Le duo composé de notre compatriote Yannick Nanette et de son pote suisse Thierry Jaccard vient nous faire bouger et nous faire plaisir ce 4 avril, à l’Institut Français de Maurice, à partir de 19 heures. Une table ronde est aussi prévue le même jour, de 10 heures à midi, avec les deux artistes ainsi que l’auteure et journaliste Shenaz Patel et le bédéiste Stanley Harmon, sous le thème «Quelle est la place de la langue créole dans la création artistique ?». Entre-temps, on a papoté un peu avec Yannick Nanette, qui a posé ses valises en Suisse, depuis bientôt 15 ans, et que l’on connaît notamment pour la création musicale Mâ Ravan et pour avoir joué en compagnie d’Eric Triton l’année dernière, toujours à l’IFM.
Le concert : «Ce sera surtout l’occasion de faire découvrir notre troisième album sorti récemment, Sadela, qui est tout un travail musical autour du blues et de la musique et la culture créoles, notamment d’ici, à Maurice. Ce sera l’occasion de faire un gros coucou aux Mauriciens et de tisser des liens pour la suite. Une belle occasion aussi de partager la scène des gens d’ici, car j’ai notamment des bons souvenirs de mon petit moment avec Eric Triton l’année dernière.»
Des conseils aux Mauriciens : «C’est clair qu’ici il y a énormément de talents, avec beaucoup, beaucoup de potentiel. Je dirais aux Mauriciens de croire beaucoup en eux, de foncer, et que parfois, il y a un facteur chance qui entre en jeu, comme pour moi, qui ai eu une bourse d’études dans le passé pour aller en Suisse ; cela a été un tremplin. Donc, n’arrêtez pas de croire en vous et faites toujours ce que vous voulez faire, sinon ou pou tas dan enn lanvironman travay kot ou pa pou ere !»
La table ronde : «Le thème de cette table ronde, avec aussi des éléments de master class, nous tient particulièrement à cœur, car c’est le questionnement central de mon art, de ce qui est central aussi dans notre dernier album Sadela (Ces deux-là en kreol morisien), où je m’exprime en kreol.»
Ma vie en Suisse : «Toute une histoire de Masters (rires) et, bien sûr, de musique. Je détiens un Master en Arts dans les Sphères publiques et un Master en Éducation, ce qui fait que j’enseigne aux étudiants et aux profs aussi. Thierry a, lui, un Master en Art du travail social. Donc, ça fait pas mal de boulot, mais nous trouvons, bien sûr, du temps pour bosser sur la musique, faire des concerts, des dates. C’est tout une gestion et je pense qu’on y arrive pas mal…»
Les projets : «Il faut comprendre que nous ne sommes pas des vedettes. Nous avons une méthodologie propre à nous, avec toute une organisation pour se trouver des dates, créer des réseaux, avoir un public, etc… Et les choses se passent bien dans des pays comme le Canada (NdlR : le duo compte tout de même près de 800 concerts à travers le monde !) Après le concert à Maurice, on compte bouger vers la France et organiser d’autres dates aussi. II y a tout un boulot que l’on voudrait faire dans la région océan Indien, avec des prises de contact à La Réunion, notamment.»