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Décès tragique d’Ezra, 19 mois | Christophe Firmin : «Mon fils n’était pas un enfant maltraité»

«J’ai fait de mon mieux pour sauver mon fils», soutient le jeune homme.

Le père du garçonnet décédé d’un œdème cérébral et pulmonaire la semaine dernière martèle que son fils était en parfaite santé jusqu’au jour fatidique.

«J’ai tout fait pour sauver mon enfant», lâche Christophe Firmin. Avec sa mine défaite et sa barbe de plusieurs jours, l’homme paraît accablé. Il a retrouvé la liberté conditionnelle le 15 février, après six jours en cellule. Il est accusé d’avoir causé la mort de son fils Ezra, 19 mois. Sa compagne Elodie Jules a été arrêtée et écrouée pour la même raison. Si les proches de Christophe Firmin ont pu rassembler les Rs 7 000 de la caution, ceux de la jeune femme n’ont pu en faire de même. «So fami pa ti ankor pey larzan kosion», explique le père d’Ezra. Elle reste donc derrière les barreaux. 

 

Le garçonnet avait été retrouvé mort dans la cour de la Summer Farm à La Marie Road, Vacoas, où son père habite et travaille comme vigile. Christophe Firmin et Elodie Jules ont d’abord assuré à la police que le petit s’était noyé mais le rapport d’autopsie les a contredits. Le nourrisson a succombé à un œdème cérébral et pulmonaire résultant, semble-t-il, d’une malnutrition. Au moment de l’autopsie, il avait l’estomac et les intestins complètement vides. Christophe Firmin et Elodie Jules ont alors été arrêtés sous une accusation provisoire d’homicide involontaire.

 

Maintenant qu’il est sorti de cellule, le père d’Ezra veut donner sa version des faits. «Je suis très triste. Ce qui est arrivé à mon fils est très malheureux. Mais je dois préciser qu’Ezra ne manquait de rien. Je me dévouais corps et âme pour lui. J’achetais à manger à crédit dans une boutique pour qu’il ne manque de rien. Mon fils n’était pas un enfant maltraité. C’est trop facile de m’accuser. On me juge sans connaître la réalité.»

 

Christophe explique qu’Ezra était venu passer quelques jours chez lui deux semaines avant le passage de Carlos et qu’il allait très bien. «Ezra a toujours été en bonne santé. C’était un enfant très actif. Lors de son dernier rendez-vous médical, il pesait 12 kg. Le médecin nous avait dit que c’était normal pour un enfant de son âge. Comment peut-on dire qu’il était un enfant maltraité ?» s’insurge-t-il.

 

La thèse de malnutrition, il la réfute catégoriquement. Selon Christophe Firmin, la veille du drame, son fils avait mangé du riz, du cari de poulet et des lentilles au dîner : «Il avait mangé avec nous vers 19h30. Ezra n’était pas difficile. Il a joué un peu et a ensuite fait ses besoins. Il s’était mis au lit peu après. Je l’ai vu vivant pour la dernière fois vers 8h30, le lendemain. Il jouait dans la cour du poulailler.»

 

30 minutes plus tard, Christophe Firmin s’est rendu à une boutique du coin où il a fait un brin de causette avec un ami avant de se rendre chez son ancien employeur pour récupérer sa carte d’identité nationale. Il est rentré à la maison peu après. Mais le silence qui régnait sur place l’a intrigué : «Élodie était seule. Je suis alors sorti pour chercher mon fils et la cadette de ma compagne qui vit également avec nous.»

 

La fillette jouait dans la cour mais pas de trace d’Ezra. Elle a alors indiqué à Christopher Firmin la direction prise par le garçonnet. «J’ai enfourché ma moto et je suis parti à sa recherche. Le chemin menait vers un champ de cannes. Sur place, j’ai eu le choc de ma vie. Ezra gisait dans un bassin à 50 mètres de la maison. J’ai sauté de ma moto pour lui venir en aide.»

 

Christophe explique qu’il a tenté une première fois de le ranimer avant de courir en direction de la maison avec son fils dans les bras : «J’ai tenté de le ranimer une deuxième fois. Élodie avait déjà téléphoné au SAMU. J’ai profité du temps d’attente pour changer ses vêtements et sa couche qui était sale. Les gens me jugent pour rien. J’ai fait de mon mieux pour le sauver ce jour-là mais il était déjà trop tard.»

 

Son séjour en détention lui a permis, dit-il, de réfléchir et de prier : «Je crois en la justice. Je crois également en la justice divine. J’insiste à dire que mon fils n’était pas maltraité. Il ne faut pas me juger sans savoir ce qui s’est réellement passé.»

 

Christophe Firmin attend maintenant que la police boucle son enquête pour connaître son sort ainsi que celui de sa compagne Élodie Jules. 

 


 

Me Rouben Mooroongapillay, avocat de Christophe Firmin : «La police est passé à côté d’un élément important»

 

L’avocat du père d’Ezra est catégorique. Selon Me Rouben Mooroongapillay, les enquêteurs sont passés à côté d’un élément de taille dans cette affaire : «Les enquêteurs n’ont pas recueilli les couches sales du nourrisson à des fins d’analyses. Mon client m’a dit que son fils avait fait ses besoins avant sa fin tragique. J’ai consigné une déposition à cet effet. Des policiers m’ont fait comprendre que ces analyses n’allaient pas être possibles car ils ne disposent pas des équipements adéquats.»

 

Me Rouben Mooroongapillay attire également l’attention sur un autre aspect important : «Cette famille n’a pas demandé à être frappé par un terrible malheur. Il ne faut pas jump to conclusions sans connaître les faits. J’ai cru comprendre que le petit Ezra avait le poids d’un enfant de son âge. Son médecin traitant en aurait fait mention dans son dossier médical s’il ne mangeait pas. De plus, c’est un peu normal que son estomac soit vide car un enfant de son âge ne mange pas beaucoup.»