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Fourniture d’eau : Ras-le-bol des Mauriciens

Que font les autorités ? C’est ce que se demandent notamment des habitants de Bel-Ombre, Choisy et Panchvati à Rivière-du-Rempart. Ces derniers font face à une distribution d’eau irrégulière. Ils s’expliquent…

«Le problème ne date pas d’hier», lance Jim Antoine. Depuis quelques jours, des Mauriciens évoquent une irrégularité dans la distribution d’eau par la Central Water Authority (CWA) dans plusieurs endroits de l’île. À Bel-Ombre, précisément au morcellementSt Martin, ils ne se posent qu’une question : quand est-ce que l’eau coulera ? 

 

Assis sur une chaise devant sa maison, Jim Antoine, 65 ans, a l’air désespéré. Ce père de famille explique que, depuis le Nouvel An, pas une goutte d’eau ne coule. «Pensez-vous que c’est possible de vivre dans ces conditions ? On vit un enfer au quotidien, on n’a pas d’eau pour se doucher. Delo ramass dan boutey, dan tou ti lamok. Nous avons besoin d’une solution à long terme car ce problème d’eau ne date pas d’hier.» 

 

Une ruelle plus loin, nous rencontrons Vedanan Atchamah, 56 ans. Ce conseiller de village doit se rendre à une rivière pour y récupérer de l’eau. «L’eau est essentielle dans la vie de tout un chacun. Nous, c’est à la rivière qu’on va chercher de l’eau pour nous doucher au quotidien. Est-ce normal en 2017, surtout en période festive ? Quand nous avons voté, on nous avait promis une fourniture d’eau 24 heures sur 24.» Heureusement, Vedanan, qui est père de famille, a une voiture, ce qui lui permet de se rendre à la rivière.«Sinon, je ne sais pas ce qu’on aurait fait. Pourtant, il existe un réservoir d’eau et une pompe dans la localité pour alimenter les foyers. Mais l’eau ne monte pas jusque-là. Il serait temps que les autorités trouvent un moyen de réparer cette pompe. Tous les ans, c’est le même scénario.» 

 

À Choisy, la situation fait aussi des mécontents. Parmi : Rosemay Seblin, 50 ans. «Ou kone ki ete kan pa pe kapav kwi manze le premie ek le 2 zanvie a koz pena delo ? Nous n’avons pas une goutte d’eau depuis plusieurs jours, pourtant, nous payons la CWA tous les mois.»

 

Le problème devient pénible au quotidien, explique cette mère de trois enfants : «Se réveiller chaque matin pour aller aux toilettes de la plage public, puis récupérer de l’eau à la Rivière Mangue pour se laver, ce n’est agréable !» Face à la situation, Rosemay a eu recours à la hotline 170. Mais «ils ne viennent jamais ici, c’est un village vraiment abandonné», s’insurge cette femme au foyer.

 

C’est pourquoi, «il est temps de prendre les choses en main», avance Julien Bergicourt, social worker dans la région. «Nous faisons un appel aux autorités concernées afin qu’elles remédient à ce problème au plus vite. Car si la situation persiste, nous serons forcés de descendre dans les rues pour faire entendre nos voix.» 

 

Direction le Nord, cette fois. Dans la région de Panchvati à Rivière-du-Rempart, où habite Sharmadeo Ragoonauth. Ce dernier explique que les habitants de cette régionsont les seulsà ne pas recevoir d’eau. «Tous les ans, nous avons le même problème en période de sécheresse. Ce n’est pas juste. Et puis, quand nous appelons la hotline, pas de réponse.» 

 

Distribution d’eau irrégulière, appels au 170 sans réponse : les Mauriciens en ont ras-le-bol.

 

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Mantasha Ghurhoo, directrice de communication à la CWA : «La situation reviendra à la normale» 

 

Soyez patients, soyez compréhensifs, soyez responsables. Tel est l’appel de Mantasha Ghurhoo, directrice de communication à la Central Water Authority (CWA). En ce qui concerne les coupures d’eau, elle explique : «Les habitants du Sud reçoivent de l’eau de Rivière-du-Poste et comme c’est la sécheresse en ce moment et que le niveau d’eau a baissé drastiquement, il a fallu revoir l’heure de distribution afin d’éviter le pire. Puis, depuis le Nouvel An, ils ont un manque d’eau à cause de la grande consommation d’eau durant la période festive. On effectue des coupures car on n’a pas d’autre solution pour le moment.»

 

Certaines régions, explique-t-elle, n’ont pas d’eau à cause d’une baisse dans la pression d’eau. «On fait le nécessaire pour que les camions citernes y soient et que les habitants ne manquent de rien.» 

 

Une fois qu’il y aura une amélioration au niveau des réservoirs et des nappes phréatiques, «la situation reviendra à la normale», assure Mantasha Ghurhoo. Elle conclut : «Nous vous demandons d’être patients, compréhensifs, responsables et d’éviter d’arroser en cette période de sécheresse car toute la population est affectée.»