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Pluies et inondations : Le blues des Mauriciens

Plusieurs régions ont été  copieusement  arrosées au cours de la semaine écoulée.

Les averses de ces dernières semaines sont arrivées avec leur lot de petits malheurs. Si l’eau est bien accueillie dans les réservoirs, les journées pluvieuses répétitives ont provoqué beaucoup d’inconvénients…

«Certes, nous avons besoin d’eau, mais les averses répétitives commencent à devenir dangereuses», lance Tara Francis, 47 ans. Cette habitante de Pattur Lane, Rivière-du-Poste, vient de vivre deux jours traumatisants en raison des grosses pluies qui ont affecté une bonne partie de l’île ces derniers jours. «ll a commencé à pleuvoir abondamment jeudi soir et les choses se sont gâtées vendredi. Il y a eu des accumulations d’eau un peu partout», raconte Tara.

 

Depuis quelque temps déjà, elle s’inquiète dès que le ciel se couvre : «Voilà plusieurs semaines qu’il pleut et, comme la terre est saturée d’eau, les inondations sont plus fréquentes.» Vendredi, elle craignait vraiment que les choses tournent mal pour elle et ses proches : «Avec les pluies fréquentes, il y a de l’humidité partout dans la maison, les vêtements ne sèchent plus, le linge sale s’entasse et il y a des fuites dans plusieurs pièces. Il y a deux jours, j’ai eu très peur car le niveau d’eau montait dans la cour et s’il n’y avait pas eu d’accalmie, je suis sûre que l’eau boueuse serait rentrée à l’intérieur de la maison.»

 

Avec les conditions climatiques de ces derniers jours, deux de ses enfants, dit-elle, n’ont pas pu aller à l’école : «Avec toute cette eau dans la cour, c’était compliqué de les faire sortir.» Et avec les fortes pluies qui persistent, Tara, qui est veuve, n’a pu fermer l’œil pendant plusieurs nuits. Le domicile de plusieurs de ses voisins a d’ailleurs été submergé par les eaux : «Comment dormir quand le pire peut arriver à n’importe quel moment ? Voyant que les choses ne s’amélioraient pas, j’ai même dû sortir dans la pluie aux petites heures du matin pour aller déplacer des pierres qui empêchaient l’évacuation de l’eau.»

 

«C’était le déluge !»

 

Ce sont un peu les mêmes scènes qui se sont répétées dans plusieurs régions de l’île. À Plaine-Magnien, par exemple, Wendy Ramurrun, 22 ans, remplaçante dans un collège, a à peine aperçu le soleil. Même si elle reconnaît que l’apport en pluie est important, elle ne cache pas que les inconvénients qui accompagnent les averses sont quand même incommodants : «Cela affecte beaucoup la circulation. Me concernant, aller travailler dans la pluie est très désagréable et difficile.» Chez elle, confie-t-elle, la moisissure gagne du terrain et des mauvaises odeurs apparaissent. «Il faut attendre au moins deux jours pour que les vêtements sèchent», déplore-t-elle.

 

Du côté de Dagotière, où vit Villassen Sungalee, 23 ans, les mêmes problèmes sont rencontrés : les vêtements non lavés s’entassent, la moisissure prend place et l’humidité est omniprésente. Mais le jeune homme est plutôt heureux : «Je suis content, du moment que les réservoirs se remplissent.» Mais il ne cache pas que cela affecte quelque peu son travail : «Avec le mauvais temps, c’est un peu compliqué de circuler et d’aller à la rencontre de mes clients.»

 

Damian fait partie de ceux qui ont été surpris par les récentes averses dans l’ouest du pays. «À Flic-en-Flac comme à Tamarin, c’était le déluge ! lâche-t-il. Les canaux étaient bouchés. Il y avait de l’eau partout et des conducteurs se sont retrouvés coincés dans la boue.» D’autres, à l’instar des habitants du Morne ou de Chamarel, ont aussi eu des sueurs froides. «Il y avait des montées d’eau», souligne Damian.

 

À Coteau-Raffin, 36 personnes, dont un bébé de 7 mois, ont aussi été affectées. «Les maisons ont été touchées et ces personnes ont tout perdu. Aujourd’hui, elles n’ont plus rien. Ces familles ont besoin d’aide», explique Marie-Anne Lagane, travailleuse sociale, qui n’a pu rester insensible à la détresse de ces sinistrés.

 

Pour Sakina Auckburally, 23 ans, une habitante de Mesnil, les mauvaises conditions climatiques occasionnent aussi des accidents : «Il y a quelques jours, à Mesnil, un autobus a dérapé. Sans compter qu’il y a des problèmes de visibilité. Quand il pleut, cela devient difficile pour les automobilistes de circuler.»

 

L’autre point noir des journées pluvieuses, souligne la jeune femme, c’est l’inconfort de sortir : «C’est compliqué pour les gens qui n’ont pas de voiture et qui doivent circuler en autobus. Ils sont trempés et les risques de tomber malade augmentent.»

 

Ce sont autant de petites choses qui ont provoqué le blues… de ceux qui appellent de leurs voeux le retour du soleil !

 

 


 

Raj Dayal, ministre de l’Environnement : «Je vais mettre de l’ordre…»

 

 

«C’est pour moi comme un combat.» Dixit Raj Dayal, ministre de l’Environnement, au sujet des problèmes liés aux grosses averses. Depuis l’apparition des averses, il ne rate pas l’occasion d’aller sur le terrain en cette période où les inondations sont fréquentes. «Je vais là où il y a des problèmes. Ce qui s’est passé ces derniers temps avec la pluie, ce n’est pas normal et je vais mettre de l’ordre dans tout cela ! Je vais mettre en place une bonne gestion en ce qui concerne l’entretien et le nettoyage de nos drains et de nos rivières. Une bonne fois pour toutes, il faut savoir qui nettoie quoi ! Je vais donc mettre en place un plan pour l’attribution de ces tâches. Mon objectif, c’est l’entretien des rivières qui, au fil du temps, sont de plus en plus obstruées.»

 


 

Rajan Mungra, directeur de la météo : «On suit la situation…»

 

C’est hier après-midi que l’alerte de fortes averses sur le pays a été levée. «Le temps va s’améliorer, mais on va suivre la situation de très près», nous a déclaré le directeur de la météo, Rajan Mungra.