugurer les célébrations marquant les 31 ans d’activités de la compagnie dont l’histoire a commencé en 1985 avec un premier écoulement de sept véhicules Nissan. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et aujourd’hui, ABC Motors, pour sa plus grande fierté et celle de son personnel, est considérée comme une enseigne de choix sur le marché de la distribution automobile à Maurice.
Une formidable relation
Si la clé du succès du concessionnaire réside dans la diversité de sa flotte – entre citadine compacte, familiale, routière, berline de luxe, SUV, tout-terrain et pick-up – pour satisfaire tous les goûts et les portefeuilles, ABC Motors s’est aussi bâtie une solide réputation pour son service après-vente. L’esprit de famille reste également une des valeurs sûres de l’entreprise avec «une formidable relation client» et une «redoutable force commerciale».
Cette façon de faire, les Ah-Chuen veulent la perpétuer en hommage à sir Jean Moilin Ah-Chuen, père fondateur, dans les années 30, de l’entreprise qui s’est, avec le temps et à force de travail, développée en un conglomérat présent dans les secteurs bancaire, financier et alimentaire, le transport maritime et logistique, sans oublier le pilier-phare : l’automobile.
Fort de ces valeurs dans lesquelles il a grandi, le petit fils de feu sir Jean Moilin veille non seulement à perpétuer la tradition hakka, mais fait également en sorte de préserver ce sens aigu de la communauté et de l’ardeur au travail, laissé en héritage par son aïeul.
C’est donc avec ces précieux enseignements que Dean Ah-Chuen, en vrai descendant hakka, continue le travail. Quand on lui demande d’expliquer comment il se définit en tant que patron, il répond tout de go : «Il faut interroger les employés.»Mais sa patte, c’est au fil du temps qu’il l’a imposée. Car, comme pour tout le monde, il y a eu pour lui aussi un début.
L'autre Dean
C’est en 1994 que le grand amateur de voitures, qui affichait alors 30 ans au compteur, rentre au pays. Il se retrouve alors parmi les moteurs et les crissements de pneus se transforment vite en cris de guerre. D’expérience en expérience, il explore divers horizons. Au sein de l’entreprise, la passion de Dean Ah-Chuen pour les voitures se révèle vite un accélérateur de carrière.
De Business Development Manager, il passe à directeur des ventes. D’ailleurs, «sa motivation et sa curiosité surprennent»son entourage professionnel et familial. Dean Ah-Chuen carbure au succès. À 37 ans, il se voit confier la direction d’ABC Automobile et depuis, rien n’a pu le freiner dans son ambition à faire prospérer la compagnie. «C’est seulement quand les équipes sont bien dans leur peau qu’elles peuvent transmettre ce sentiment aux clients», affirme le chef d’entreprise.
Réservé concernant sa vie personnelle, il s’attarde davantage sur sa profession. Lucide, amoureux du travail bien fait, il maîtrise son métier à la virgule près. L’ouverture et la transparence d’un bout à l’autre de la chaîne sont indissociables au succès d’ABC Automobile, dit-il. À la maison comme au travail, il a su instaurer un réel esprit de famille, comme celui du cocon qu’il retrouve en fin d’après-midi pour se ressourcer dans l’intimité d’«un tout autre Dean qu’on ne connaîtra jamais»… Loin de sa belle business story.