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Street Child World Cup 2014 : Fierté pour un retour

Ils ont vécu un rêve et ont fait rêver plus d’un. C’est un groupe de jeunes qui a défendu les couleurs de notre pays lors d’un tournoi de foot. Une manière de sensibiliser à leurs situations et démontrer que le ballon rond peut ouvrir bien des horizons.

Une première à tous les niveaux. C’était la première fois qu’ils ont quitté le pays. C’était leur premier voyage en avion. C’était leur premier tournoi international. C’était la première fois qu’ils étaient sous les feux des projecteurs. Et la toute première fois qu’ils ont rencontré des personnes venant des pays dont ils n’ont jamais entendu parler. C’était la première fois qu’ils sont sollicités par des journalistes. Une aventure que l’équipe mauricienne qui a participé pour la première fois à la Street Child World Cup 2014 au Brésil n'est pas prête d’oublier.

L’impatience, l’excitation et la fierté étaient palpables, ce mercredi 9 avril, à l’aéroport de Plaisance pour le retour au pays de «leurs héros ». Presque deux semaines passées loin de leur terre et des parents qu’ils n’avaient jamais quittés. Pendant ce temps-là, ils ont enregistré deux victoires et deux défaites dans leur groupe 3, en ratant d’un fil une qualification pour les quarts de finale de cette compétition qui a pris fin le dimanche 6 avril marquée par la victoire de la Tanzanie en finale face au Burundi (3-1).

Ce tournoi de football en prélude à la Coupe du monde, qui démarre le 12 juin prochain, avait  pour objectif de réunir des équipes d’enfants de rue de plusieurs pays, afin de faire connaître leur situation et mener une campagne mondiale pour défendre leurs droits. Ils sont issus pour la plupart de familles recomposées ou de milieux très modestes.

Le vol d’Air France en provenance de Paris avait accusé ce jour-là quelques minutes de retard. Parents et proches, de même que les responsables de  l’ONG Service d’Accompagnement, de Formation, d’Intégration et de Réhabilitation de l’Enfant (Safire), cheville-ouvrière derrière la participation mauricienne à cet événement, avaient pris place dans le hall d’arrivée.

Adel Beaugendre suscite l’admiration de ses proches.

Eddy Michel Beaugendre, résidant à Caroline, ne pouvait se tenir immobile. C’est un sentiment de grande fierté qui l’animait et qu'il partageait volontiers avec tout un chacun. Son fils Adel est attendu après avoir porté les couleurs mauriciennes à la Street Child World Cup 2014. «Il m’avait toujours dit qu’un jour il va traverser les océans. C’est un rêve qu’il vient d’accomplir et une chose que je n’ai même pas connue. Je veux qu’il réussisse dans la vie, et pourquoi pas dans le football», explique ce plombier de formation.

Adel Beaugendre a été une des grosses satisfactions côté mauricien en faisant étalage de ses prédispositions pour le football. Ce n’est pas un hasard si cet ado de 16 ans joue pour la sélection de Flacq et l’équipe régionale de Caroline. Les retrouvailles entre père et fils sont remplies d’émotion lorsque les membres de la délégation font leur apparition peu après 13h10.

Une anecdote à raconter

Embrassades et cris de joie étaient au rendez-vous. Des moments de bonheur qui interpellent les autres passagers du même vol. «Que ce passe-t-il ? Vous avez remporté une compétition ?», nous demande un touriste et on lui explique. «Ah c’est formidable. La preuve que le football peut résoudre des problèmes et apporter du bonheur», ajoute notre interlocuteur.

Chacun des membres de l’équipe retrouve les siens et ont tous une anecdote à raconter ou des photos souvenirs à montrer. C’est Dylan Sansoucie qui semble avoir la plus belle histoire de tous à raconter. Son but en match d’ouverture contre le Kenya (3-1 remporté par les Mauriciens) lui a valu le titre de Best Goal du tournoi. Pour lui aussi c’était son premier voyage à l’étranger.

«C’est un rêve qui est devenu réalité pour moi», confie cet habitant de Triolet. Un voyage qui lui a permis de découvrir des gens d'autres cultures et nouer des liens d’amitié. Régis et Louisie Sansoucie sont les grands-parents du jeune homme et n’arrivent toujours pas à croire que leur petit-fils a effectué un tel voyage.

 

Dylan Sansoucie a inscrit le plus beau but du tournoi.

«On n’arriverait pas à croire lorsqu’on a appris la nouvelle que Dylan a été sélectionné pour représenter Maurice dans un tournoi de football au Brésil. Ensuite c’est un sentiment de grande fierté qui nous a animés lorsque nous avons appris que c’était vrai. On a suivi ce tournoi grâce au responsable de Safire qui nous tenait au courant du parcours des Mauriciens. On est très fier de lui d’autant qu’il a remporté un prix», disent-ils avec beaucoup d’émotion. Ils pouvaient être fiers comme les proches de tous les joueurs. L’inscription «I am somebody» sur leurs t-shirts avait tout son sens.

 


Romano Dig Dig (capitaine) : «Une belle expérience»

 «Ça été une belle expérience pour nous tous. On ne s'est pas laissé décourager même si c’était une grand première pour nous tous. Nous sommes satisfaits avec notre parcours dans ce tournoi, même si on aurait pu aller encore plus loin quand on constate que le Pakistan et les États-Unis, qui nous devancent au classement, ont atteint les demi-finales. Merci aux organisateurs et à ceux qui nous ont fait confiance».

 

Joe Tshupula (entraîneur)  : « Le football peut résoudre bien des problèmes »

« Une belle aventure humaine avant tout que je n’hésiterai pas de refaire si on me sollicite une nouvelle fois. Ça fait presque un an que je travaille sur ce projet et je suis très satisfait de la prestation des joueurs bien que placés dans le groupe de la mort. On n’a pas à rougir de notre performance. Je suis persuadé que si on commence le travail plus tôt avec des jeunes moins âgés on peut aller plus loin dans ce genre de compétition. C’est sûr qu’il existe un potentiel chez ces jeunes-là de continuer dans le football. Il faut encourager les autres instances de permettre au football de devenir un baromètre social. On peut utiliser le football comme moyen d’éducation pour résoudre bien des problèmes.»

Bruno Besnehard (Air France)  : «Ravi d’avoir participé à cette belle aventure»

Ce déplacement au Brésil n’aurait pas été possible sans l’apport de plusieurs sponsors qui ont cru dans ce projet. L’un d’eux est la compagnie d’aviation Air France. «Nous avons été ravi de participer à cette belle aventure humaine. Cela a permis d’ouvrir d’autres horizons que leurs quartiers respectifs pour ces jeunes. Chose qu’ils ne s’imaginaient même pas quelque temps de cela», affirme Bruno Besnehard, General Manager d’Air France pour Maurice.