• Coussinets : attention aux petites pelotes plantaires
  • Chute mortelle à Henrietta : un jardinier tombe dans une falaise après avoir été attaqué par des «mouss zako»
  • Théâtre : Katia Ghanty fait battre des cœurs
  • Single «L’amour Vivant» : quand Kenny Conscious rencontre Caroline Jodun
  • Journée mondiale de l’asthme : éduquer pour mieux combattre
  • Yeshna Dindoyal : ma petite contribution à la lutte contre le changement climatique
  • Accidents fatals : le malheureux destin de deux jeunes partis trop tôt
  • «Baraz» : une histoire de division… et d’unité
  • Condamné à mourir, un sexagénaire a recours à des soins à l'étranger - Teejana Beenessreesingh : «Comment j’ai sauvé la vie de mon père en lui donnant un bout de mon foie»
  • Concours «Konpoz to lamizik» : Noah Evans, de Rodrigues à mon sacre

Allan Marimootoo : La mélodie du bonheur

Le Laurier d’Or sera attribué, la semaine prochaine, à Allan Marimootoo. C’est Éric Duluc, le président de la Fédération internationale du tourisme, qui lui décernera ce prix pour sa contribution d’excellence dans l’animation artistique et musicale à Maurice. Le principal concerné nous raconte son parcours…

Comme toutes les belles histoires, celle d’Allan Marimootoo a commencé par un rêve. Un désir qui l’a bercé depuis son enfance. Une envie qui lui a pris le jour où son père lui a offert une guitare. Il avait alors 9 ans. Et ce jour-là, lorsqu’il a pris cet instrument entre les mains, il s’est mis à rêver de sa vie. Il a alors tout de suite compris que c’était son destin. Que la musique allait être son chemin et qu’il allait construire sa vie autour de celle-ci.

«J’étais tellement fasciné par ma guitare, par les notes qui en émanaient que je ne pouvais imaginer ma vie sans», confie-t-il. À tel point qu’il a même choisi d’arrêter l’école (alors qu’il était en Form III au collège Eden) et de se consacrer entièrement à cet art pour lequel il s’est donné corps et âme, afin de découvrir, d’explorer, d’apprendre, de se perfectionner : «J’ai pris mes premiers cours avec France Armandine et j’avais un réel plaisir à étudier tout ce qu’il m’apprenait.»

Pour lui, c’était une évidence. Il ne pouvait en être autrement. Contre vents et marées, Allan savait qu’il allait tout faire pour percer et se faire une place dans le milieu : «Mon père, qui travaillait dans le secteur de la construction, avait même regretté de m’avoir offert une guitare. Pour lui, et d’ailleurs pour beaucoup de personnes à l’époque et aujourd’hui encore, la musique n’était pas un métier.» Mais lui ne voulait suivre que son instinct et écouter son cœur.

C’est ainsi qu’il s’est retrouvé, à 12 ans, comme guitariste dans le groupe de Serge Lebrasse, Canne à Sucre : «J’ai remplacé un guitariste lors d’un concert à La Réunion. J’ai aussi travaillé avec Les Corsaires, le groupe de Karl Brasse, et on se produisait dans plusieurs hôtels, notamment, à l’hôtel Le Morne-Brabant et à celui de Dinarobin.»

Souvenirs

Au fil des années, sa passion n’a jamais faibli, bien que son salaire de musicien ne lui permettait pas, dit-il, de vivre à l’aise : «Pendant mes heures libres, j’ai alors, avec l’aide de mes frères et neveux, construit une petite chambre sur le terrain familial, à la rue d’Epinay, Quatre-Bornes, pour y installer ma famille. J’y ai vécu pendant neuf ans avec mes fils, David (maintenant connu comme Dave Dario) et Didier, et Belinda, ma première épouse.»

Parmi les plus belles années de sa vie, Allan n’occulte pas celles (de 1979 à 1982) où s’est forgé son groupe, Les Boucaniers : «Je me produisais à l’époque à l’hôtel Le Chaland, puis à Trou-aux-Biches où j’ai vécu de belles aventures musicales.»

Un autre moment fort de sa carrière, c’est sa rencontre avec Jean-Pierre Chaumard, alors directeur du Royal Palm : «À un certain moment, il m’a demandé de changer de style de musique en réduisant l’effectif de mon groupe. C’est suite à cela que j’ai créé Musipro (en 1990). Pour que tous mes musiciens puissent continuer à travailler, je les ai placés dans d’autres établissements hôteliers. C’est lui aussi [Jean-Pierre Chaumard] qui m’avait demandé de créer un spectacle multiculturel. C’est ainsi qu’est né Zenfants des Iles. Ce projet m’a pris trois ans.»

Parmi ses autres réalisations, Allan Marimootoo, qui aime bien se lancer des défis, a aussi créé Am Musical Challenge en 1989. Le but était d’encadrer les musiciens. Quelques années plus tard, soit en 1996, il a inauguré son studio d’enregistrement. L’année suivante, il a organisé les premiers Awards de la musique récompensant les orchestres et artistes se produisant dans les hôtels. En 2003, c’est lui qui écrit Le guide pratique de l’animation hôtelière.

Selon lui, il a toujours été entouré des bonnes personnes : «J’ai eu la chance de travailler avec des personnes d’expérience. Avec Serge Lebrasse, j’ai appris le séga, avec Karl Brasse, le tango et la valse, entre autres. Dans les années 80, j’ai pu élargir mon répertoire avec du disco ou encore du funk. Dans les années 90, quand je travaillais au St Géran, j’ai eu l’occasion de toucher au jazz académique et progressif.»

Allan Marimootoo, 56 ans, sera récompensé le 24 avril, lors de la cérémonie du Laurier d’Or 2014, pour sa contribution d’excellence dans l’animation artistique et musicale hôtelière, ayant aidé des talents à poursuivre leur chemin à l’étranger. Et c’est entouré de sa famille, de Tanya, sa seconde épouse, qu’il caresse d’autres projets, dont l’ouverture d’un espace dédié à des artistes et l’écriture d’un livre, intitulé Une vie dans les hôtels, dans lequel il pourra raconter d’autres belles histoires.

 

Son épouse Tanya, son soutien.