• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Deux hommes tabassés à mort cette semaine

Ils ont subi le même terrible sort, le même jour. Narainen Valaydon, 76 ans, et Iswhur Dinnoo, 46 ans, ont été mortellement agressés par des individus dans la soirée du lundi 19 janvier, le premier à Mahébourg et le second à Plaine-Magnien. Les deux hommes laissent derrière eux des familles bouleversées qui n’arrivent pas à comprendre ni les motifs ni la violence derrière ces agressions. Une troisième famille, elle, pleure amèrement l’un des siens qui est mort un mois après avoir été tabassé par son propre fils. Les proches des victimes témoignent…

Savitree, la fille de Narainen Valaydon, 76 ans : «Il a été agressé pour une histoire d’argent»

 

Ceux qui étaient venus lui rendre un dernier hommage mardi dernier ont eu bien du mal à le reconnaître sur son lit de mort. Narainen Valaydon, 76 ans, portait un épais bandage sur une partie du visage pour cacher ses multiples blessures reçues lors de l’agression qui lui a coûté la vie le lundi 19 janvier. Le jour des funérailles, ses proches étaient partagés entre tristesse, incompréhension et choc.

 

La tristesse d’avoir perdu un être cher, l’incompréhension et le choc devant la façon dont il a perdu la vie, soit dans des circonstances terribles. Cet habitant de Mahébourg a été retrouvé gisant dans une mare de sang à son domicile. Il a rendu l’âme quelques heures plus tard à son arrivée à l’hôpital de Candos. Selon la police, cet ancien chauffeur d’un corps paraétatique, qui vivait seul depuis le décès de son épouse, a été roué de coups et a également été agressé à l’arme blanche.

 

Il aurait été tabassé à mort pour avoir proposé à une jeune femme de 16 ans, Pooja, d’avoir des relations sexuelles avec lui contre paiement. Il aurait déjà eu de tels rapports dans le passé avec l’adolescente. Mais cette fois, celle-ci aurait refusé et mis au courant son petit ami Jason St-Mart qui se serait pointé chez le vieil homme avec d’autres complices pour lui donner une leçon. Après le drame, Pooja, Jason, 24 ans, et son frère Steeve, 33 ans, ont été arrêtés et inculpés provisoirement d’assassinat.

 

Mais la famille ne croit pas du tout en cette histoire de proposition indécente qui a mal tourné. La fille de Narainen Valaydon, Savitree Boyragee – il a aussi une autre fille et un fils – s’insurge : «C’est totalement faux. Mon père n’était pas comme cela. Il n’a jamais eu de problème avec personne. Il était très pieux et se dévouait à sa famille. Il était très en forme pour son âge et était très populaire dans son entourage. C’était également un farceur.» Savitree n’arrête pas de penser, avec horreur, à la façon dont son père est mort et à la violence à laquelle il a dû faire face dans les dernières heures de sa vie : «Mon père était méconnaissable sur son lit de mort à cause des coups. Ses agresseurs se sont acharnés sur lui. Ils lui ont aussi brisé un bras. Zot inn fer mari dominer ar li. C’est un choc terrible pour tous les membres de notre famille.»

 

Selon les proches de Narainen Valaydon, ce dernier aurait été tabassé à mort alors qu’il revenait de la boutique du coin où il était allé s’acheter des cigarettes. Leur thèse, c’est que le septuagénaire aurait été suivi chez lui par ses agresseurs qui l’auraient tabassé pour une histoire d’argent. «Au moins cinq personnes, tous originaires de Mahébourg, ont tabassé mon père. Il y aurait même une femme dans la bande, à en croire les témoins. Mon père connaissait cette fille et les autres, car ils lui demandaient souvent de l’argent pour s’acheter des cigarettes, entre autres choses. On m’a fait comprendre qu’il aurait déjà eu des embrouilles avec ces personnes-là dans le passé à cause de ces nombreuses demandes. Cette fois, elles l’ont tabassé parce qu’il a refusé de leur donner des sous», soutient Savitree.

 

Elle a appris l’agression ce soir-là à travers une voisine de son père. «Elle m’a appelée pour me dire que mon père avait été battu et qu’il gisait à terre, dans sa cour. Quand mes proches et moi sommes arrivés sur les lieux, la police l’avait déjà transporté à l’hôpital. Les policiers nous ont dit qu’il avait été battu et poignardé», raconte la benjamine de Narainen Valaydon qui habite à quelques pâtés de maisons de celle de son père.

 

Lorsque Savitree et les siens sont arrivés à l’hôpital de Mahébourg, Narainen Valaydon était déjà pris en charge par une équipe. «L’un des médecins nous a dit que l’état de santé de mon père était très critique. Il saignait abondamment du nez. Le personnel soignant a alors pris la décision de le transférer à l’hôpital de Candos où il devait passer au scanner. Hélas, il a rendu l’âme à son arrivée sur place.»

 

Les funérailles de Narainen Valaydon ont eu lieu le mercredi 21 janvier, après l’arrivée de sa fille aînée au pays. Cette dernière vit en France. C’est avec une immense émotion que ses enfants et autres proches lui ont dit un dernier adieu.

 


 

Pooja, 16 ans : «Cet homme voulait avoir des relations sexuelles avec moi pour Rs 500»

 

Une histoire dans une autre. Narainen Valaydon aurait été tabassé à mort pour une histoire de sexe et d’argent. C’est du moins ce qu’avance Pooja, celle par qui tout serait arrivé. Selon les dires de cette adolescente de 16 ans, son petit ami se serait rendu chez le septuagénaire le soir du drame, accompagné d’amis, pour lui régler son compte : «Cet homme voulait avoir des relations sexuelles avec moi pour Rs 500.»

 

Pooja, qui aurait eu des relations sexuelles avec Narainen Valaydon dans le passé contre paiement, raconte l’avoir rencontré à la boutique du coin : «Quand il m’a fait cette proposition, je l’ai giflé. Il m’a alors insultée. J’ai appelé mon petit ami pour le mettre au courant. Il était très en colère et s’est rendu au domicile du vieil homme avec un groupe d’amis pour lui demander des explications.» Les jeunes gens ont d’abord brisé plusieurs vitres de la maison de Narainen Valaydon à coups de pierres, avant que l’un d’eux ne franchisse le mur entourant la maison pour ouvrir le portail. L’homme a été ensuite agressé dans sa cour, notamment à l’arme blanche.

 

Peu après le drame, la police a appréhendé Pooja, son petit ami Jason St-Mart et le frère de celui-ci, Steeve. Le lendemain, ils ont comparu en cour où une charge provisoire d’assassinat a été logée contre eux. Ce qui révolte les proches de Narainen Valaydon. «Tou sa bate mo papa in gagne la, enn sel dimun la polis inn arete. Nu pa dakor ar sa ditou», s’insurge Savitree, la fille de la victime.

 

Selon certains habitants de la localité où habitent les protagonistes du drame, Pooja serait une adolescente à problèmes depuis que sa mère, âgée de 39 ans, a quitté le toit conjugal pour aller habiter chez son amant de 22 ans. Depuis, la jeune fille fait le va-et-vient entre la nouvelle maison de sa mère et celle de son père qui se situe non loin du domicile de Narainen Valaydon. Les gens de l’endroit disent aussi que ce dernier était «vicieux et voyeur». Ce que réfutent catégoriquement les proches du septuagénaire, très en colère que de telles insinuations viennent salir sa mémoire. L’enquête, quant à elle, se poursuit et d’autres arrestations sont à prévoir.

 

 


 

 

Meenka, la fille d’Iswhur Dinnoo, 46 ans : «Mon père Iswhur est décédé à cause de Rs 200»

 

Ils étaient déjà orphelins de mère, voilà qu’ils sont aujourd’hui orphelins de père également. Les enfants d’Iswhur Dinnoo, deux filles de 20 et 13 ans, et un fils de 16 ans, se remettaient avec difficulté de la mort de leur maman, il y a deux ans, des suites d’un ulcère. Voilà qu’un autre drame leur tombe dessus. Leur papa les a quittés le mardi 20 janvier, dans des circonstances pour le moins tragiques.

 

Cet habitant de Plaine-Magnien a connu une fin atroce après avoir été tabassé à mort par trois personnes de sa localité. Son corps sans vie a été retrouvé par la police à la rue Cross, Plaine-Magnien, à proximité d’une succursale de Supertote. Il avait plusieurs blessures, notamment au visage et aux avant-bras. Selon le rapport d’autopsie, la victime est décédée suite à de graves blessures à la tête.

 

Les suspects ont été arrêtés et placés en détention. Imteaz Chettee, un récidiviste notoire de 37 ans, Akmez Surooprajally, un cordonnier de 18 ans, et Savish Prevost, âgé de 21 ans, sont passés aux aveux. Une affaire d’argent serait à l’origine de cette tragédie. «Mon père est mort à cause de Rs 200. D’après la police, les trois suspects en voulaient à son argent et c’est pour cela qu’ils l’ont tabassé. C’est horrible de penser qu’en 2015, les gens tuent toujours pour un peu d’argent», pleure Meenka, l’aînée d’Iswhur Dinnoo, qui a appris la terrible nouvelle le lendemain seulement.

 

Le soir du drame, Iswhur Dinnoo était, semble-t-il, sorti prendre l’air après le dîner et s’acheter des cigarettes, comme à son habitude. «Je travaille comme superviseur dans le service de sécurité d’un grand magasin à Bagatelle et je suis rentrée chez moi vers 23h30. La porte principale de la maison n’était pas fermée à clé. La porte de la chambre de mon père était également ouverte. Le bol dans lequel il mangeait son repas était entreposé dans l’évier et je pensais qu’il allait vite rentrer après sa sortie du soir habituelle. Je suis allée dormir peu après», raconte Meenka.

 

À son réveil vers 6h30 le lendemain matin, la jeune femme, ne voyant pas son père dans la maison, a cru que ce dernier, maçon de profession, était déjà parti travailler. «Il se réveillait très tôt pour se rendre sur les chantiers. Mais quelque chose m’avait semblé bizarre ce matin-là. Son lit n’était pas défait, à croire qu’il n’avait pas dormi dedans. Finalement, je me suis dit qu’il avait dormi devant la télévision, comme il le faisait parfois, et j’ai vaqué à mes occupations avant d’aller travailler», confie Meenka.

 

En vérifiant ses appels et messages pendant l’heure du déjeuner, elle constate qu’elle a deux appels manquants d’un numéro dont elle apprendra plus tard que c’est celui du bureau de la Criminal Investigation Division de sa localité. «J’ai rappelé et un préposé m’a fait comprendre que la police a retrouvé un cadavre et qu’il fallait l’identifier. Sur place, j’ai tout de suite reconnu mon père à son orteil et au T-shirt qu’il portait. Son visage était complètement défiguré. Les policiers ont dû me montrer des photos pour l’identification.»

 

Selon Meenka, son père a connu une fin particulièrement horrible : «Quand ses agresseurs ont vu qu’il avait de l’argent sur lui, ils l’ont giflé et mis des coups de pieds au ventre. Ensuite, ils l’ont tailladé aux bras, au ventre et au dos avec un cutter. Mon père, qui était solide, a dû se défendre et c’est à ce moment-là qu’ils lui ont assené un coup de brique sur la tête. Sa mem kinn touy li sa.»

 

Aujourd’hui, elle n’a qu’un souhait : «Nous espérons que justice sera faite. Mon père ne méritait pas de mourir ainsi. On nous a fait comprendre qu’il a beaucoup souffert. Je ne souhaite à personne de vivre ce que nous vivons actuellement.» Iswhur Dinnoo laisse derrière lui des enfants complètement perdus tant leur douleur est grande. Avec ce tragique départ, ils se retrouvent privés de leurs deux parents à tout jamais.
 

 


 

Clifford Petite, battu par son fils, décède après un mois : La détresse de ses proches

 

La disparition d’un être cher, battu à mort par un étranger, est une épreuve très dure à vivre. Mais lorsque l’être cher en question a été mortellement agressé par un membre de la famille, la peine devient insurmontable. C’est la triste réalité que vit la famille Petite de Chemin-Grenier. Clifford Petite, un vigile de 56 ans, a été tabassé par son fils Fabrice Louis Petite le 12 janvier, suite à une dispute. Le dimanche 18 janvier, l’homme a été admis à nouveau à l’hôpital de Souillac, car son état avait empiré. Quelques heures plus tard, il a rendu l’âme.

 

Après le drame, la police a arrêté le présumé agresseur. Fabrice Louis Petite, 23 ans, a été présenté en cour sous une charge provisoire de coups et blessures sans intention de tuer, avant d’être conduit en cellule policière jusqu’à sa prochaine comparution.

 

Virginie Petite, la fille de la victime, est inconsolable depuis sa disparition tragique. Pour elle, ce drame aurait pu être évité. «Mon père était quelqu’un de très calme. Il travaillait dur pour que sa famille ne manque de rien. On est à cinq enfants, le plus jeune a 8 ans. Ma mère ainsi qu’un de mes frères souffrent d’un handicap mental. Mon père ne supportait pas qu’on abuse d’eux de quelque manière que ce soit. Et c’est pour cela qu’une bagarre a éclaté», explique Virginie, sous le choc.

 

Elle poursuit son pénible récit : «Mon frère avait fait la connaissance d’une femme qu’il avait ramenée sous notre toit. Le problème, c’est qu’elle abusait de la bonté de ma mère qu’elle prenait pour sa servante. Nous avons évoqué ce problème avec mon frère et il s’est énervé. Quand mon père est intervenu, il s’en est pris à lui violemment», soutient la jeune femme, très affligée.

 

Selon elle, son frère a changé depuis qu’il a rencontré sa dernière conquête, il y a six mois. «Il a étudié jusqu’en Form III, avant de rejoindre le monde du travail. Il a d’abord travaillé comme vigile, puis il était devenu aide-camionneur. Son comportement a drastiquement changé quand il a rencontré cette femme. Le jour de cette horrible dispute, mon frère était sous l’influence de l’alcool. Voilà le résultat», regrette Virginie. Sa famille n’est pas près de surmonter une telle épreuve.

 

Laura Samoisy