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Huit victimes en une semaine : Encore des familles dans l’enfer des accidents

Les accidents s’enchaînent et les victimes continuent à tomber sur nos routes. Le nombre de morts a largement dépassé la centaine et cette semaine, pas moins de huit personnes (à l’heure où nous mettions sous presse) se sont ajoutées à la liste noire. Laissant derrière elles des familles qui voient leur quotidien à jamais bouleversé. Ces proches nous livrent des témoignages bouleversants, alors même que 5-Plus dimanche poursuit sa campagne #pourceuxquirestent, initiée en avril, afin de conscientiser la population à un fléau dont la gravité ne cesse de s’accentuer…

Sortie de route mortelle : Wesley Kausim devait se marier en mai prochain

 

 

Letemps s’est arrêté pour les membres de la famille Kausim. Alors qu’ils préparaient un heureux événement pour mai prochain, le mariage de Wesley avec sa petite amie Christelle Faron, une terrible nouvelle est venue bouleverser leur existence. Wesley, l’aîné de cette famille de quatre enfants, a trouvé la mort dans un accident sur la route de Flic-en-Flac, à 4 heures du matin, ce jour-là et depuis, ses proches – plus particulièrement sa mère Monica – sont inconsolables. Son cousin, qui a été témoin de l’accident, est encore sous le choc. Il a raconté à la police qu’il suivait la victime à moto au moment des faits et que celle-ci, qui conduisait également un deux-roues, avait perdu le contrôle de son véhicule et heurté le trottoir avant de terminer sa course contre une poubelle en béton à proximité de la station-service de la localité. 

 

Wesley Kausim, plus connu sous le nom de Papo, était âgé de 31 ans et gagnait sa vie comme maçon. La veille du drame, il s’était rendu à une fête dans sa localité, à Vacoas, et avait ensuite accompagné ses cousins et amis à Flic-en-Flac sans prévenir ses proches. Aux alentours de 4 heures, il avait enfourché la moto d’un ami pour rentrer chez lui lorsque le drame s’est produit. Un automobiliste s’est alors porté volontaire pour le conduire à l’hôpital Victoria. Mais une fois sur place, les médecins ont constaté son décès. Ce sont les amis de Wesley Kausim qui ont eu la lourde tâche d’apprendre la mauvaise nouvelle à sa famille. Christelle Kausim, la sœur de la victime, raconte : «Ils nous ont juste demandé d’aller à l’hôpital car il était grièvement blessé. Lorsque je suis arrivée sur place, on m’a remis les effets personnels de mon frère. C’est à ce moment-là que j’ai compris ce qui s’était passé.»

 

Le monde de Monica s’est écroulé lorsqu’elle a appris la mort de son fils. «Zame mo pou kapav bliyetwa mo garson. Je demande aux jeunes à moto de faire très attention sur les routes car ce sont leurs proches qui souffrent par la suite», implore-t-elle. Des projets pour l’avenir, Wesley Kausim en avait des tonnes, dont le plus important était son mariage en mai prochain. Ses proches gardent de lui le souvenir de quelqu’un qui «ti bien kontan sorti ek kontan kamarad. Il était aussi très passionné par la musique et chantait souvent dans les fancy-fairs». Il manquera aux siens à jamais.

 


 

 

Il perd la vie après le dérapage d’une fourgonnette : Adarsh Nohur ne pourra pas réaliser ses rêves

 

 

Il était un jeune homme ambitieux. Des rêves pleins la tête, Adarsh Nohur, 21 ans, traçait sa voie malgré les nombreux obstacles qui se dressaient sur son chemin. «Il a arrêté l’école après le CPE. Et ses cours dans une école pré-professionnelle ne lui ont pas réussi», avance tristement Hemant Kumar Nohur, le frère d’Adarsh. Ce quatrième enfant d’une fratrie de cinq a succombé après avoir été victime d’un accident survenu à Forbach, le 19 septembre. Il a rendu l’âme trois jours plus tard, le 22 septembre, à l’hôpital SSRN, où il avait été admis depuis l’accident. Le jour du drame, il revenait du boulot et était à bord d’une fourgonnette en compagnie de deux autres personnes lorsque le conducteur aurait perdu le contrôle de son véhicule qui a fini sa course dans un caniveau. Le chauffeur a été arrêté sous une accusation d’homicide involontaire. Il a aussi été soumis à un alcotest qui s’était révélé négatif.

 

Au domicile du jeune homme à Goodlands, au lendemain de sa mort, la tristesse est palpable dans la maison endeuillée. Familles et proches sont réunis pour rendre un dernier hommage à Adarsh. Son frère Hemant-Kumar, les larmes aux yeux, parle de lui comme d’un fonceur qui avait la tête sur les épaules.«Il était ambitieux, un hard-worker. Il travaillait comme maçon mais rêvait de devenir photographe. D’ailleurs, le jour du drame, il revenait d’un shooting avec une équipe de photographes. Il avait comme projet d’acheter un terrain et de se stabiliser davantage dans sa vie professionnelle», confie Hemant-Kumar. Fan de Liverpool et passionné de billard, Adarsh est décrit par ses proches comme étant un jeune homme au grand cœur. «Il avait le cœur sur la main. Et il était surtout très gentil. On l’appelait Pipo», lâche-t-il tristement. Ses funérailles ont eu lieu le samedi 23 septembre.

 


 

 

Deux mois après son admission à l’hôpital  : Akshay Booluck rend l’âme le jour de ses 19 ans

 

 

Cejour-là devait être un jour de fête chez les Booluck. Akshay allait fêter ses 19 ans, entouré de toute sa famille. Hélas, en ce dimanche 17 septembre, ce sont les pleurs et les cris de désespoir qui ont résonné chez les Booluck. Akshay est mort ce jour-là, après avoir lutté pendant deux mois pour sa survie à l’hôpital Victoria. Il a succombé à un brain abscess. Le jeune homme, qui suivait des cours au Lycée Polytechnique de Flacq, avait été victime d’un accident de la route le 20 juillet. 

 

La mort d’Akshay Booluck vient accroître la douleur déjà intense de ses proches qui, deux mois plus tôt, avaient dû faire face au départ subit de son cousin, Cédric Dorasamy, 24 ans, suite au même accident. Les deux jeunes circulaient à moto aux abords de la Link Road de Bassin, à Quatre-Bornes, lorsqu’ils sont entrés en collision avec une voiture venant en sens inverse. Cédric Dorasamy a été tué sur le coup, laissant derrière lui un fils de 6 ans. Grièvement blessé au bassin, au cou, aux pieds et à la tête, Akshay Booluck avait, lui, été admis à l’hôpital. Dans un premier temps, il avait été placé sous respiration artificielle mais il semblait se remettre petit à petit à mesure que le temps passait. «Il était sorti du coma. Il n’arrivait pas à parler mais avait ouvert les yeux et pouvait bouger. Le médecin nous avait promis que d’ici six mois, il serait à nouveau sur pied», raconte Vanessa, la sœur de la victime. 

 

Les choses se sont cependant détériorées après l’opération qu’avait dû subir la victime le lundi 11 septembre. «Il avait eu le cerveau endommagé et le médecin a voulu l’opérer. Il nous avait promis que tout irait mieux ensuite mais son état s’était détérioré et il a rendu l’âme six jours plus tard. C’est une douleur insurmontable. Mo ti panse mo ti frer pou retourne. Nou pa dakor seki lopital inn fer», déplore-t-elle. Sa mère, Sohany, est tout aussi bouleversée. En larmes, elle explique : «Nous n’avons pas voulu aller de l’avant car c’était déjà assez dur pour nous. Cela a été très difficile de voir mon fils souffrir autant durant son séjour à l’hôpital.» Son immense douleur n’est pas près de se tarir.

 


 

 

Collision entre une moto et une voiture : Shane Castel ne célébrera pas son 20e anniversaire

 

 

Encoreà la fleur de l’âge, il avait d’innombrables projets en tête. Mais Shane Castel a poussé son dernier souffle avant même d’avoir 20 ans. L’habitant de Résidence Vallijee, qui devait célébrer son 20e anniversaire le 23 décembre, a rendu l’âme à l’hôpital Jeetoo aux petites heures du matin du lundi 18 septembre, après deux jours passés aux soins intensifs. Le jeune homme avait été victime d’un accident le samedi 16 septembre, vers 18 heures, aux abords du New La Tour Koenig Link Road, à Pointe-aux-Sables. Sa petite amie Kelcy, 20 ans, et lui étaient à moto lorsqu’ils ont été fauchés par une voiture. 

 

Shane Castel était le benjamin d’une famille de trois enfants et gagnait sa vie comme télé-agent chez Innodis. Le jour du drame, raconte sa grand-mère Jeanine Abdoollah, «il avait quitté son domicile pour aller chez un ami en promettant à sa mère d’être à l’heure pour le dîner mais il n’est jamais rentré». C’est la sœur de sa petite amie qui est venue leur annoncer la mauvaise nouvelle. Ayant subi de graves blessures, le jeune homme et Kelcy ont été immédiatement conduits à l’hôpital et admis à l’Intensive Care Unit (ICU). Si Shane Castel a malheureusement succombé à ses multiples blessures deux jours plus tard, sa passagère lutte, pour sa part, toujours pour sa survie. Blessée au bassin et aux côtes, elle a dû subir une intervention chirurgicale. «Lorsque ses proches lui ont rendu visite, elle a raconté que la voiture avait émergé sur cette route sans faire attention et qu’ils n’avaient pas été en mesure de l’éviter. Elle ignore encore que Shane est décédé», nous confiait Jeanine Abdoollah, mercredi après-midi.

 

Incapable de contenir ses larmes, la grand-mère de Shane Castel, anéantie, raconte que le jeune homme était «un bon garçon, très humble et populaire. Quand il ne travaillait pas, il passait le plus clair de son temps à s’occuper de sa moto ou à faire ce qui le passionnait le plus – la musique. Il voulait absolument fonder une famille». Ses funérailles ont eu lieu le lundi 17 septembre en présence de proches écrasés de douleur par cette mort tragique survenue à un si jeune âge.

 


 

 

Il chute de son véhicule et meurt : Les rêves brisés de Louis André Miandy

 

 

Le corps sans vie de Louis André Miandy a été retrouvé sur l’asphalte à Petit-Raffray. C’était le dimanche 17 septembre, aux petites heures du matin et il gisait inerte dans une mare de sang non loin de sa motocyclette. Selon la police, cet habitant de Grand-Gaube, âgé de 38 ans, aurait perdu le contrôle de son deux-roues et sa chute s’est avérée fatale. L’autopsie a attribué son décès à une «aspiration of blood following facial injuries».  Célibataire, Louis André Miandy vivait avec sa mère et ses tantes. «Il était l’homme de la maison», confie son frère Benoit Miandy. Il explique que le jour du drame, son frère revenait d’une soirée dansante et se rendait à une fête de première communion à Grand-Baie lorsque le sort s’est acharné sur lui. 

 

«Je n’arrive toujours pas à croire qu’il n’est plus de ce monde. Nous étions très proches. D’ailleurs, c’est moi qui lui avait offert la moto sur laquelle il a trouvé la mort», soutient-il, le cœur lourd de chagrin. Maçon de son état. Louis André était, selon son frère, un homme très doué dans son métier. «Il a même construit ma maison de A à Z. De plus, l’année dernière, il a bâti une grotte dédiée à la Vierge Marie.» Passionné des courses hippiques et de football, il rêvait, selon son frère Benoit, de se marier et de fonder une famille. Mais le destin en a voulu autrement.

 


 

 

Une virée qui finit en drame : Sooroojlall Hurdoss laisse derrière lui une famille déchirée

 

 

Ilétait à mobylette, en compagnie de son épouse, lorsque le malheur a frappé. Le vendredi 22 septembre, aux alentours de 11h45, Sooroojlall Hurdoss et sa femme ont été percutés par une voiture à Bois-Rouge, Pamplemousses. Ils ont été transportés d’urgence à l’hôpital où l’homme de 64 ans a rendu l’âme quelques heures plus tard. Sa femme s’en est, elle, sortie avec des blessures sans gravité. Navin Deosing, le beau-frère de Sooroojlall Hurdoss, complètement anéanti par ce drame, explique que celui-ci était un homme jovial qui profitait de sa retraite. «Il était un ex-employé de la CWA. C’est quelqu’un de très populaire dans la localité. Son départ laissera un grand vide, surtout pour sa femme qui était avec lui au moment des faits», soutient-il les larmes aux yeux. 

 

Sooroojlall Hurdoss, habitant Morcellement St-André, laisse derrière lui une famille complètement écrasée par la douleur après son départ brutal. Il était l’heureux papa de quatre enfants et le grand-père comblé de 10 petits-enfants. Le conducteur de la voiture impliquée dans cet accident a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Il est sous le coup d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.

 


 

 

Son corps est identifié quatre jours après son accident : La fille de Devanand Boodhoo : «Je ne m’attendais pas à ce que ce soit mon père»

 

 

 

Il a trouvé la mort près du pont de Bagatelle dans des circonstances atroces. Devanand Boodhoo, un habitant de Mont-Roches, âgé de 65 ans, a été mortellement heurté par une voiture alors qu’il se trouvait au milieu de l’autoroute M1, vers 23 heures, le samedi 16 septembre. L’automobiliste de 27 ans, domicilié à Rose-Hill, a déclaré à la police que le véhicle a subitement surgi devant lui et qu’il n’a pu l’éviter.

 

L’identité de la victime, qui n’avait pas de papiers sur elle au moment du drame, était inconnue jusqu’au mercredi 20 septembre. Ce jour-là, sa fille Sunita l’a positivement identifiée à la morgue de l’hôpital Victoria. Celle-ci, qui habite dans la même cour que son père, n’en revient toujours pas. «Je ne m’attendais pas à ce que la victime de l’accident de Bagatelle soit mon père. Il n’était pas supposé se trouver à cet endroit-là à cette heure-là.» 

 

Deux mois plus tôt, Devanand Boodhoo avait été admis à l’hôpital Jeetoo. «Il avait subi de graves blessures à la tête après avoir fait une chute en allant chercher sa pension de vieillesse. Je ne sais pas à quel moment il s’est enfui de l’hôpital», indique Sunita. Ce n’est que le dimanche 17 septembre que les services de police l’ont contactée pour l’informer de la disparition de son père. N’ayant eu aucune nouvelle du sexagénaire, ils lui ont conseillé de prendre contact avec la police de Moka. 

 

La victime, père de deux enfants, était un homme sans histoires. «Il vivait de sa pension et en nettoyant la cour des habitants de la localité», souligne Sunita. Le départ de son père la laisse ainsi que ses nombreux proches dans une immense douleur.

 


 

 

Son vélo est balayé par une voiture : Plein-Bois pleure le décès tragique d’Alain Coulon

 

 

 

C’est une terrible perte pour sa localité. Alain Coulon, affectueusement surnommé Ti Alain par son entourage, 59 ans, a perdu la vie dans un accident de la route en début de soirée, le jeudi 21 septembre. Il était à vélo, sur le point de rentrer chez lui, à Plein-Bois, lorsqu’il a été balayé par une voiture. Il a rendu l’âme quelques heures plus tard. L’alcootest pratiqué sur l’automobiliste s’est révélé négatif. Il a été libéré sur parole après avoir comparu en Cour sous une charge provisoire d’homicide involontaire.

 

Le jour du drame, les proches d’Alain Coulon ont été alertés par un ami de la famille, témoin de l’accident, et se sont immédiatement rendus sur place. Si d’après sa nièce Ingrid, il «est décédé avant l’arrivée du SAMU sur les lieux car celui-ci a mis trop de temps», les recoupements d’informations effectués auprès des sources policières indiquent que le quinquagénaire a rendu l’âme peu de temps après son arrivée à l’hôpital de Jawaharlal Nehru.  

 

Selon les proches d’Alain Coulon, il ne s’agit pas du premier accident qui survient en ces lieux. «Nous avons porté plainte auprès de la police de L’Escalier et du conseiller de village à plusieurs reprises car cette route est mal éclairée et il n’y a pas suffisamment d’obstacles mais rien n’a été fait jusqu’à présent. Les conducteurs roulent n’importe comment», déplore Ingrid. 

 

Alain Coulon n’était pas marié, n’avait pas d’enfants et vivait seul. Il gagnait sa vie en cumulant des petits boulots. «Tou dimounn ti konn li ek apresie li ; li ti pe al rod dipin tou le matin pou bann dimounn dan landrwa ou li ti pe al sers zot gaz pou gagn enn ti kas. Li ti enn dimounn trankil, kontan badine et kontan rann servis», indique sa nièce. Il a été enterré vendredi en présence de ses proches.

 

Textes : Elodie Dalloo et Laura Samoisy