C’est un événement qu’ils ne sauraient manquer. Tous les quatre ans, les louveteaux se donnent rendez-vous pour le rassemblement des petits scouts du pays. Cette année, le camp prend des allures de jungle.
Des centaines de petites tentes de camping, des cuisines improvisées en bambou et un millier d’enfants dans leur uniforme de scout, qui s’activent dans tous les sens. Sur la plage de Mont-Choisy, une animation hors du commun attire l’attention. Dans les haut-parleurs, l’hymne du Cuboree 2017, le grand rassemblement des louveteaux, organisé par la Mauritius Scout Association, bat son plein. Dans l’air, une euphorie et une bonne humeur presque contagieuse.
Cet événement, qui en est à sa sixième édition, a lieu tous les quatre ans et prend, le temps de quelques jours, l’allure d’un camp qui accueille les petits scouts âgés entre 7 et 11 ans, depuis le jeudi 27 juillet. Encadrés par des adultes responsables, les louveteaux, 1 500 au total, vivent ainsi, durant ce camp national, dans la fraternité à travers des activités ludiques et pédagogiques.
Bien plus qu’une simple activité, l’idée de ce rassemblement, souligne Denyse Gorapah, directrice du camp, est de réunir les louveteaux des cinq districts du pays et d’organiser la vie du camp autour des valeurs telles que la solidarité, le respect de soi, de l’autre ainsi que de l’environnement, la fraternité et l’amitié. Si le thème du Cuboree change à chaque édition, cette année, c’est le livre de la jungle qui a inspiré le comité organisateur. «Nous avons choisi le thème ‘‘Au Camp des Loups Explorateurs’’. L’idée, c’est de passer quelques jours dans la bonne humeur, de les pousser à se donner à fond, à devenir des explorateurs et à s’ouvrir aux autres», souligne Leslie Ayoung, chef du camp.
Du coup, pour placer la créativité au cœur de l’événement, chaque district représente une tanière qui, à son tour, possède son propre thème : bricolage, créativité, nature ou encore sport. Et ce n’est pas tout ! Chaque tanière comporte plusieurs tribus qui font référence aux groupes de scouts des différentes localités. Dès leur arrivée sur la plage de Mont-Choisy, les scouts n’ont pas tardé à organiser leur espace en montant comme un mini-village. Lumière, toilettes, cuisine : rien n’est laissé au hasard. Dans chaque tanière, on trouve des tentes de camping, des cuisines avec toutes les facilités essentielles et même une table en bambou pour les repas faits entièrement de leurs mains. La débrouillardise, c’est connu, est l’un des mottos du scoutisme.
Si à première vue, le camp ressemble à une colonie de vacances, la discipline et l’obéissance sont des règles à ne pas transgresser. Pour gérer des enfants qui ont une énergie débordante, les chefs de camp n’hésitent pas à faire preuve de sévérité quand c’est nécessaire. Les responsabilités sont partagées et chacun sait ce qu’il doit faire. Petit déjeuner, déjeuner, sieste, animation, jeux, feu de camp, prière du soir : toutes les activités sont millimétrées pour assurer.
Se débrouiller seuls
Shawn Castagnet, 11 ans et habitant Rivière-des-Anguilles, en est à son deuxièmeCuboree. Et une fois encore, l’expérience est, pour lui, au-delà de toutes les attentes. Scout dans le groupe 1st Savanne, il avait tout juste 7 ans lorsqu’il a participé à ce grand rassemblement il y a quatre ans. À chaque fois, dit-il, c’est un rendez-vous qu’il attend avec une grande impatience. «J’aime beaucoup parce que je suis avec mes amis et qu’on apprend beaucoup de choses, comme faire des nœuds. Et puis, on participe à plusieurs activités comme des sketchs et des jeux.»
Cette ambiance particulièrement fun du Cuboree, Ophélie Rachel l’a, elle, découverte pour la première fois. Cette habitante de Floréal fait partie des scouts de la 1st Upper depuis l’âge de 9 ans. Dès son arrivée au camp, elle n’a eu de cesse d’apprendre de nouvelles choses. «Par exemple, on nous incite à nous débrouiller seuls, à vivre dans la propreté et à respecter ceux qui sont plus grands que nous.»
Aujourd’hui, dernier jour du Cuboree, les activités ne manqueront pas pour marquer la fin de cet événement. Et puis, les rires laisseront peu à peu place à des mines déconfites par la tristesse de quitter les amis, avant de se donner rendez-vous, une fois de plus, dans quatre ans.