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Et Bhadain se paie une crédibilité !

Un coup politique audacieux. Quoi qu’on pense de Roshi Bhadain : son arrogance, son style pa mwa sa li sa, comme démontré dans l’affaire BAI, où il ne veut assumer la responsabilité collective avec un gouvernement dont il a fait partie, sa réputation de pratique à la KGB, sa vulgarité (montrer son postérieur au Parlement), il réussit aujourd’hui à frapper les esprits. En annonçant sa démission de l’Assemblée nationale pour la semaine prochaine, le leader du Reform Party récolte plusieurs points.

 

S’il maintient sa décision, il fera alors la démonstration d’un politicien ayant le courage de passer aux actes. Et pourra se flatter de placer son action sur le plan de ses convictions en se détachant de l’image du politique arrimé à son siège de parlementaire (un risque car au final cela pourrait bien s’avérer un suicide). Il sème aussi le doute dans la tête du public (qui a pu suivre en direct son intervention sur la MBC) après un excellent homework sur le projet Metro Express, avec des arguments pertinents et des interrogations qui ne laissent pas insensible. Et il ébranle le gouvernement MSM/ML qui, entre scandales et impopularité, aurait préféré faire l’économie d’une partielle au no 18.

 

Ainsi, si le gouvernement aligne un candidat, la pression sera énorme car toute défaite décrédibiliserait davantage le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui est déjà au centre des critiques de par l’illégitimité morale de son accession au pouvoir. Et si d’aventure le gouvernement privilégie l’option de ne pas présenter de candidat, il sera alors traité de «kapon», comme a commencé à le faire le député mauve Bhagwan sur les ondes de Radio Plus, hier matin. C’est dire que l’alliance MSM/ML risque d’y laisser des plumes quel que soit le scénario privilégié, y compris celui du choix de spectateur, si l’on en croit le commentaire pathétique du ministre Jhugroo : «Nou pou manz pistas, guet sinema.»

 

En clair, cette partielle au no 18, si elle a lieu, pourrait avoir valeur de test à plusieurs niveaux : mesurer la popularité (ou l’inverse) de l’actuel gouvernement ; étudier les alliances probables entre des partenaires ; évaluer les chances d’un/e candidat/e d’un petit parti (s’il y en a) ou une candidature de la société civile. Et analyser le poids du Reform Party de Bhadain qui, soit se révèlera un épiphénomène, soit démontrera une nouvelle force sur notre échiquier politique.

 

Pour l’heure, malgré un appel à l’unité de l’opposition, l’ancien ministre de la Bonne Gouvernance part déjà avec un premier bâton dans sa roue : le MMM aura un représentant à cette partielle. Donc, si Bhadain sera candidat à sa propre succession, comme il l’avait laissé entendre, son premier adversaire déclaré viendrait des rangs mauves. Est-ce que le PTr alignera un candidat ? À l’heure où les rumeurs font accroire à un intérêt d’Arvin Boolell dans cette joute, le principal intéressé reste comme à son habitude réservé, affirmant (voir pages 16-17) que les Rouges prendront une décision collective bientôt. Boolell candidat est un scénario difficilement envisageable pour des Ramgoolamistes qui craindraient une victoire de ce dernier suivie d’un positionnement comme leader alternatif du PTr.

 

Reste le PMSD qui, après la présence de Xavier-Luc Duval au congrès du Reform Party, semble réunir les dispositions pour devenir un allié de Bhadain. Un Bhadain qui, après avoir fait partie du gouvernement MSM et traînant quelques lourdes casseroles : démantèlement de la BAI, résiliation du contrat de Betamax, entre autres, prend un énorme risque sur son avenir. Car au final, il a plus à perdre qu’à gagner dans cette joute électorale à Quatre-Bornes.

 

Après avoir refusé le poste de ministre dans le gouvernement de Pravind Jugnauth, et annonçant cette fois sa démission comme parlementaire, Bhadain, qu’on l’aime ou pas, réussit néanmoins son coup : celui d’illustrer un politicien audacieux !