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Professionnalisation du football local : Les joueurs en parlent

Certains joueurs estiment que ce projet de professionnalisation prendra quelques années avant de fonctionner de manière optimale.

A l’heure des discussions très avancées autour de la professionnalisation de cette discipline, les principaux concernés donnent leurs avis là-dessus.

Ce sont eux les principaux acteurs. Comme relevé dans notre dernière édition, une Mauritius Professional Football League (MPFL) sera bientôt réalité. Un projet dont le promoteur est Georges Chung, éco-nomiste et homme d’affaires reconnu.

Le championnat nouvelle mouture prendra son envol le 19 octobre. Chez les footballeurs chacun y va de son petit commentaire.

 

Valeur du jour, le football mauricien évolue à un niveau amateur. Les joueurs sont forcés à avoir un emploi ailleurs pour subvenir à leurs besoins personnels et familiaux. Ce n’est que les après-midis qu’ils sont disponibles pour les séances d’entraînement après de longues heures au boulot. Une situation qui sera appelée à changer avec le processus de professionnalisation.

 

Ce changement dans le paysage footballistique mauricien concernera directement les joueurs. Ils attendent une lueur d’espoir pour continuer à vivre leur passion.  Yash Veeranah, capitaine du Curepipe Starlight, est de ceux qui nourrissent de gros espoirs dans ce projet parce qu’on « a déjà touché le fond » concernant la situation du football a Maurice. 

 

« Il faut saluer les initiateurs de ce projet, car c’est un grand pas vers la bonne direction pour sortir le football de l’état actuel. C’est un plan structuré qui démontre que les promoteurs mean business et je vois pas pourquoi cela ne devrait pas marcher », estime le latéral international mauricien. 

 

Fabien Pithia, un des footballeurs les plus en vue à Maurice, trouve que le plan contient de « bonnes idées » qui ne pourra qu’être bénéfiques afin de rehausser le niveau et rivaliser avec les équipes africaines. « La professionnalisation est la seule solution et ce n’est pas simplement un mot, car elle englobe plusieurs aspects très importants et cela va prendre du temps pour être mis en pratique », note l’attaquant du Curepipe Starlight et du Club M.

 

Et quid des salaires ?

 

Aboo Bakar Augustin, gardien de but de l’équipe championne de Maurice, Cercle de Joachim, est lui aussi ravi d’apprendre qu’un nouveau projet est annoncé pour redynamiser le football mauricien. D’ailleurs, à chaque occasion qui se présente, il ne manque pas de militer pour la valorisation des footballeurs.

 

Selon le plan, chaque club devra avoir 15 joueurs professionnels incluant 5 joueurs étrangers (le nombre actuel est de 3). Les clubs pourront avoir 10 footballeurs semi-professionnels (ceux qui ont, déjà, un emploi ailleurs). Un footballeur professionnel pour cette nouvelle saison pourrait bénéficier entre Rs 10 000 et Rs 16 000. Une mesure qu’accueille favorablement le keeper mauricien, mais qui se pose quelques questions.

 

«Quel sera le salaire des semi pro ? Est-ce qu’ils seront bien rémunérés ? Car actuellement, avec le salaire de footballeur, les primes, et le salaire de nos emplois que nous avons, c’est difficile de gérer une famille. Est-ce que le football pourra devenir un gagne-pain ? », s’interroge-t-il. Des questions qui taraudent aussi Fabien Pithia.

 

Résultat dans le temps

 

De son côté, Guillaume Sockalingum, élément du Pamplemousses SC, apprécie cette décision qui nécessitera, selon lui, des années avant d’être bien en place. « Il faut d’abord un changement de mentalité chez les joueurs, les dirigeants et des médias. Les footballeurs doivent avoir une bonne hygiène de vie en étant plus responsables », explique le milieu offensif qui pense que les résultats seront visibles dans cinq ans.

 

Le projet préconise que chaque club soit bien équipé pour les sessions d’entraînements et   dispose d’un terrain convenable et éclairé. « Il faut que chacun ait un comportement professionnel tant sur le terrain qu’en dehors avec une meilleure organisation chez les dirigeants sportifs et fédéraux. Les dirigeants doivent être plus professionnels. Il faut avoir un calendrier complet pour que les clubs puissent bien préparer leurs matchs. En France, même les clubs amateurs sont bien structurés », ajoute Guillaume Sockalingum.

 

David L’Enclume (Cercle de Joachim) est très emballé par l’idée que chaque club national devra avoir une équipe junior et féminine. « J’ai pris connaissance du plan à travers la presse, et, à première vue, cela me semble très intéressant. Il est trop tôt pour dire si le projet sera un succès, mais déjà c’est un pas positif pour faire avancer le football mauricien. Je suis très content qu’on veuille donner un nouvel élan aux compétitions pour jeunes et les filles ».

 

Yash Veeranah estime, cependant, que ce projet de professionnalisation prendra quelques années pour être fonctionnel et rapporter ses fruits. « Il faudra un changement de mentalité tant chez les dirigeants que chez les footballeurs. Nous sommes interdépendants et chacun doit apporter sa contribution pour assumer son rôle avec sérieux car le résultat ne sera pas immédiat », dit-il. David L’Enclume abonde dans ce sens.

 

« Le résultat ne sera pas visible de sitôt. Il faudra être patient pendant quelques années et on ne peut pas y échapper. La contribution de tout un chacun est primordiale pour faire avancer le sport-roi à Maurice. Il faut l’aide des autorités, dirigeants, sponsors et la presse. Celle-ci joue un rôle important dans la promotion du football à Maurice. Le public n’est pas bien informé sur la tenue des matchs et les footballeurs qui sont en compétition ou ne connaissent pas les noms des équipes. Il faudrait une meilleure médiatisation de notre football », déclare le milieu de terrain du Cercle de Joachim.

 

Les médias ont un rôle important à jouer dans le processus de professionnalisation, soutiennent Yash Veeranah et Aboo Bakar Augustin. « Si la presse veut que ce plan marche, elle va tout faire pour qu’il réussisse mais si elle néglige le football local, comme c’est le cas actuellement, alors le projet sera difficilement un succès », dit le premier nommé alors que le gardien de but préconise des magazines spéciaux à la télé, ou des previews detaillés et des spots publicitaires dans la presse autour des matchs locaux. Une chose est sûre, chaque interlocuteur ne souhaite qu’une chose : que  le football mauricien retrouve sa vigueur.