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Ces questions légitimes…

L’on peut comprendre l’intérêt de la présidente de la République à promouvoir la science, la technologie et l’innovation sur le continent africain. L’on peut comprendre son engagement à encourager le «brain gain», tout en voulant retenir les cerveaux africains les plus productifs et talentueux comme elle l’a dit au moment de la création du Planet Earth Institute (PEI), aux côtés de l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho. L’on peut comprendre la position d’Ameenah Gurib-Fakim qui, interrogée sur ses (trop) nombreux voyages annonçait fièrement sur les ondes de Radio Plus, qu’elle a pu ramener des investissements de l’ordre de Rs 1 milliard à Maurice. Et de se flatter de la venue de la branche Planet Earth Institute qui démontre, selon elle, la possibilité d’un partenariat État-secteur privé.

 

Pour louables que soient les intentions d’Ameenah Gurib-Fakim, il y a aujourd’hui trop d’interrogations autour de la polémique Sobrinho pour que les citoyens se contentent de sa déclaration, faite sur les ondes de la MBC, où elle demande une enquête alors qu’elle refuse de répondre aux questions des journalistes (voir notre texte en pages 16-17). Nous ne pouvons non plus nous satisfaire de la déclaration de Pravind Jugnauth qui, en conférence de presse samedi, parle d’allégations et dit défendre toutes les ONG sérieuses qui apportent leur contribution en vue d’alléger le fardeau des gens. Tout en ajoutant que le PEI est une organisation philanthropique qui œuvre pour la société.

 

Questions que se posent les citoyens aujourd’hui : est-ce que notre pays abritera des organisations se disant altruistes même si leurs sources de financement sont obscures ? Est-ce que notre gouvernement, voire la présidence de la République, institution respectée censée demeurer au-dessus de la mêlée, s’associera à des soi-disant mécènes même si ceux-ci sont accusés d’évasion fiscale ? Car ce qui étonne dans l’affaire Alvaro Sobrinho – et c’est la Financial Service Commission, elle-même, qui le révèle dans un communiqué –, c’est que, suivant la demande de l’homme d’affaires cherchant des licences d’opération pour un fonds d’investissement, la FSC a découvert que le milliardaire était accusé de détournements de fonds : «In June 2011, Alvaro Sobrinho, President of the Banco Espirito Santo de Angola, was suspected in the Portuguese investigation to 48 million illegally transferred from Banco Nacional de Angola (BNA) to the main national banks through the BES». Et l’on apprend plus loin que «the money was deposited to several accounts in Portugal. Alvaro Sobrinho and other Portuguese businessmen who are under suspicion would be the beneficiaries of the transfer. The money was diverted to various companies’ accounts and offshore».

 

C’est dans le même communiqué que l’on apprend par la suite que l’État angolais n’a pas souhaité poursuivre l’affaire, mais en revanche au Portugal, à la suite d’un changement de gouvernement, l’histoire a connu un rebondissement avec l’arrestation du procureur accusé d’avoir accepté un «bribe» et d’avoir blanchi Alvaro Sobrinho. Aussi surprenante que cela puisse paraître, toutes ces informations sont révélées par la FSC :

 

«Former DCIAP prosecutor Orlando Figueira was […] arrested by PJ Police on suspicion that he “received bribes up to a million euros” to ensure lawsuits involving on high-ranking figures in Angola was archived. According to reports, Figueira is believed to have ordered the closure of as many as 10 cases – including that of former president of BES Angola, Alvaro Sobrinho […] The report suggests that the prosecutor himself is being prosecuted for wrong doings in relation to his decision not to proceed in various cases, inter alia, including a case involving Mr. Sobrinho.».

 

En clair, l’institution qu’est la présidence de la République, à travers Ameenah Gurib-Fakim, qui est toujours patronne de Planet Earth Institute d’Alvaro Sobrinho après en avoir été la vice-présidente, se retrouve mêlée à un scandale de malversations alors que la FSC détenait des informations qui auraient pu épargner cette éclaboussure au sommet de l’état. Car la question bête est : si la FSC est au courant des accusations (dont certaines datent de 2011) contre Alvaro Sobrinho, comment se fait-il qu’une institution telle que la présidence de la République ait pu ignorer ces charges – qui sont loin d’être légères et qui ne peuvent être uniquement considérées comme des allégations – pour s’associer (à partir de 2015) à un personnage qui n’est définitivement pas au-dessus de tout soupçon ? Interrogation légitime dans une démocratie où la présidente, payée des fonds publics, gagnerait à répondre au lieu de parler d’attaques personnelles.

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