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Alcool, infidélité et violence : Le cocktail explosif vire au drame

Soorjee Pravesh-Singh sur son lit d’hôpital.

Sa vie est devenu un cauchemar lorsque sa fille et deux complices ont mis le feu à sa maison dans le seul but de se venger d’elle. Quelques heures plus tôt, Soobah Doobah l’avait surprise dans un champ de canne en compagnie de son amant qui, lui, se retrouve à l’hôpital avec une oreille sectionnée. Il accuse le mari de sa maîtresse de l’avoir mutilé tandis que ce dernier nie les faits.

 

Soobah Doobah est une mère dont le cœur est complètement déchiré. À son domicile de Saint-François, c’est dans sa cour, au milieu d’un désordre indescriptible, qu’elle nous reçoit. Des ustensiles de cuisine, des meubles, des appareils électroménagers, tous détruits par le feu, traînent ici et là. Âgée de 43 ans, Soobah Doobah ne peut contenir ses larmes lorsque son regard se pose sur ses biens ravagés. Surtout que certains ont été achetés à crédit il y a à peine quelques mois.

 

Mais pour Soobah, ce qu’il y a de plus difficile à accepter, c’est que sa propre fille Vanessa serait responsable de ses malheurs. Elle dit l’avoir vue roder autour de sa maison dans la soirée du dimanche 22 juin, en compagnie de deux hommes munis de lampes torches, peu avant que l’incendie ne se déclare. «Il y avait deux hommes et une femme. Je ne connais pas l’identité des deux inconnus mais la femme en question était ma fille Vanessa. Mo nepli kone kouma pou fer. Mo prop zanfan mem fer mwa soufer», lance-t-elle entre deux sanglots. «Pour l’heure, je dors chez mon frère qui habite à côté. Ma maison a été complètement détruite. Les fenêtres ont volé en éclats, il faut tout refaire, la peinture, l’électricité, entre autres», soutient cette jardinière qui travaille dans un hôtel de la région.

 

Soobah raconte que sa fille et les deux individus ont frappé à la porte avant de saccager les vitres de la porte principale pour accéder à l’intérieur de la maison et y mettre le feu. «Heureusement que je n’étais pas chez moi. J’étais chez mon frère et j’ai pu tout voir de sa maison qui se trouve en face de la mienne. C’est quand les chiens ont aboyé que j’ai regardé. J’ai tout vu.»

 

L’oreille coupée au sabre

 

Mais pourquoi a-t-elle été la cible de sa propre fille ? A cette question, Soobah Doobah donne une explication qui donne froid dans le dos. «Mon gendre Kavi Ujodha m’a téléphoné vers 11h30 pour me dire qu’il avait surpris sa femme, ma fille, avec un autre homme dans un champ de canne de leur village à Rivière-du-Rempart, après les avoir suivis. Je me suis rendue sur place où j’ai constaté de visu les dires de mon gendre qui était en ma compagnie», précise Soobah.

 

Selon sa version, son gendre et elle ont essayé de faire entendre raison à Vanessa, 23 ans, en l’invitant à rentrer à la maison mais elle n’a rien voulu entendre. «Son amant a été très violent et nous a menacés avec un sabre pour nous demander de partir. Ma fille a également été très virulente envers nous», souligne-t-elle.

 

Kavi Ujodha corrobore cette version, en donnant plus de détails. «Cela fait trois mois que ma femme me mène en bateau. Elle sort toujours sous prétexte de se poser du mehendi sur les mains. Mais je l’ai surprise plusieurs fois qui sortait tout droit d’un champ de canne. Elle n’était jamais accompagnée. C’est pour cela que j’ai décidé de la suivre. Et le jour où je l’ai surprise en flagrant délit, son amant m’a agressé ainsi que ma belle-mère. Il y avait également un ressortissant indien en notre compagnie. J’aurais pu perdre la vie s’il n’était pas intervenu. Car l’amant me menaçait avec un sabre et l’Indien a volé à mon secours. C’est ainsi que l’amant de ma femme a reçu un coup de sabre au dos», raconter-t-il.

 

L’amant, Soorjee Pravesh-Singh que nous avons rencontré sur son lit d’hôpital, affirme pour sa part que c’est Kavi Ujodha qui l’a agressé et lui a coupé un bout d’oreille avec un sabre. Il a dû subir une délicate intervention chirurgicale. «Il nous avait suivis plus tôt puis il est revenu avec sa belle-mère. Je leur ai demandé de s’en aller. Mais quelques heures après Kavi est encore revenu et m’a frappé avec ses amis. Je souffre le martyre. On m’a posé plusieurs points de suture à la tête et mon pied est fracturé», dit-il tout bas. 

 

La police a ouvert une enquête. Vanessa, la fille de Soobah, s’est constituée prisonnière au poste de police de Grand-Gaube jeudi dernier. Elle a été présentée en cour avant d’être reconduite en cellule policière. Kavi Ujodha, lui, se retrouve seul à élever son fils d’un an et demi. Quant à Soobah Doobah, elle lance un appel à la générosité. Des vêtements, des meubles, de la peinture et des ustensiles de cuisine seraient les bienvenus pour cette femme qui a tout perdu.