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Charge rayée : Les rastas restent sur leur faim

Siva Pareemanun, Wendy Ambroise et Gregory Auriant étaient poursuivis pour obstruction sur la voie publique.

Ils ne seront pas poursuivis. Ainsi en a décidé la magistrate Adila Hamuth concernant les huit rastas arrêtés en mai 2016 pour manifestation illégale à Port-Louis. Le 10 mai dernier, elle a rayé la charge provisoire d’obstruction sur la voie publique qui pesait sur eux. Cette motion avait été déposée par Erickson Mooneapillay, l’avocat des suspects et le bureau du Directeur des poursuites publiques n’y a pas objecté. 

 

En janvier, deux membres de la communauté rasta avaient remporté une première bataille légale lorsque le DPP avait décidé de les poursuivre pour obstruction sur la voie publique comme les six autres et non pour consommation de gandia. Wendy Ambroise, alias Jahfazon, et Yannick François avaient publiquement consommé du gandia au Jardin de la Compagnie le 6 mai 2016 lors d’une manifestation pacifique avant de se faire arrêter avec d’autres rastas pour manifestation illégale.

 

L’heureux dénouement de la semaine écoulée ne comble toutefois pas de joie ces rastas, nous dit Siva Pareemanun, le porte-parole. «Un an plus tard, rien n’a changé. Nous sommes toujours persécutés parce que nous sommes rastas. Nous voulons une table ronde avec les autorités pour parler de notre culture. Nous lançons un appel au Premier ministre. Il a dit qu’il travaille pour tout le monde. Qu’en est-il de notre demande de le rencontrer ? Nous avions déjà écrit à son père SAJ à ce sujet.»

 

Le rastafarisme, explique-t-il encore, est une façon de vivre : «Nous ne sommes pas là pour juger les autres. La philosophie d’un rasta, c’est d’être bon et de faire ce qui est bon. C’est pour cela que nous n’allons pas poursuivre les policiers qui nous avaient tabassés. On leur a déjà pardonné. Nous ne demandons que le respect et le droit de pratiquer notre religion. Nous ne voulons plus subir le système. Nous subissons des préjudices énormes alors que nous consommons un produit 100% naturel. Les drogues légales comme la cigarette et les boissons alcoolisées font plus de tort.»

 

L’avenir nous dira si cet ultime appel aux autorités par l’entremise de Pravind Jugnauth sera entendu ou non. Siva Pareemanun et les membres de sa communauté invitent le gouvernement à se pencher sur la situation au Jamaïque notamment. La consommation du gandia est illégale dans ce pays mais les rastas, eux, peuvent l’utiliser dans le cadre de leurs pratiques religieuses. C’est aussi le cas des religieux connus comme les sadou en Inde qui consomment le gandia avant de méditer.