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Au Jardin de la Compagnie : Rezistans ek Alternativ fait entendre sa voix

Pour réclamer le droit à la liberté d’expression, ils ont mené une action hautement symbolique.

Ils ne vont pas se taire. Ils voulaient manifester contre la passation de pouvoir entre les Jugnauth, ils ont essuyé deux refus. Face à ce qu’ils jugent comme une «répression politique» et une «dérive totalitaire», les membres de Rezistans ek Alternativ sont montés au créneau au Jardin de la Compagnie, kasrol et katora en main, pour réclamer le respect de la liberté d’expression.

Parce que la liberté d’exprimer son opinion est le droit fondamental de tout citoyen. Parce que ce droit est le garant de toute démocratie. Rezistans ek Alternativ et quelques sympathisants se sont réunis, le samedi 11 février, au Jardin de la Compagnie pour «envoyer un signal fort au gouvernement» et «faire entendre leur voix». Ils étaient là, foulard noir leur barrant la bouche, tapant sans relâche sur leurs kasrol et katora, devenus la campagne #Aretmoulougande, symbole de la résistance et de la liberté d’expression. 

 

C’est précisément à cet endroit qu’ils avaient prévu de tenir une manifestation pour dénoncer la passation de pouvoir entre sir Anerood Jugnauth et son fils, contre laquelle ils ont d’ailleurs déposé une plainte à la Cour suprême. Ils voulaient le faire le 4 février mais la police avait dit non. L’événement avait alors été renvoyé au samedi 11 février mais cette fois, c’est la mairie de Port-Louis qui s’y est opposée. Un deuxième revers des autorités qui n’a fait que conforter les membres de Rezistans ek Alternativ dans leur démarche de dénonciation face à cette «dérive totalitaire»

 

Ils ont ainsi immédiatement porté cette affaire devant la Human Rights Commission et l’Equal Opportunities Commission. Tout en attribuant la responsabilité de ce refus à Pravind Jugnauth et à son gouvernement, et en réclamant au passage la démission du lord-maire, Oumar Kholeegan. Ce dernier s’était fendu d’une déclaration il y a quelques jours pour tenter d’expliquer la décision des autorités : «La municipalité n’a pas besoin de se justifier. Nous avons décidé de ne pas agréer à leur demande pour le Jardin de la Compagnie. C’est à eux de décider maintenant de choisir un autre endroit. Ce n’est un secret pour personne que nous ne sommes pas d’accord avec leur position.» Il n’en fallait pas plus pour accentuer le sentiment d’indignation et donner un nouvel élan à ce mouvement de protestation. 

 

Déterminés ? Ils le sont plus que jamais. Le mouvement de protestation avait déjà commencé avec la vidéo #Aretmoulougande, qui circulent en boucle sur les réseaux sociaux, puis à travers le slogan Mo tour koze. Samedi, au Jardin de la Compagnie, Rezistans ek Alternativ a voulu envoyer un message fort au gouvernement. Non, ils ne se tairont pas ! Non, on ne les empêchera pas de parler. «C’est une politique de deux poids deux mesures. Totalement discriminatoire. Après le refus de la municipalité, nous avons décidé d’annuler la manifestation et c’est là qu’on est venu nous dire que nous avions finalement droit à une marche mais pas à un rassemblement. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour défendre cet espace public, pour dénoncer cette atteinte à la liberté de parole des Mauriciens», a déclaré Ashok Subron. 

 

Les membres de cette plateforme politique ont brandi le drapeau de la démocratie et du respect d’exprimer son opinion en s’insurgeant contre ceux qui osent bâillonner la parole des Mauriciens. Pour eux, il est clair qu’aujourd’hui, Rezistans ek Alternativ est «victime d’une pratique totalitaire qui ne fait pas honneur à notre démocratie». Mais malgré la pression, ils ne céderont pas. Tour à tour, ils ont pris la parole pour faire entendre leur voix, une voix, disent-ils, que certains essaient d’étouffer. «Personne ne m’empêchera de dire ce que j’ai à dire. Personne. Aucun Premier ministre, légitime ou illégitime, ne pourra m’empêcher de parler»,a crié Jean-Yves Chavrimootoo, porte-parole de Rezistans ek Alternativ. 

 

Danny Marie, elle, a fait appel à son droit le plus fondamental, celui de s’exprimer. «Revendiquer. Parler. S’exprimer. Ce sont mes droits. Que personne ne me les enlève.» Stephane Gua et Michel Chiffonne ont tous les deux appelé à la mobilisation des Mauriciens, les encourageant à ne pas rester passifs face à ce qu’ils jugent comme une «répression politique». «Faites entendre votre voix pour dire que vous n’êtes pas d’accord. La jeunesse a le droit de s’exprimer. Vous les jeunes, restez mobilisés. Venez à notre rencontre», a souligné Michel Chiffonne. Ce pays, dit-il, a besoin d’une autre politique. 

 


 

Pravind Jugnauth : «Je n’ai rien à voir avec la décision de la municipalité»

 

C’est une décision de la mairie de Port-Louis, dans laquelle il n’a, dit-il, aucune responsabilité. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre dans la soirée du vendredi 10 février, alors qu’il était présent dans sa circonscription, Moka/Quartier-Militaire, à l’occasion de l’inauguration d’un complexe de la NHDC. Pravind Jugnauth répondait aux questions de la presse sur le refus d’accorder le droit à Rezistans ek Alternativ de tenir sa manifestation au Jardin de la Compagnie. Répondant à toutes les critiques qui lui tombent dessus depuis la passation de pouvoir, le chef du gouvernement s’est dit «serein et calme» face à ceux qui ne font que des «palabres».