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Élection partielle : Le no 18 au rythme du Nomination Day

Ils étaient attendus, ils sont nombreux à être venus. Les gros blocs politiques, les petits mouvements et les candidats indépendants se sont enregistrés en vue de briguer les suffrages lors de la prochaine élection partielle à Belle-Rose/Quatre-Bornes. Seule absente de cette journée haute en couleur : l’Alliance Lepep. Une absence qui est loin d’être une surprise.

Une ambiance électrique, des partisans survoltés, des vagues de couleurs et un nombre de candidats qui a créé la surprise. Hier, samedi 4 novembre, la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes a vibré au rythme du Nomination Day, jour où tous les candidats à cette élection partielle sont officiellement venus s’inscrire. Ils étaient 40 au total. Un record qui n’a pas été atteint depuis 1998. Ainsi, pendant toute la journée, ceux qui brigueront les suffrages, le 17 décembre, se sont succédé au collège SSS Sodnac. Certains dans une ambiance folklorique, d’autres en toute discrétion. 

 

Les candidats, principalement ceux des gros blocs politiques, n’ont, eux, absolument pas voulu faire dans la demi-mesure. T-shirts et casquettes colorés, banderoles, pavillons, instruments de musique, défilés de voitures, pétarades, entre autres, ont été mis en avant pour faire forte impression. Si dans les rues, malgré les oriflammes et les affiches qui donnent le ton, les habitants semblent vaquer à leurs occupations habituelles, à l’approche du collège SSS Sodnac, le brouhaha festif ne laisse aucun doute. La première démonstration de force de la journée a commencé avec Roshi Bhadain du Reform Party, qui a quitté le centre d’investiture sur les épaules de ses partisans qui scandaient : «Roshi, nou fierte.»

 

Une vague jaune qui a très vite envahi la rue Sodnac avant de croiser celle des Mauves qui se dirigeait vers la SSS Sodnac. Les deux partis se sont alors défiés à coups de tambour et de klaxon. Alors que tout le monde guettait l’arrivée d’un possible candidat de l’Alliance Lepep, qui n’est finalement jamais venu, c’est aux côtés de son leader Paul Bérenger, très attentif à son poulain, que Nita Juddoo débarque sous les cris des militants réunis. Pour la soutenir, ces derniers n’ont pas hésité à sortir le grand jeu. Alors qu’elle faisait son entrée sous le regard protecteur du leader du MMM, qui ne l’a pas quittée d’un pouce, ce sont les pétarades qui éclatent au loin. 

 

Tour à tour, les candidats et leurs supporters investissent la cour du Sodnac SSS en criant, en chantant, en dansant. Le PMSD aussi, dont les partisans ont croisé le chemin de ceux du MMM qui s’en allaient sur la fameuse chanson Soldat lalit militant, n’a pas manqué de faire une entrée en fanfare. «PMSD plus fort», «PMSD victoire», «Xavier Premier ministre» criaient les Bleus dans des haut-parleurs. Après avoir rempli toutes les formalités, c’est en chanson et sous une tonne d’applaudissements que le candidat Dhanesh Maraye est accueilli. 

 

Le mouvement Rezistans ek Alternativ et son candidat Kugan Parapen ont, eux, choisi de venir plus discrètement. Un choix voulu et assumé, disent-ils. Le message qui apparaît sur les T-shirts est on ne peut plus clair :#Napa soutir pouritir. «Nous sommes là sans flafla, dans le respect de nos institutions. Nous ne sommes pas à un meeting», lance Jean-Yves Chavrimootoo. Jack Bizlall et Dhanrajsingh Aubeeluck, pour leur part, sont très vite happés par le mouvement de foule des Rouges qui se lancent à l’assaut du centre d’investiture. Une entrée faite dans l’agitation, l’excitation et un brouhaha qui n’a visiblement pas plu à tout le monde. «Koum sa do. Inpe tro la», lance une femme qui vient de se faire pousser. Un petit incident qu’elle oublie cependant très vite avant d’aller scander le nom d’Arvin Boolell, parmi les vuvuzelas et les tambours, à sa sortie du bureau.

 

Peu après, c’est dans une ambiance tout aussi survoltée que Tania Diolle, candidate du Mouvement patriotique, fait son entrée. Marchant côte à côte avec Alan Ganoo et les autres membres du parti derrière la banderole au slogan Zeness ! Zordi Tania, dimé toi ! Ansam nu kapav !, au son des pétarades, la jeune universitaire est acclamée. Si quelqu’un a décidé de faire une entrée atypique, c’est bien le candidat du Mauritius Conservative Party, Ashiq Persand, qui a débarqué en musique. Pour l’occasion, trois musiciens, munis de leur ravanne, entonnent un séga, alors que, pendant ce temps, les rues de Belle-Rose/Quatre-Bornes brillent de toutes les couleurs. 

 

La parole aux candidats…

 

Ils sont 40 en lice dans la course de la partielle au no 18. Après l’étape du dépôt des candidatures qui a eu lieu le samedi 4 novembre, les candidats sont confiants. Ils nous livrent leurs réactions à quelques semaines du Jour J. 

 

Nita Jaddoo, MMM :«J’ai le soutien de mon leader. Je suis contente de la confiance que mon parti a placée en moi. Notre équipe est en forme. Nous sommes arrivés dans la dernière ligne droite. J’espère que la campagne se passera dans la sérénité comme cela a été le cas jusqu’à présent. Je vais me montrer digne de la confiance qu’on a placée en moi.»

 

Arvind Boolell, Parti travailliste :«On va accentuer avec la campagne de proximité qu’on a commencé à faire. On va privilégier des dialogues tout en étant à l’écoute de l’électorat. On connaît les problèmes aigus et épineux qu’il y a à Belle-Rose/Quatre-Bornes. Nous, on veut résoudre ces problèmes. Notre objectif, c’est de fédérer l’opposition, de venir avec des questions pertinentes et d’acculer le gouvernement.»

 

Roshi Bhadain, Reform Party : «On va vers une grande victoire. L’enjeu de cette élection est simple. Pendant les exercices de porte-à-porte, nous avons compris que nous allons gagner. Les rails qui seront placés pour le projet Metro Express et le système de tout-à-l’égout sont une charcuterie routière. J’ai tout remis entre les mains des habitants de Quatre-Bornes. Avek sa platform bann zenn kinn leve, c’est une alternance pour le pays. Les gens auront une alternative pour qui voter.»

 

Tania Diolle, Mouvement patriotique :«On est très satisfaits de l’accueil qu’on a eu après l’annonce de ma candidature. Avec le Nomination Day, on officialise la démarche du Mouvement patriotique de contribuer à la politique mauricienne avec de nouvelles idées et une nouvelle façon de faire.»

 

Dhanesh Maraye, PMSD : «Notre bataille est claire. On est là pour apporter plus de méritocratie dans le pays. On est là pour en finir avec la corruption dans le pays. On va faire notre travail pour la génération future.»

 

Kugan Parapen, Rezistans ek Alternativ :«Notre slogan pour cette partielle, c’est Na pa soutir pouritir. On veut envoyer un message à l’électorat de Quatre-Bornes pour lui dire qu’on compte sur lui pou na pa soutir politik. On lui demande d’avoir un vote intelligent. Maurice est au bord d’une crise sociale. Les politiques ont trahi la population, l’avenir et la jeunesse. Et c’est à cette jeunesse qu’on fait appel. On lui demande de nous donner un coup de main pour remettre ce pays sur les rails.»

 

Reshma Sumputh-Ramchurn, Muvman Travayis Militan : «La façon dont la politique se fait actuellement nous a interpellés. On veut changer les choses. Je représente les valeurs du parti qui place l’électorat au centre de tout. Cette partielle permet à l’électorat de Quatre-Bornes de choisir un candidat qui amènera des changements.»

 

Pramode Jaddoo, candidat indépendant :«Les partis actuels sont démodés avec des leaders qui bluffent. Je mène ma campagne directement avec l’électorat tous les jours. Il y a eu une grande négligence concernant la ville de Quatre-Bornes. Il y a un retard à rattraper. Par exemple, il faut s’attaquer au problème de la circulation.»

 

Maharajah Madhewoo, The Liberals : «Les gens en ont marre des partis traditionnels. Il faut du changement. J’ai toujours dit que si je deviens député, je n’accepterai pas de salaire. Ma paye, si jamais je suis élu, sera distribué aux démunis de la circonscription.»

 

Cindy Antonio, Les Verts fraternels :«Nous avons confiance en notre programme, surtout en ce qui concerne le combat contre la pauvreté et le projet Metro Express. Je suis très à l’aise pour faire campagne.»

 

Eddy Louis Joson, Ligue républicaine : «J’ai pris toutes les revendications des habitants de Belle-Rose/Quatre-Bornes et si jamais je suis élu, j’irai partager ces doléances au Parlement. En sillonnant la ville, j’ai surtout vu beaucoup de pauvreté et ça ne peut pas continuer en 2017. Je suis pour qu’on diminue les salaires des ministres.»

 

Cehl Meeah, Front solidarité mauricien :«Dans toutes les élections auxquelles nous avons participé dans le passé, nous avons marqué l’histoire. Même en prison, j’ai été élu. Je sens que l’histoire m’appelle encore une fois et peut-être qu’on aura encore la possibilité de marquer l’histoire. Le FSM mise sur la vérité et la moralité qui est notre motto.»

 

Nitish Joganah, candidat indépendant :«La politique actuellement est tombée à un niveau très bas. Si je suis élu, je deviendrai un modèle de député. Je vais bouger pour l’intérêt de mon endroit car j’ai grandi à Quatre-Bornes.»

 

Dewanand Gunoory, candidat indépendant :«Si je suis élu, je donnerai tout mon salaire pour les gens qui sont au bas de l’échelle.»

 

Yuvan Beejadhur, Nouveau front politique :«Les gens ont ras-le-bol de ce qui se passe dans le pays. Il y a certes des nouveaux visages sur l’échiquier politique mais les mêmes méthodes sont utilisées. Avec l’expérience que j’aie pour avoir travaillé comme chef d’équipe à la Banque mondiale, je sais que je pourrai mettre mon expertise au service du pays.»

 

Alexandre Barbès-Pougnet, Ralliement citoyen pour la patrie : «Je me suis présenté pour gagner, pas pour moi mais pour les Mauriciens. Ce n’est pas un programme qu’on doit proposer. On doit écouter la population et c’est leur proposition que je vais aller défendre au Parlement.» 

 

Vidyanand Ramchurrun, candidat indépendant :«Si je me présente, c’est parce qu’il y a beaucoup de choses à faire pour la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes. J’habite la ville et je sais que les habitants ont besoin de renouveau et de concret.»

 

Jack Bizlall, Muvman Premye Me : «Rendez-vous le 18 décembre. Je ne suis pas candidat à cette élection pour être un figurant.  La bataille sera dure sur le terrain. L’électorat de Quatre-Bornes doit faire un choix. Le 18 décembre, il faut une personne qui peut amener un plus au niveau des idées et des actions.» 

 

Venkanah Nasanah, candidat indépendant :«Si quelqu’un a étudié jusqu’au HSC et est aujourd’hui au chômage, c’est un acte de criminalité. Ma politique, c’est une politique de déflation ; ne pas laisser les produits augmenter.»

 

Danrajsingh Aubeeluck, Parti Malin : «Je serai un vrai chien de garde pour le peuple et la classe des travailleurs surtout. Actuellement, le peuple ne veut plus entendre les politiques qui sont au pouvoir. Ils éprouvent du dégoût pour eux. Dans le monde, nous voyons que les petits partis font mieux que les grands partis, d’où ma candidature à cette élection.»

 

Solani Bhujun, Front libération national :«J’ai 22 ans et je suis une jeune qui suit la politique. Je connais la réalité des jeunes et surtout le problème du chômage qui les affecte. Je veux être leur porte-parole.»

 

Ismaël Nazir, Front libération national :«On est un parti avec un programme et une équipe motivée et dévouée. On veut être à l’écoute des citoyens, notamment des habitants de la ville de Quatre-Bornes.  On travaille surtout sur un plan avec un gouvernement où il y aura 12 ministères pour gérer le pays et avec comme priorité la création d’emplois pour les jeunes.»

 

Basdeo Rajmohun, candidat indépendant :«Je me suis engagé dans cette campagne parce que j’aime mon pays et parce que j’ai mal lorsque je vois des fléaux comme la drogue détruire nos jeunes.»

 

Nathalia Vadamootoo, candidate indépendante : «Je me présente parce que je veux m’engager pour la ville de Belle-Rose/Quatre-Bornes et pour mon pays.» 

 

Rodgers Désiré Antonio Johnson, Parti taxi militant malere mauricien : «Je suis la politique depuis l’âge de  14 ans. J’ai été au MMM, puis au PMSD. J’aime la politique. Je suis un travailleur social. Je me suis jeté dans cette partielle parce que je suis contre le projet Metro Express. Je vais travailler pour toute l’île.»

 

Vivek Pursun, Mauritian National Congress : «Nous allons faire de la politique comme Roshi Bhadain. Nous soutenons les personnes de son calibre. Je félicite les jeunes dynamiques qui veulent faire de la politique autrement.»

 

Ashiq Persand, Party leader : «La situation politique est une catastrophe. On voit toujours les mêmes têtes et il n’y a pas de changements ni de développements. Et ils n’ont aucun respect pour les femmes ni pour les citoyens de par leur façon de s’exprimer. J’ai déjà un manifeste avec un programme complet.»

 

Marino Karuthasami, Mouvement jeunesse populaire :«Je me suis engagé parce que tous les politiques actuels dupent les gens. Je voudrais représenter une alternance. Je veux aussi me battre pour Quatre-Bornes parce que la ville est en train de se dégrader.»

 

Ravindrasingh Rughoonauth, candidat indépendant :«Je m’engage surtout parce que je suis contre le projet Metro Express

 

Tahidj Khan Chady, candidat Indépendant : «Si je m’engage, c’est surtout pour la jeunesse mauricienne. J’ai tout un programme pour son avenir.»

 

Eric Grand-Port, candidat indépendant :«Je me suis inscrit parce que je veux croire en un renouvellement de la classe politique.»

 

Giridhari Seetohul, Republican Labour Party : «Nous avons une équipe très solide, avec des membres intègres et qui connaissent bien la justice sociale. Nous allons faire du bon travail.»

 

 

Textes : Amy Kamanah-Murday et Christophe Karghoo