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Pride 2017 : Gay-friendly et fiers de l’être

Marie-Rose  Sainte-Marie et se senfants Jamelio et Samantha ont aussi donné de la voix.

Ils disent comprendre et respecter les personnes qui ont une orientation sexuelle différente. Alors que la communauté LGBT était en marche dans les rues de Port-Louis, le samedi 3 juin, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui se disent gay-friendly, qui ne jugent pas et qui croient en la cause des homosexuels.

Dans une explosion de couleurs, aux sons des «Nou la !» que scandait la communauté LGBT en marche, en ce samedi 3 juin, au Caudan Waterfront, pour la Marche des Fiertés, ils étaient là, eux aussi. Le sourire aux lèvres, ils n’ont pas détourné le regard et n’ont pas non plus passé leur chemin devant l’enthousiasme de la foule qui défilait pour la Pride 2017. Au contraire, ils soutiennent la cause et sont fiers de se dire gay-friendly.

 

«Je ne vois rien de choquant dans le fait de célébrer qui ils sont», confie Diksha de Petit-Raffray. Avec Tharun, un habitant de Quatre-Bornes, ils sont passés au Caudan «pour manger un truc» et se sont retrouvés au cœur de ce rassemblement haut en couleur : «C’est définitivement un pas dans la bonne direction. Chacun est libre de s’assumer et je trouve très bien ce genre d’initiatives.» Tharun, qui a lui aussi des amis gays, trouve «super» le fait que la Marche des Fiertés devienne davantage populaire : «Il y a de plus en plus de monde et c’est bon signe. J’ai aussi des amis qui sont de la communauté LGBT. Ce sont des personnes comme tout le monde. Je ne vois pas et ne comprends surtout pas pourquoi il faut les mépriser.»

 

Voir des couples du même sexe n’a jamais dérangé Meritza Acham, 20 ans, une habitante de Vacoas : «Un de mes amis, Steeven, est gay et c’est pour moi un honneur de le compter parmi mes amis. Je dirai même qu’il est comme un arc-en-ciel dans ma vie.» La jeune femme, qui participait à sa première «gay pride», a tenu à y être parce qu’elle croit en la cause : «Pour moi, il ne s’agit que d’amour. Qu’on soit un couple hétéro ou un couple de personnes du même sexe qui s’aiment, dans les deux cas, il s’agit d’amour qui scelle deux cœurs.»

 

Dans le cortège rythmé de ravann et d’autres instruments de musique, agrémenté d’appels d’espoir pour «une reconnaissance des droits des personnes de la communauté LGBT», Marie Rose Sainte-Marie donne aussi de la voix :«J’ai beaucoup d’amis gays et je ne comprends pas pourquoi il faut les juger. Ce sont des personnes qui travaillent et qui ont une famille… Qu’on les laisse vivre !» Entourée de ses deux petits, Jamelio, 9 ans, et Samantha, 7 ans, qui, pancartes en main, sont aussi de la partie, elle a tenu à être présente parce qu’elle soutient la lutte de ces personnes qui militent pour leurs droits :«Je voulais venir avec mes enfants car j’estime qu’il faut qu’ils sachent qu’il y a des personnes avec une orientation différente et qu’il faut qu’on les respecte. Mes enfants me posent des questions et je leur réponds avec des explications. Je veux qu’ils aient des valeurs de tolérance.»

 

C’est justement pour faire écho à un message d’espoir – «Tout le monde a le droit d’aimer qui il veut» – que Benjamine Evenor a, elle aussi, voulu être de la partie au Caudan : «Il faut que les gens comprennent que les gays ne sont pas de mauvaises personnes. Ils sont comme ils sont et je sais de quoi je parle. Mon fils est gay et ma fille est lesbienne, et on vit tous très bien.» Accompagnée de sa petite fille Nell, 6 ans, elle dit soutenir la cause des homosexuels. «Ils ont le droit d’être heureux aussi», dit-elle, avant de retrouver la foule composée de gays et gay-friendly réunis sous les couleurs du rainbow flag

 


 

«On est là»

 

Le message est clair : «On est là !» C’est avec le slogan bien visible Nou la que la communauté LGBT a marché, dans les rues de Port-Louis (du Caudan vers la Place d’Armes, puis retour au Caudan). «Beaucoup trop de personnes vivent dans la honte. Il faut que cela cesse. Il faut que les gens comprennent qu’il existe une communauté homosexuelle dans l’île et que, comme tout le monde, les personnes de cette communauté sont des êtres humains et qu’ils ont des droits. Personne ne choisit d’être gay. On naît comme ça. Pourquoi nous blâmer, nous juger ou nous regarder de haut ?» nous a déclaré Nicolas, peu après la marche. 

 

Cette année, plusieurs activités sur deux jours ont rythmé cette marche qui, année après année, se réinvente. «Nous avons vécu une marche historique car, pour la première fois, le rassemblement a quitté l’enceinte du Caudan», confie Pauline Verner du Collectif Arc-en-Ciel. Toutefois, des voix discordantes sont venues entacher la manifestation. «Lanfer pou zot… Malediksion lor zot», ont scandé ceux qui condamnent l’homosexualité. 

 

Cette année, des personnalités politiques ont aussi marqué la marche de par leur présence. Parmi, Alan Wong, ministre de l’Intégration sociale, qui dit soutenir la cause homosexuelle. «Tout le monde a le droit de vivre librement, comme il le veut», soutient-il.

 


 

Une présence royale pour une marche pas comme les autres

 

Le prince Manvendra Singh Gohil et son ami Duke DeAndre Richardson.

 

«J’ai vu de belles personnes de toutes les couleurs.» C’est avec ces quelques mots que le prince Manvendra Singh Gohil de Rajpipla au Gujurat, en Inde, a qualifié sa participation à ce rassemblement qui se veut être un cri du cœur de la communauté homosexuelle de Maurice. «J’ai beaucoup aimé ce moment. It was amazing. Je suis très content d’être là et de m’associer à cette cause.» Âgé de 51 ans, le prince, invité d’honneur de la 12e Marche des Fiertés, et son ami Duke DeAndre Richardson militent depuis plusieurs années pour la communauté LGBT. Lors d’une conférence de presse le jeudi 1er juin, il s’est dit en faveur de la décriminalisation de la sodomie dans l’île: «Le gouvernement n’a pas son mot à dire sur ce qui se passe dans l’intimité d’une chambre. Si deux adultes consentants pratiquent la sodomie, il n’y a rien de mal.»