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Dérèglement climatique : ces pays où le thermomètre s’affole

Olivier Fra parle de la situation au Cambodge. Darren Chung raconte comment il a vécu la période de forte chaleur  en Thaïlande.

«Attention, l’indice de chaleur a atteint le niveau considéré comme extrêmement dangereux. Veuillez vous abstenir de passer du temps dehors», a alerté la municipalité de Bangkok (BMA) sur Facebook ces derniers jours. La Thaïlande traverse une nouvelle période de chaleur extrême qui a atteint un tel niveau que les millions d’habitants de la capitale sont priés  d’être prudents...

Il est question d’inconfort. De mal-être également. Et aussi de malaises. Depuis quelque temps, le royaume d’Asie du Sud-Est est touché par une vague de chaleur caniculaire liée au changement climatique. Conséquence : le mercure grimpe, les thermomètres s’affolent et les habitants de certaines régions suffoquent. La température dépasse ainsi les 44°C dans certains endroits. Et dans plusieurs provinces, les fortes chaleurs se traduisent par des ressentis de température atteignant 52°C. Une situation qualifiée d’«enfer absolu» par certains et d’«insupportable» par d’autres, et qui entraîne de plus en plus de problèmes de santé. Les autorités parlent de 30 morts par insolation depuis le début de l’année, notamment les plus fragiles, soit les personnes âgées et les personnes les plus pauvres des régions touchées ne disposant pas de l’air conditionné et faisant des métiers qui nécessitent de rester dehors.

 

La vague de chaleur qui sévit actuellement est considérée par les professionnels de la météorologie comme «la plus extrême dans l’histoire du climat». L’Asie est particulièrement concernée puisque le continent, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), se réchauffe plus rapidement que la moyenne. Parmi les régions du continent – et du monde – les plus touchées figure l’Asie du Sud-Est dont les pays pourraient atteindre le seuil de 220 jours de chaleur extrême par an. L’Asie du Sud est ainsi impactée par les températures actuelles jamais vues dans ces deux régions et qui y occasionnent d’importantes restrictions. Parmi les pays victimes de cette chaleur inédite, il y a les Philippines, la Birmanie, le Bangladesh, le Népal, le Cambodge, le Vietnam, l’Inde, sans oublier la Thaïlande, qui sont tous en alerte face à des températures supérieures à 40°C depuis des semaines.

 

Les vagues de chaleur dans cette région deviennent, selon les experts, plus intenses, plus longues et plus fréquentes en raison du changement climatique. Le département de météorologie de Dacca souligne que «la température quotidienne du mois d’avril enregistrée entre 1981 et 2010 s’élevait à 33,2°C, tandis que cette année, les stations météorologiques réparties sur le territoire ont enregistré des températures supérieures de 2 à 8 degrés». Le phénomène El Niño est aussi pointé du doigt pour expliquer la situation. «L’absence de nuages dans El Niño signifie que les températures sont susceptibles d’être plus élevées en moyenne», a expliqué Milton Speer, météorologue et chercheur à l’Université de technologie de Sydney, à l’AFP. Et cette tendance de températures élevées s’installe de plus en plus un peu partout. La Birmanie a atteint, ces derniers jours, son record de chaleur pour une journée du mois d’avril avec 48,2°C. Ces températures ont été enregistrées dans la ville de Chauk, dans le centre du pays, alors que le mercure a atteint 44°C à Mandalay (centre), la deuxième ville du pays. Même le Népal, pourtant en altitude dans la chaîne de l’Himalaya, a mis en alerte ses hôpitaux avec des pointes à 43°C enregistrées.

 

«C'était la catastrophe»

 

En Thaïlande, les habitants essayent tant bien que mal de faire avec. Ce n’est pas notre compatriote Darren Chung, qui y a expérimenté les températures extrêmes de ces derniers jours, qui dira le contraire. «À Bangkok, ces derniers jours, il a fait dans les 36 degrés à monter, mais il n’y avait pas beaucoup d’humidité, donc la chaleur était supportable. Il y avait des petites brises de temps en temps. Par contre, j’étais à Phuket la semaine dernière et ce n’était pas la même chose. C’était la catastrophe. Il y avait un fort taux d’humidité avec des pics de chaleur pas possibles», nous confie Darren Chung qui confirme l’inconfort de ces derniers jours. «Le plus énervant, c’était la transpiration continuelle dès qu’on mettait les pieds à l’extérieur. Une fois dehors, on pouvait avoir le T-shirt complètement mouillé comme si on sortait de la douche. Je n’ai jamais vécu un truc pareil. Toutefois, ce que j’ai trouvé bizarre, c’est que malgré les consignes de rester à l’intérieur, les Thaïlandais vaquaient à leurs occupations habituelles. Bien évidemment, ils devaient travailler. Les routes étaient remplies de monde. Dans les foires, malgré la chaleur étouffante, il y avait toujours autant de gens et de touristes. Les consignes des autorités étaient de rester à l’intérieur mais à l’extérieur, il y avait toujours du monde», souligne notre compatriote.

 

Avec la période caniculaire, les autorités thaïlandaises avisent de rester hydratés, d’appliquer de la crème solaire et de pratiquer les activités sportives à l’intérieur pour éviter un coup de chaud. Darren a aussi ses astuces pour supporter la chaleur. «Il faut boire de l’eau car avec ces fortes températures, on transpire beaucoup. Chercher un mall climatisé ou retourner à l’hôtel au plus vite pour profiter de la climatisation est aussi un moyen de combattre la chaleur», poursuit le jeune homme.

 

Selon les experts, l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie, comme le souligne l’OMM, l’impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère. Olivier Fra, un autre de nos compatriotes qui est lui installé au Cambodge, en sait quelque chose. «En six ans, c’est la première année où la chaleur m’est insupportable. On a atteint les 40 degrés et ceux qui n’ont pas de climatiseur vivent un réel enfer. À cause de la température, nos habitudes quotidiennes ont changé. La plus flagrante est que les gens évitent de sortir en journée pour ne pas être exposés au soleil», nous raconte Olivier Fra tout en évoquant les astuces que les Cambodgiens ont trouvées pour faire face à la situation.

 

«Pour se protéger, comme c’est la coutume vestimentaire au Cambodge, les gens se couvrent littéralement de la tête aux pieds en portant des pantalons, des chaussettes avec des tongs, des chapeaux, des gants, des vêtements à manches longues et certains se couvrent même le visage avec des masques en toile. Mais dans mon cas, c’est différent. Plus il fait chaud, moins je m’habille; je suis en tongs, mini-short et débardeur. Les gens sont avisés d’éviter le soleil, d’utiliser de la crème solaire tous les jours et de s’hydrater fréquemment dans la journée», conclut notre compatriote au moment où le thermomètre dans son pays d’adoption n’arrête pas de s’affoler...