La brigade antidrogue n’est plus seule à enquêter sur les Bolaki. L’Independant Commission Against Corruption (ICAC) ainsi que la Mauritius Revenue Authority (MRA) et la Financial Intelligence Unit (FIU) s’intéressent également à cette famille de Plaine-Verte après la grosse saisie de Rs 52 millions sur deux des leurs, à l’aéroport et dans l’immeuble où ils habitent tous, le dimanche 1er juillet. Il y a eu une réunion conjointe regroupant des officiers de l’ADSU ainsi que ceux de la MRA, de l’ICAC et de la FIU durant la semaine écoulée. Le but est de mener un audit trail sur cette famille.
Et de coincer cette famille soupçonnée de blanchir de l’argent. Sept membres de cette famille ont été arrêtés lors de ces deux opérations policières, dirigées par l’assistant surintendant de police Hector Tuyau. Ils font tous l’objet d’une charge provisoire de blanchiment d’argent. Ce qu’ils nient catégoriquement. Tous ont dû expliquer la provenance de cette forte somme d’argent. Si les suspects assurent que cet argent provient uniquement de leurs divers commerces, les enquêteurs les soupçonnent, toutefois, de blanchir l’argent sale émanant du trafic de drogue.
Les «preuves» produites par les membres de la famille Bolaki à ce jour pour justifier la présence de cette importante somme d’argent chez eux, ne sont que les turnovers des trois compagnies qu’ils dirigent, selon les enquêteurs. Et le compte en banque de cette famille, à l’en croire, n’égale en rien la forte somme saisie dans les coffres et la valise. Les membres de cette famille n’ont toujours pu justifier la provenance des dollars et des euros saisis sur eux et chez eux.
Ce qui interpelle également l’ICAC, la MRA et la FIU, c’est le patrimoine surprenant acquis par les Bolaki en un temps record, comprenant plusieurs magasins à Port-Louis, un bâtiment en construction en face de la piscine à Plaine-Verte et un bloc d’appartements dans cette même localité. Six des sept membres de cette famille ont retrouvé la liberté conditionnelle sur caution. Seule Nazoolbee Bolaki demeure derrière les barreaux car l’ADSU la soupçonne de diriger ce réseau avec la complicité des membres de sa famille, des cambistes et des trafiquants de drogue.