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Léonie Gustave-Marie, bientôt 105 ans : «Dieu m’a exaucée»

Avec sa cousine Raymonde, Léonie, 105 bientôt, vit des jours paisibles.

Dans sa petite maisonnette à Terre-Rouge, Léonie Gustave-Marie passe ses journées assise sur son vieux sofa, à regarder «les venants, les allants et les alentours». Avec sa cousine Raymonde Hoareau, 95 ans, avec qui elle vit depuis quinze ans, c’est leur activité favorite. De là où elles sont, elles ont une vue imprenable sur la route principale de Terre-Rouge où les animations ne manquent pas. Quand ce n’est pas la radio et la télé qui les occupent, elles papotent et se remémorent ce fameux letan lontan. Tous les jours, les deux cousines, proches et complices, reçoivent de la visite de la famille ou de ceux qui les aident avec les tâches ménagères. «Nous n’avons plus la force de faire grand-chose, alors nous employons des gens pour faire tout ce que nous ne pouvons pas faire, comme le ménage, la cuisine, les courses, entre autres», explique Raymonde.

 

Lorsque cette dernière perd son fils, avec qui elle vivait, elle invite sa cousine Léonie qui, elle aussi vit seule depuis la mort de son mari en 1962, à la rejoindre. Aujourd’hui, Raymonde représente pour Léonie sa seule vraie famille. En 105 ans – elle fêtera son anniversaire le 20 novembre –, Léonie en a vu des choses, de très belles et d’autres beaucoup moins. Lorsqu’on lui demande son secret pour vivre aussi longtemps, Léonie n’hésite pas : «Il n’y a pas de secret. Dieu m’a exaucée.»

 

Léonie, née en 1910, est issue d’une fratrie de trois enfants. Souvent, elle essaie de se remémorer le film de sa vie, mais avec l’âge, ses souvenirs s’embrouillent. Certains événements de sa vie, cependant, restent encore vivaces dans son esprit. Comme ses séjours à Mahébourg où elle allait rendre visite à sa famille : «À cette époque, nous prenions le train. C’était un long train avec plein de wagons. Le voyage était long, mais qu’est-ce que nous étions heureux une fois arrivés sur place. Nous nous promenions et nous passions de bons moments.» Elle se souvient aussi du métier qu’elle a pendant longtemps exercé dans une usine de poterie. Elle y aidait à fabriquer des lampes, des vases à fleurs et d’autres objets faits à base de terre.

 

Au fil des années, Léonie a vu la vie changer, les gens évoluer : «Auparavant, nous vivions tous dans la misère. Il y avait la guerre. Nous mangions des patates et du manioc, qui se vendaient à 5 sous la livre.» Aujourd’hui, si la vie des Mauriciens a drastiquement changé, elle concède que certaines choses ont tendance à éveiller chez elle un sentiment d’incompréhension : «Il faut voir comment les jeunes s’habillent aujourd’hui», dit-elle en souriant, même si elle avoue que les jeunes sont «bien amusants».

 

Malgré une vie bien remplie, l’un des seuls regrets de Léonie, c’est de ne pas être devenue mère. C’était, confie-t-elle, l’une des choses qu’elle désirait le plus au monde : «Mais le bon Dieu m’a exaucée autrement en me donnant une longue vie et une bonne santé. J’aimerais vivre encore de longues années. C’est une grâce.»