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Tabassée par son b-père après que son père a tué son fiancé

La jeune femme a eu le nez et le bras fracturés.

Depuis que le père de la jeune femme a poignardé Nizam Ramchurn, elle dit vivre un vrai calvaire. Les proches de son défunt fiancé la tiennent pour responsable de sa mort. Elle aurait d’abord reçu des menaces. Puis cette semaine, elle a été rouée de coups dans un supermarché par son beau-père et deux autres personnes. Sur son lit d’hôpital, elle revient sur toute l’affaire.

Dans la vie, il y a des coups du destin qui transforment une existence ordinaire en un véritable calvaire. L’histoire de Pooja Ramphul, 23 ans, est ainsi devenue digne d’un film d’horreur. Tout a commencé il y a un mois, le 4 juillet. Ce jour-là, la jeune femme se trouve à une fête en compagnie de son fiancé, Nizam Ramchurn, chez des amis à Mahébourg, quand une querelle éclate entre eux. Secouée, Pooja veut rentrer et appelle son père Rajkumar Ramphul, chauffeur de taxi, qui accepte aussitôt de venir la chercher.

 

Mais à l’arrivée de ce dernier sur place, la situation s’envenime. Nizam refuse que Pooja s’en aille. S’ensuit alors une dispute entre le gendre et le beau-père, qui finira dans un bain de sang. Dans un accès de colère, Rajkumar Ramphul saisit un couteau et poignarde Nizam Ramchurn. Le jeune homme se vide très vite de son sang avant de rendre l’âme.

 

Ce drame a plongé Pooja dans une tourmente sans nom. «Depuis ce jour, ma vie est devenue un enfer. Les proches de Nizam me menacent sans cesse et disent qu’ils vont faire justice eux-mêmes en tuant quelqu’un de ma famille», raconte la jeune femme que nous avons rencontrée à l’hôpital de Rose-Belle, où elle est soignée depuis le lundi 17 août.

 

Pour Jooalapasad Ramchurn, Pooja est «l’unique responsable» de la mort de son fils.

 

Ce jour-là vers 16 heures, elle a été rouée de coups dans un supermarché de Mahébourg par Jooalapasad Ramchurn, 53 ans, le père de son ex-fiancé. Elle accuse également Selman Ramchurn, le frère de Nizam, ainsi qu’un ami de ce dernier, Mervin Sunassy, d’avoir participé à l’agression. «J’étais en compagnie d’une amie réunionnaise au supermarché. Au moment de payer à la caisse, j’ai vu les proches de Nizam. Ils se sont rués vers moi et m’ont projetée au sol. Son père, son frère ainsi qu’un de leurs amis se sont mis à me tabasser. Je les suppliais d’arrêter, mais ils s’acharnaient sur moi. J’ai vu la mort en face. Certaines personnes ont essayé de me porter secours, mais elles y ont renoncé devant les menaces de mes agresseurs», explique Pooja qui a le nez et le bras fracturés.

 

Son amie réunionnaise, en tentant de lui venir en aide, n’a pas échappé aux coups des trois hommes qui s’en sont pris violemment à elle. «On doit notre salut à l’administration de ce supermarché, qui a mobilisé toute son équipe pour faire sortir ces trois hommes du bâtiment et fermer toutes les portes jusqu’à l’arrivée de la police. Malgré cela, ils ont tout fait pour défoncer les portes. J’ai porté plainte au poste de police de Mahébourg avant d’être transportée à l’hôpital dans un véhicule de la police», relate la jeune femme.

 

«Je n’ai pas pu me retenir quand je l’ai vue»

 

Contacté pour donner sa version des faits, Jooalapasad Ramchurn a reconnu avoir agressé la jeune femme. «J’étais sous l’influence de l’alcool et je n’ai pas pu me retenir quand l’ai vue. Je la considère comme l’unique responsable de la mort de mon fils», lâche-t-il. Jusqu’à hier soir, il n’avait toujours pas été inquiété par la police, tout comme son fils et le troisième homme.

 

Pour la mère de Pooja, Sunita Ramphul, âgée de 41 ans, cette situation est de plus en plus intenable. Elle craint également pour sa sécurité et celle de ses deux fils, âgés de 14 et 17 ans. «Mes enfants ont peur de sortir. Ils ne vont plus à leur entraînement de football. Ils vont seulement à l’école, mais j’ai peur que l’on s’en prenne à eux lorsqu’ils se rendent au collège ou quand ils rentrent à la maison. Les parents de Nizam ont promis que quelqu’un allait mourir dans notre famille», explique Sunita. Depuis que son mari est en prison pour le meurtre de Nizam Ramchurn, son quotidien n’est plus que tristesse.

 

La victime a été poignardée à Mahébourg le 4 juillet.

 

«Ma fille a été agressée. Je ne sais pas ce qui peut nous tomber dessus dans les jours qui viennent. Je vis dans la peur. La police ne prend pas cette affaire au sérieux.» De plus, confie cette employée d’hôtel, gérer les problèmes financiers de sa famille n’est pas une mince affaire. «J’ai un loyer de Rs 3 500 et le remboursement du prêt pour le taxi de mon mari qui s’élève à Rs 7 500 par mois. Or, je ne gagne que Rs 10 000. Mes fils ne vont plus à leurs leçons particulières car je ne peux pas payer les professeurs. Je ne sais plus quoi faire», se lamente-t-elle.

 

Entre son mari qui est derrière les barreaux et sa fille hôpitalisée, Sunita Ramphul ne sait plus à quel saint se vouer. Le 4 juillet, son existence et celle de sa famille ont basculé dans l’horreur… en une fraction de seconde.