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Commission d’enquête : les parents de Dylan et de Britney «révoltés»

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Ravin Racktoo, Gino Dennemont
et Cindy envisagent d’engager des
poursuites contre le parc aquatique.

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Britney, huit ans, en compagnie de sa mère quelques minutes avant le drame.

Les parents des deux enfants morts au parc aquatique sont dans le flou. Ils ne comprennent pas pourquoi la Commission d’enquête a qualifié de minime l’implication du Waterpark dans ces deux cas de décès. De son côté, le père de Sarvesh, devenu infirme après une chute, entame des poursuites contre l’établissement.

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Le vendredi 14 février, le Conseil des ministres a pris note des conclusions de la Commission d’enquête instituée suite au décès de Britney Jummun, survenu en septembre, et à celui de Dylan Dennemont, survenu en octobre 2013, au Waterpark, à Belle-Mare. Ainsi, selon la magistrate Hamuth-Laulloo, qui a présidé les travaux, la négligence du Waterpark serait minime dans ces deux cas, étant donné que les enfants étaient avant tout sous la surveillance des adultes/responsables qui les accompagnaient. La Commission d’enquête a, entre autres, préconisé une série de mesures pour renforcer la sécurité et la surveillance au Waterpark, et recommandé que le parc aquatique soit enregistré auprès de la World Waterpark Association.

La conclusion de la Commission a surtout provoqué la colère des proches des victimes. «Je vis un cauchemar au quotidien. Je revois ma fille mourir lorsque je ferme les yeux. Comment a-t-on pu arriver à une telle conclusion. Ma fille est décédée parce qu’elle n’a pas reçu les soins nécessaires à temps. Elle était restée sans aide médicale pendant une heure ce jour-là. J’ai aussi reçu des menaces pour ne pas déposer devant la Commission. J’ai insisté et voilà le résultat. J’ai l’impression d’avoir déposé pour rien», se lamente Cindy, la mère de Britney Jummun.

Cette dernière, âgée de huit ans, est décédée le dimanche 29 septembre 2013, après avoir fait une crise d’épilepsie alors qu’elle se trouvait dans un bassin au Waterpark. Depuis ce jour, Cindy a tout plein de regrets : «Je regrette d’avoir donné le dos à ma fille pendant quelques secondes pour voir où se trouvaient les toilettes. En me retournant, j’ai vu qu’elle avait la tête dans l’eau. Elle respirait toujours lorsqu’on l’a sortie de l’eau. Elle a vomi un peu d’eau après que des volontaires lui ont fait un massage cardiaque.» Et c’est avec beaucoup de peine qu’elle poursuit son récit : «Un lifesaver est venu dix minutes plus tard avec une petite trousse de secours qui contenait quasiment rien. Un autre est arrivé peu après et a fait un autre massage cardiaque. Les deux ont ensuite téléphoné au SAMU qui a pris 45 minutes pour arriver sur les lieux. Des volontaires avaient demandé à transporter ma fille à l’hôpital, mais les lifesavers ont refusé. Je ne comprends toujours pas pourquoi la Commission d’enquête m’a trouvée fautive.»

Absence de «lifesavers»

Gino Dennemont non plus ne parvient pas à concevoir la conclusion de la Commission d’enquête. «Comment a-t-elle pu arriver à la conclusion que la négligence du Waterpark était minime. Waterpark ki ti neglizan. Où se trouvaient les first-aiders et lifesavers au moment du drame ? On ne sait toujours pas si le parc aquatique en compte en permanence sur le site. On ne sait pas non plus quel genre de formation ils ont suivi et quel est leur rôle en cas d’incident. Mon fils aurait pu être sauvé s’il y avait un poste médical permanent au Waterpark. Cet établissement ne dispose même pas d’une ambulance en stand by pour parer à toute éventualité», fait ressortir cet habitant de Baie-du-Tombeau. Il souligne également le fait que le Waterpark ne soit pas enregistré auprès de la World Waterpark Association. «C’est un gros désaveu et c’est très révoltant», avance-t-il.

Son fils Dylan, âgé de seulement 13 ans, a connu une fin tragique le jeudi 10 octobre 2013. Cet ancien étudiant en Form II au International College, à Triolet, est décédé au Waterpark après avoir inhalé le contenu de son estomac. C’est justement après son décès que le gouvernement a pris la décision de fermer le parc aquatique et de mettre sur pied une Commission d’enquête.

Ravin Racktoo est aussi un père révolté. Ce dernier, dont le fils, Sarvesh, est devenu infirme après un accident au Waterpark, a du mal à croire à la décision de la Commission. «J’avais déposé devant la Commission pour parler de l’accident de mon fils, qui s’est produit le 26 janvier 2010, dans le bassin à vagues. Il n’y avait pas de lifesavers sur place ce jour-là. Mon fils a dû attendre un long moment avant d’être transporté à l’hôpital. Il a ensuite été transféré dans une clinique privée. Aujourd’hui, il est invalide à 97 %. Il doit même porter des couches en permanence. Si la direction du Waterpark avait pris des mesures correctives après son accident, Britney et Dylan seraient peut-être encore en vie», remarque-t-il.

Qu’il s’agisse de Cindy, Gino ou Ravin, nul ne compte rester les bras croisés. Ils envisagent une grève de la faim en cas d’ouverture du Waterpark. Ravin Racktoo a, de son côté, déjà entamé un procès au civil contre la direction du parc aquatique. Le procès sera entendu en mars. Les parents de Dylan et de Britney envisagent également d’engager des poursuites.

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