Les Dabedeen de New-Grove et les Aungnoo de Rose-Belle sont dans le flou total après le double suicide de Vimee et de son jeune amant, Parmanand, connu sous le sobriquet de Bouboon. Avoir quelques réponses, espèrent-ils, pourrait les aider à apaiser leur immense peine…
«Bye. Je t’aime.» Lorsque la fille de Vimee Dodin reçoit ce SMS de cette dernière, dans l’après-midi du mercredi 13 septembre, un mauvais pressentiment l’envahit. Elle se rend tout de suite à la maison, à Mont Fertile, New-Grove, où elle découvre l’horreur. Sa mère et le compagnon de celle-ci, Parmanand Aungnoo, 36 ans, aussi connu comme Bouboon, sont pendus à des antivols. Abasourdie, l’adolescente se précipite chez sa tante qui habite la même cour pour lui apprendre l’atroce nouvelle et la police est alertée.
Le rapport de l’autopsie indique que la quadragénaire et son amant sont décédés par asphyxie suite à la pendaison. Mais depuis, leurs proches sont tourmentés par des questions. Pourquoi ont-ils fait cela ? Comment Vimee Dodin, 41 ans, a pu mettre fin ainsi à sa vie, laissant derrière elle deux enfants – une fille de 16 ans et un fils de 18 ans ? Qu’est-ce qui leur est passé par la tête ? Le couple a bien laissé une lettre d’adieu pour expliquer son acte, mais elle est actuellement en possession de la police.
Chez les familles des deux victimes, à New-Grove et Rose-Belle respectivement, c’est le même bouleversement, la même tristesse, la même incompréhension. Sapna, la belle-sœur de Vimee – elle est mariée à son frère – raconte : «Je les ai vus un peu plus tôt ce jour-là. Ma belle-sœur m’a parlé normalement. Bouboon était dans leur chambre. Il n’avait pas un comportement bizarre. J’ai eu un terrible choc lorsque ma nièce est venue nous dire que sa mère et son compagnon s’étaient pendus.»
Les funérailles de la quadragénaire ont eu lieu, à New-Grove, le jeudi 14 septembre. En février dernier, Vimee, vigile dans une compagnie de sécurité privée, avait quitté son époux, un policier, avec qui elle était mariée depuis 19 ans, pour se mettre en couple avec Parmanand Aungnoo. Le couple a d’abord loué une maison avant de trouver refuge à New-Grove, il y a quatre mois. «Mo mari ti sagrin so ser ek inn les li res dan lakaz zot mama pu evit li gagn problem. Bouboon pa ti travay mem. Mo bel ser ki ti pe fer lakaz roule. Li ti travay dan enn sipermarse avan», explique Sapna.
Selon elle, Vimee semblait regretter d’avoir quitté son époux depuis quelque temps : «Il y avait de la tristesse dans son regard. Elle donnait l’impression d’avoir des regrets. Je pense qu’elle s’en voulait à elle-même. Elle avait un mari adorable. Elle ne manquait de rien.» Maintenant qu’elle est partie, personne ne pourra dire si c’était le cas ou pas.
Les funérailles de Parmanand Aungnoo ont eu lieu en même temps que celles de Vimee Dodin chez sa famille, à Rose-Belle. Ses proches sont effondrés, particulièrement sa mère. «On s’est vus dimanche dernier à la foire de Rose-Belle où j’ai un étal. Il m’a beaucoup aidée ce jour-là avant de partir. Il n’y avait aucun signe de détresse chez lui», dit-elle d’une voix cassée par l’émotion.
Elle avoue que comme le reste de la famille, elle n’approuvait pas la relation entre son fils et Vimee Dodin : «Mo ti dir li kit nou lakaz ale parski mo pa ti dakor ki li pe kas menaz so kamarad. Mo ti dir li selma si li anvi mo ti pou ed li aste enn later ek ranz enn lakaz. So lavi inn sanze net depi ki linn zwen sa fam la. Ziska ler nou pa kompran kinn arive. Ena pe dir mo garson inn deza rod suisid li me mo pa konn sa ditou mwa.»
Autant de zones d’ombre qui ne demandent qu’à être éclairés. Les proches du couple espèrent que l’enquête policière y contribuera. Autrement, ils risquent de rester dans le flou pour toujours…