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Démission et élection partielle : À l’heure du Bhadain Show

Tantôt sarcastique, tantôt ironique, Roshi Bhadain s’est montré très critique envers ses adversaires.

Il l’avait annoncé. Il l’a fait. Roshi Bhadain a démissionné de son poste de député de l’Assemblée nationale et provoque une élection partielle au no 18. Confiant, il ambitionne de contrer les plans du gouvernement, de redéfinir la scène politique et de redonner aux électeurs le droit de vote.

Tousles regards étaient braqués sur lui. Une semaine après l’avoir annoncé au Parlement, Roshi Bhadain a effectivement démissionné comme député du no 18, prenant à contre-pied ceux qui le taxaient de bluffeur et provoquant une élection partielle dans cette circonscription. Il avait donné rendez-vous à tous, le samedi 24 juin, au quartier général du Reform Party, pour s’expliquer. 

 

Pour l’occasion, prélart, oriflammes, posters et bouquets de fleurs aux couleurs du parti sont de sortie. Les partisans, eux, arborent fièrement leur T-shirt jaune. Pour se mettre dans l’ambiance en attendant le big boss, la sono fait tourner en boucle la chanson des Kids United, On écrit sur les murs, visiblement hymne du Reform Party. Sheikha Khoodoruth, un des membres, s’active à distribuer les T-shirts. Cette implication est le résultat d’une véritable admiration pour Roshi Bhadain. «Il est très intelligent. C’est une université. Je suis là pour apprendre le maximum de lui.» Au moment de son arrivée, telle une star qui descend de sa berline, tous l’entourent. Des accolades et des poignées de mains chaleureuses sont distribuées alors que celui qui incarne «l’alternance» se fraie un chemin jusqu’à la petite scène montée rien que pour lui. 

 

Roshi Bhadain, mug personnalisé à la main et petit sourire en coin, balaie l’assistance du regard et se lance. «Parole donnée, parole sacrée. J’avais dit que je démissionnerais et je l’ai fait. Le projet de Metro Expressva causer la banqueroute de notre pays, mettre en péril l’avenir de nos enfants et cet endettement massif atterrira sur la tête des Mauriciens.» Il était donc de sa responsabilité, avance-t-il, de s’élever contre les plans du gouvernement. Trop de mensonges, d’incertitudes et de décisions dangereuses, dit-il. Pire. Les dégâts pour la ville de Quatre-Bornes et les alentours seraient, selon lui, tellement conséquents et constitueraient un tel danger de mort pour les usagers qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés. «S’il y a une seule maman qui pleure parce qu’elle a perdu son enfant, ma démission est justifiée. L’intérêt de Belle-Rose, de Quatre-Bornes, du pays et des Mauriciens passe avant tout», s’insurge-t-il, sous une vague d’applaudissements. 

 

«Des opportunistes»

 

Sa démission a donc pour objectif de contrer les plans du gouvernement, de redéfinir la scène politique et de redonner aux électeurs le droit de vote pour qu’ils puissent s’exprimer. Et en ce qu’il s’agit des élections, Roshi Bhadain, très confiant, ne pense pas avoir du souci à se faire. Dans cette partielle, les potentiels adversaires ne lui font absolument pas peur. «Je lance un défi à Pravind Jugnauth. Qu’il démissionne et vienne se mesurer à moi. J’entends dire que Navin Ramgoolam sera candidat ici. Vous pouvez ajouter Arvin Boolell, multiplier par Nita Deerpalsing, diviser par Patrick Assirvaden, ajouter Cader Sayed-Hossen, nous verrons s’ils peuvent battre Bhadain dans Quatre-Bornes.»

 

Toutefois, Roshi Bhadain ne peut s’empêcher de ressentir de l’amertume à l’égard de certains de ses collègues de l’opposition. Si Xavier-Luc Duval et Kavi Ramano l’ont soutenu, il regrette qu’il n’y ait pas une meilleure solidarité. Il dit ne pas comprendre pourquoi certains partis, comme le MMM, souhaitent aligner un candidat. Il regrette aussi qu’il n’y ait pas eu une démission en bloc de l’opposition. «Il y a des opportunistes. Je ne comprends pas leur attitude.» Paul Bérenger, suggère-t-il, devrait faire attention. Harold, militant depuis 1970, en est la preuve. «Il est venu me voir et m’a dit qu’il a retrouvé l’espoir», a déclaré Roshi Bhadain, avant qu’Harold ne pousse la chansonnette en pleine conférence de presse. 

 

Quoi qu’il en soit, le leader du Reform Party est prêt à se lancer dans l’arène. Cette partielle, affirme-t-il, sera l’une des plus grandes élections du pays. «Les habitants du no 18 sont des personne éclairées et qui n’ont pas vendu leur conscience. Ils sauront prendre la bonne décision.» Sanjeev Jaddoo ne quitte jamais bien longtemps son leader. Il croit tellement en la fameuse alternance politique qu’il a quitté son poste d’enseignant pour travailler à plein-temps pour le Reform Party. Avec son épouse Preety et ses enfants, il est persuadé que Roshi Bhadain est l’Emmanuel Macron à la sauce mauricienne. «Nous avons 100 % confiance en lui. C’est lui l’avenir de notre pays et de notre jeunesse.» Déjà en campagne, Roshi Bhadain, lui, n’a plus qu’une parole en bouche : «Donnez une chance à notre pays en choisissant le renouveau et l’alternance.» Parole donnée, parole sacrée ? 

 


 

La réplique de Pravind Jugnauth

 

Il est fini le temps des belles amitiés. Aujourd’hui, entre Pravind Jugnauth et Roshi Bhadain, rien ne va plus. Critiquant sévèrement son Budget, le leader du Reform Party a crié haut et fort que Pravind Jugnauth sera celui qui mènera le pays à sa perte. «L’histoire retiendra qu’il a accédé au poste de Premier ministre comme un imposteur.» Pravind Jugnauth, lui, n’a pas tardé à réagir. «Hier, on était dans le même comité. On me flattait, me faisait des éloges, me qualifiait de visionnaire. Ce ne sont que des hypocrites.»

 

Réfutant les propos de Roshi Bhadain, il a énuméré, à l’issue du comité central du MSM, les mesures prises par son gouvernement dans le dernier Budget comme preuve de l’engagement de son gouvernement. Vantant sa dernière mission en Inde, Pravind Jugnauth a tenu à rappeler que le Metro Express se fait dans l’intérêt du pays et de son développement, et cela à un prix défiant toute concurrence. «Ce crédit a été accordé avec des conditions sans précédent. L’Inde nous a offert Rs 12,7 milliards en cadeau et ça servira à tous les Mauriciens.» Garantissant que cette partielle ne fera pas office de référendum, le PM a assuré que les élections générales arriveront à la fin du mandat du présent gouvernement.