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Pravind Jugnauth : pourquoi n’est-il pas encore Premier ministre

Le leader du MSM deviendra chef du gouvernement. Son père l’a dit il y a plus de deux mois. Mais depuis, la passation de pouvoir n’a pas eu lieu…

Une question de timing. Rien de plus (enfin presque), rien de moins que la recherche du bon moment. Comment se fait-il que Pravind Jugnauth n’ait pas encore accédé au poste tellement convoité ? Pourquoi n’a-t-il pas encore «la couronne»(ce sont ses propos) ? Alors que l’expressannonce des dates probables – le 7, le 8 et le 9 décembre, selon le quotidien – de son intronisation (le principal concerné a dit ne pas connaître la date de cet événement important, cette semaine), nombreux sont ceux du camp Pravind, au sein du MSM, qui se demandent pourquoi cette passation de pouvoir entre le père et le fils tarde. Et certains y vont de leur petite analyse pour expliquer ce qu’ils qualifient de «mari retar». Pourtant, c’est le 12 septembre que sir Anerood Jugnauth a annoncé qu’il ne terminerait pas son mandat de cinq ans à la tête du gouvernement et que c’est son fils qui reprendrait ce poste (en tant que leader du parti majoritaire de l’alliance gouvernementale).

 

Après des semaines de rumeur (à ce sujet), le Premier ministre en partance disait les choses sans détour. Sauf que plus de deux mois plus tard, il est toujours en poste. «On s’impatiente ! Il est temps que Pravind reprenne le flambeau. Que le pays aille de l’avant», lance un membre du MSM, laissant entendre à demi-mot que l’opposition a raison. Que cette guéguerre entre deux leaders (les relations entre le père et le fils seraient tendues, même si bien sûr, les deux protagonistes démentent) plombe l’ambiance et le progrès du pays. Néanmoins, notre interlocuteur comprend ce qui a retardé ce «grand jour pour le pays» «Il y avait des tensions à calmer, des angles à arrondir pour que l’accession de mon leader au poste de Premier ministre se fasse dans une bonne ambiance.»

 

Mais malgré son acharnement pour calmer l’impétueux Roshi Bhadain – qui semble être rentré dans les rangs –, modérer les accrochages entres les différents partenaires du parti et tenir son imprévisible fan de la première heure Showkutally Soodhun (entre autres défis), Pravind Jugnauth a dû faire face à des imprévus ou plutôt à des réactions imprévues (une nouvelle BMW est également en ligne de mire – voir plus bas). «Je pense que Pravind Jugnauth ne se doutait pas que le limogeage de Megh Pillay allait provoquer une telle vague de mécontentement, par exemple», confie un député MSM. Impossible d’anticiper que Navin Ramgoolam allait connaître un regain de quelque chose – difficile de parler de popularité, encore – avec un retour sur le terrain plutôt réussi et des accusations qui tombent à l’eau les unes après les autres.

 

Difficile également de contrer cette impopularité qui semble assombrir les jours de Lepep au gouvernement (la passation de pouvoir ne serait pas si bien acceptée, veut  faire comprendre la bande du MSM), estime un ancien membre du parti qui ne s’est pas désintéressé de la scène politique nationale : «Le leader, comme tout leader, a une image en tête, un rêve à réaliser et je suppose que devenir Premier ministre dans une ambiance d’impopularité et de contestation de sa nomination ne lui convient pas.»Les désillusions provoquées par le  gouvernement – le mirage du miracle économique qui s’en est allé, la situation du chômage, du pouvoir d’achat et du law and orderqui ne s’améliore pas – s’empilent. Et le leader du MSM n’arrive pas à renverser la tendance pour «légitimiser»son accession au pouvoir, confie notre interlocuteur : «Si tout se passait bien, Pravind Premier ministre, sans passer par des élections, ne poserait de problèmes à personne.»

 

L’incident à Plaine-Verte le jeudi 24 novembre suite à un congrès du MSM n’est qu’un symptôme du malaise actuel, affirme notre interlocuteur (Pravind Jugnauth estime, lui, qu’il n’était pas visé par ce mouvement – voir hors-texte). Faute de pouvoir aplanir toutes les dissensions et de faire revivre ce feel-good factorressenti post-législatives 2014 (mais qui s’est envolé depuis longtemps), il devra quand même prendre les choses en main. Mais il reste encore un obstacle. Et il est de taille, confie un membre du PMSD : «Les membres du MSM qui veulent voir Pravind au poste de Premier ministre ont d’abord tenté de pousser le bolom vers la sortie. Quand il a résisté, les choses ne se sont pas bien passées. Malgré son âge, SAJ est toujours le même homme. Ou pa kapav vinn zwe ar li.»Désormais, la diplomatie est la stratégie utilisée : on discute, on cajole, on trouve des compromis. Et ça a l’air de marcher. «Et peut-être que la récente visite de SAJ en Inde lui a permis de trouver une date propice à ce départ du poste de Premier ministre. Et que ça le rassure.»

 

Aucun de nos interlocuteurs ne peut infirmer ou confirmer les dates de décembre comme moment choisi pour la passation de pouvoir. Néanmoins, il s’agit du mois d’anniversaire de Pravind Jugnauth (qui est né un 25 décembre) et le deuxième anniversaire de l’accession au pouvoir de l’Alliance Lepep : est-ce un hasard ? Réponse dans quelques jours… ou pas. Après tout, c’est une question de timing.

 


 

Rezistans ek Alternativ : «SAJ doit dissoudre l’Assemblée»

 

L’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre passionne. Rezistans ek Alternativ en a fait un des points principaux de sa conférence de presse hier. Pour Ashok Subron, qui prenait la parole, il se passe quelque chose de «dangereux pour la démocratie»au sein du gouvernement : «Il y a des parasites qui ont des vested interestset qui opèrent comme un gouvernement parallèle. Et ils veulent que le Premier ministre s’en aille.» Pravind Jugnauth serait, lui, «obsédé»par le fait de devenir Premier ministre. Mais il devrait se poser et envisager des élections générales, poursuit Ashok Subron : «Sir Anerood Jugnauth doit dissoudre l’Assemblée et proclamer les élections générales s’il décide de se retirer comme Premier ministre.»

 


 

Elle est pour SAJ…

 

Pour certains membres de la vie politique, ce serait un cadeau de Noël en avance pour le Premier ministre to be. On parle de quoi ? De la nouvelle voiture de fonction du chef du gouvernement, une BMW 760Li d’environ Rs 19 millions. Une voiture ultra-sécurisée et tout confort.

 


 

L’épisode post-congrès à Plaine-Verte

 

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et des sites d’information. Néanmoins, Pravind Jugnauth persiste et signe. Il n’a pas été pris à partie par des personnes se présentant comme des marchands ambulants. L’incident a eu lieu dans la soirée du jeudi 24 novembre à l’issue du congrès organisé par le MSM à Plaine-Verte.«Je mets quiconque au défi de démontrer, images à l’appui, que j’ai eu des problèmes. Le congrès s’est bien passé»,a déclaré le ministre des Finances au lendemain de l’incident. Le ministre des Administrations régionales et membre du ML, Anwar Husnoo, aurait donc été la cible des récriminations des personnes présentes (venant dénoncer la façon de faire du gouvernement à leur encontre). Sur ce point, Pravind Jugnauth ne se prononce pas :«Je parle uniquement de moi.» À la sortie de la réunion du Conseil des ministres, Showkutally Soodhun a ajouté : «Il n’y a eu aucun problème. C’est par la suite que nous avons appris que certains marchands ambulants étaient un peu wildcontre le ministre Anwar Husnoo.»