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#POURCEUXQUIRESTENT | Carenne Mikale-Legrand : Au nom de son frère Christian

La jeune femme et sa famille se sont battues pour que la vérité triomphe.

Il a fallu sept ans pour que la famille Mikale obtienne justice pour la mort d’un des leurs. Retour sur cette terrible attente.

«Mo tipoul.» Elle l’entend l’appeler. Encore. Et son cœur s’emplit de lui. Carenne Mikale- Legrand n’a pas oublié les reliefs de sa voix. Sa tessiture, sa chaleur. Malgré les années qui sont passées, la mélodie de son être résonne encore dans l’âme de la jeune femme. Et peut-être un peu plus, ce jeudi 7 décembre. Sept ans après la mort de son frère, Christian Mikale, victime d’un accident de la route à 32 ans, celui qui conduisait la voiture dans laquelle se trouvait ce père de deux enfants a été reconnu coupable. Sept ans d’attente pour que la justice s’exprime.

 

Sept ans de douleur et de colère pour la famille de Christian. La sentence du conducteur sera connue dans quelques jours. Mais en attendant la prochaine étape (la famille Mikale compte entreprendre des poursuites au civil), Carenne souffl e… un peu. Au nom de son frère, ses proches et elles mènent une longue bataille qui a débuté au lendemain de sa mort (voir hors-texte) : «Je suis soulagée. Mais quelle coïncidence ! On parlait de cette terrible attente hier (NdlR : mercredi).»

 

C’est le mercredi 6 décembre que nous rencontrons la maman de trois enfants. Dans son bureau, elle oscille entre larmes, hargne et rire (en se rappelant des aventures avec son grand frère, son «binôme»). Elle s’interroge sur ce temps qui a passé. Et rappelle une réalité dont on parle peu : l’attente – parfois très longue –  des proches d’une victime de la route pour que justice soit rendue. Et Carenne a porté (et la portera tant qu’elle n’estimera pas avoir obtenu réparation), ces dernières années, sa colère comme une armure. Pour ne pas craquer. Pour ne pas abandonner. Pour faire taire, parfois, la douleur qui la submerge.

 

Elle fait partie de ceux qui restent, de ceux qui vivent avec l’horreur du départ subit et subi : «L’enfer, c’est de vivre sans lui. C’est une souffrance qui ne s’efface pas. À chaque réunion de famille, il est là, avec nous. Mais en même temps, non. Imaginez la douleur de mes parents. Perdre un enfant, ce n’est pas dans l’ordre des choses.» Sa force (et parfois sa faiblesse), c’est d’être encore à fl eur de peau : «L’homme qui a tué mon frère a vécu libre toutes ces années. Il a continué à bosser, à conduire, a eu un enfant… Je ne lâcherai rien. Si la même chose était arrivée à un autre membre de la famille, Christian aurait fait la même chose.»

 

Il y a des douleurs que les larmes n’apaisent pas. Des souvenirs qu’on retient pour ne pas sombrer : «Je me souviens de sa force, de son sourire et de ses câlins. Et de son immense cœur.» Des instants qu’on aimerait vivre avec celui qui est parti. Des moments qu’on rêverait de partager. Des histoires à créer qui manquent au fi l de notre vie. Cruellement : «Je me suis mariée. J’ai eu une fi lle qu’il ne connaît pas. Trouvé le boulot qui me convient. Je vais bien. Mais il ne voit pas tout ça. Et je me demande souvent s’il est fi er de moi.» Et dans les moments de doute et de joie, elle l’entend encore l’appeler «Mo tipoul»…

 

«À chaque accident…

 

 

… j’ai comme un pincement au cœur. J’aurais voulu que les gens prennent conscience qu’en plus de prendre une vie ou de se tuer, ils brisent la vie de toute une famille. Je me pose une question tous les jours : est-ce que la vie n’a pas de valeur pour ceux qui jouent avec elle ? Moi, depuis la mort de Christian, j’ai peur tout le temps. Peur que quelque chose arrive à mes proches.»

 


 

«Je ne savais pas que mon frère était là.»

 

 

8h30. Le samedi 3 juillet 2010. Carenne Mikale-Legrand est dans le Sud pour assister à la confirmation du neveu de celui qui deviendra son mari. Son téléphone sonne et son monde s’écroule. Sa sœur est au bout du fil et lui annonce la nouvelle de l’accident : «On ne savait pas que notre frère était mort. On pensait qu’il était blessé. Pour nous, c’était un superman. Il était invincible.» La recherche d’informations est rapide. L’horreur est dite : Christian n’est plus. Ce n’est qu’après, que Carenne réalisera que ce matin-là, l’autobus à bord duquel elle se trouvait, insouciante, est passé à côté du lieu de l’accident à Coromandel : «Je ne savais pas que mon frère était là.»

 

Les circonstances de l’accident sont troubles : Christian est sorti, ce soir-là, sur l’insistance d’un ami. Ce dernier affirme que la victime était au volant. La famille Mikale – les parents, Nicole et Claude, les frères et les sœurs, Tony, Stella, Kursley, Bruno et Carenne – n’y croit pas. Et au lendemain des funérailles, elle se lance dans sa propre enquête. Elle retrouve le bon Samaritain qui a aidé Christian et apprend que ce-dernier était du côté passager : «Il nous a dit que Christian disait “Sov mwa, sov mwa”. C’était terrible d’entendre ça.» À la recherche d’informations, cette tribu soudée ne laisse alors rien passer et fi nit par convaincre le chauffeur de la voiture où se trouvait Christian à faire une déposition. Celui-ci est, alors, inculpé d’homicide involontaire.

 


 

Pour la sécurité routière : quand SWAN s’engage

 

 

Un geste du cœur. Celui d’une entreprise envers les usagers de la route. À partir du 15 décembre, SWAN distribuera gratuitement des kits d’alcotest à ses clients (à travers ses agences et ses agents). «Cette initiative va permettre aux automobilistes de savoir s’ils sont en mesure ou non de prendre le volant après une fête. L’idée est d’amener les conducteurs à se montrer plus responsables, à comprendre les enjeux des accidents de la route, qui ne sont pas économiques, mais surtout humains», confi e Gaël Aliphon, Manager - Sales & Development, Individual Business Unit à SWAN. La compagnie d’assurance, un des sponsors de la campagne #pourceuxquirestent, s’engage encore une fois pour la sécurité routière.

 

Alarmée par le nombre croissant d’accidents, cette entreprise socialement responsable estime que cette action est essentielle. «En tant que société d’assurance, il est de notre devoir de contribuer aux efforts nationaux visant à réduire le nombre d’accidents sur nos routes. Il s’agit d’une manière pour SWAN de démontrer que son engagement communautaire ne se limite pas à la remise de chèques, mais passe aussi par une volonté d’être un acteur impliqué dans les causes qui lui sont chères», poursuit Gaël Aliphon. Une action concrète qui a pour but d’alerter, de sensibiliser et de rappeler qu’il est important de faire preuve de prudence sur nos routes pendant la saison festive. Avant de se lancer dans sa distribution, la SWAN a initié une campagne en interne afin d’informer ses employés des dangers de l’alcool au volant. Un geste du cœur…

 


 

Alain Jeannot : «Conseils pour la conduite en période festive»

 

 

Entre le 20 décembre 2003 et le 8 janvier 2004, huit personnes sont mortes sur nos routes. En 1998-1999, pour la même période, la rue a fait 14 victimes ! Une hausse de 20% du nombre de victimes se situant dans la tranche d’âge de 21-50 ans a aussi été constatée durant les fêtes de fin d’année. Ci-dessous 5 axes de réflexion pour faire reculer les risques :

 

Gare à l’alcool et aux drogues dites «récréatives» : l’alcool est responsable de plus de 30% des tragédies routières. À Maurice, 45% des délits relève de la conduite en état d’ébriété et 3 victimes piétonnes sur 10 sont sous l’influence de boissons alcoolisées. La situation est exacerbée pendant les festivités de fin d’année. Par ailleurs, il ne faudrait pas sous-estimer la consommation de drogues qui constitue, elle aussi, une menace au partage de la route en toute sécurité.

 

Aussi il convient de (en cas de consommation d’alcool ou de drogue) :

- Ne pas toucher au volant ou au guidon.

- Désigner en avance le chauffeur qui restera sobre mais pleinement intégré à la fête (le SAM ou le BOB). Ou prendre un van ou un taxi si tout le monde va consommer de l’alcool.

- S’assurer que son invité n’abuse pas de boissons alcoolisées lorsqu’il va conduire au retour, si on reçoit. C’est CRIMINEL d’insister. Il est recommandé que les petits cocktails et boissons sans alcools soient prévus pour les chauffeurs.

- En état d’ébriété, il n’est pas prudent de marcher ou de prendre les transports en commun sauf si on est accompagné.

 

Attention à la fatigue : danser, chanter, s’amuser, se rencontrer, ça fatigue aussi ! Le corps et l’esprit ont besoin de repos et surtout de sommeil pour contrôler avec efficacité un véhicule puissant. Or, la dette de sommeil augmente en période festive. Aussi il convient de :

-  Planifier ses sorties en fonction de ses responsabilités de chauffeur. S’allouer 8 heures de sommeil par jour.

- Faire une pause si on sent les symptômes de la fatigue en conduisant.(15 minutes pour un power nap).

- Un café, type robusta, peut garder éveillé un moment.

- Ne jamais oublier qu’un micro sommeil de 3 à 4 secondes peut être fatal. À 100 km/h, fermer les yeux pour 4 secondes, c’est parcourir 112 mètres sans contrôler son véhicule !

Restez vigilants : ce n’est pas parce que le cœur et la tête sont à la fête que les dangers de la route disparaissent comme par magie. Il convient donc de rester vigilant pour éviter les accidents surtout lorsqu’on conduit :

- S’attendre à ce que les piétons puissent traverser la route de manière intempestive.

- Se préparer au choc des pétards et autres distractions subites.

- Pratiquer la conduite défensive : toujours prévoir !

- Les piétons, petits et grands, doivent réaliser que la rue n’est pas un terrain de jeux ou une salle de fêtes. Réservez pétards et autres pour l’intérieur des cours !

Faites preuve de patience : le trafic augmentent sensiblement pendant les réjouissances liées à Noël et au nouvel an. Il convient donc de rester zen et organisé car le manque de patience et la colère n’aident en rien dans les bouchons. Des Christmas Carols et la série de chansons de l’année peuvent adoucir les mœurs en voiture !

 

Gare à la vitesse : Last but not least, soyez scrupuleusement respectueux des limitations de vitesse. Un choc à 80km/h est équivalent à une chute d’un bâtiment de huit étages.