Dans le cadre de la Journée mondiale du volontariat, observée le lundi 5 décembre, zoom sur une jeune femme qui a décidé de démissionner de son emploi pour se consacrer entièrement à La Croix Rouge. Cet organisme travaille sur quatre axes principaux : le développement organisationnel, la promotion d’une santé saine et sûre, la préparation et les réponses aux catastrophes, la réduction des risques et la diplomatie humanitaire.
Parceque certaines flammes ne s’éteignent jamais… Avishka Ferag en sait quelque chose. Alors qu’elle se destinait à une carrière dans le journalisme, celle qui a fait des études en gestion de projet et en communication a eu comme une révélation. C’était en 2007. Depuis, sa vision de la vie a complètement changé.
La jeune femme de 30 ans raconte comment elle a trouvé sa vraie voie : «J’ai débuté ma carrière comme journaliste à Radio Plusen 2007. Ça a été le déclic. C’est là que j’ai découvert le social. Les gens venaient souvent nous voir à la radio pour les aider. Des enfants malades, des familles sans toit, des personnes âgées, abandonnées par leur famille. J’ai fait des reportages dans des poches de pauvreté à travers le pays. Je suis contente d’avoir vu, de mes yeux, le vrai visage de Maurice. Car c’est là que j’ai réalisé que je devais faire quelque chose. Apporter une contribution à notre société.»
Au fil des années, Avishka ne peut se défaire de ce désir de se mettre au service des autres. C’est toutefois en 2015 qu’elle décide de donner une autre dimension à cette envie qui brûle en elle. «J’ai rejoint La Croix Rouge de Maurice en tant que volontaire en septembre 2015 sur un projet pour former les enfants sur les risques des catastrophes naturelles. Je me suis également portée volontaire sur plusieurs autres projets au courant de cette année et j’ai été formée pour être first-aider/secouriste. L’expérience acquise durant cette année de volontariat m’a permis de rejoindre l’équipe et je suis, depuis septembre, responsable de la communication et de la diffusion de l’information au sein de La Croix Rouge de Maurice», confie celle qui est membre du Club Rotary de Phoenix depuis cette année.
Il n’en faut pas plus pour que la jeune femme se sente comme un poisson dans l’eau, dans son élément, au cœur d’une organisation où le simple fait de générer un sourire sur le visage de l’autre lui procure un plaisir personnel. Comme un sentiment de bien-être et d’être à la bonne place : «Je suis issue d’une famille modeste et mes parents m’ont toujours appris à aider les autres et à donner à ceux qui n’ont pas. Aujourd’hui, je réalise que ce ne sont pas les biens acquis qui rendent heureux mais la possibilité de donner un sourire à ceux qui sont dans le besoin. Le volontariat, c’est simplement passer une journée dans un hospice dans votre région, offrir du matériel scolaire à des enfants démunis, aider une personne âgée à monter dans un bus, acheter un pain à un sans-abri qu’on croise tous les jours, par exemple. La liste est longue. C’est cela ma conception du volontariat. Ce sont les petites choses qui redonnent la foi à ces personnes, pour qu’elles continuent de croire en l’humanité, en la générosité des gens.»
«Tout quitter»
Pour elle, le volontariat ou le simple fait de s’engager pour une cause aide à devenir plus responsable : «Le volontariat chez les jeunes en général reste mal connu à Maurice. En revanche, j’ai vu des jeunes dévoués et passionnés par le social alors que je faisais un bref passage, en 2015, au sein du Rotaract Club de Quatre-Bornes, qui regroupe des jeunes de 18 à 30 ans. Pour les 12-18 ans, il y a également des Clubs Interact, parrainés par des Rotary Clubs, dans les collèges à travers le pays, et je trouve que l’appartenance aide aussi au développement personnel de ces jeunes. Le volontariat et le social devraient faire partie du cursus scolaire à Maurice. Cela aiderait les jeunes à être plus responsables et faciliterait leur insertion sociale et professionnelle.»
Portée par des initiatives qui lui tiennent à cœur, Avishka se sent de plus en plus à l’aise dans cet univers où elle donne beaucoup d’elle-même. À tel point qu’elle prend, en mai, une décision qui va donner une nouvelle direction à sa vie. Elle démissionne de son poste de responsable du recrutement des étudiants et chargée du marketing et de la communication pour l’University of Central Lancashire à Maurice et l’Aberystwyth University Mauritius Branch Campus.«J’avais d’abord fait deux mois de consultancypour Aberystwyth. La décision de tout quitter pour travailler dans le social était pour moi une suite logique car je consacrais beaucoup de mon temps libre au bénévolat. J’ai voulu faire de cette passion ma profession. Et je ne regrette rien. »
Depuis, chaque jour, à travers toutes les actions et les réalisations de La Croix Rouge, elle a l’intime conviction de se réaliser chaque fois un peu plus. Le message qu’elle veut faire passer dans le cadre de la Journée mondiale du volontariat, ce 5 décembre, c’est que le volontariat n’a pas d’âge : «Avant tout, un hommage à tous les volontaires qui consacrent leur temps à lutter contre les problèmes mondiaux et afin d’améliorer la vie de ceux qui les entourent. Que vous soyez jeunes ou moins jeunes, vous pouvez être volontaire. Nul besoin d’être riche pour aider les autres. Donnez un peu de votre temps et un peu d’amour aux autres. C’est cela même l’essence du volontariat. Je tiens à citer Le Petit Princede St Exupery : “On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”» Des paroles qui décrivent si bien son amour pour le social.