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Attentat à Londres : la terrible journée de trois Mauriciens

Tamiyendi, Raj et Ricky ont expérimenté la peur d’une attaque terroriste.

L’une se promenait pas très loin du lieu du drame. Un autre a soigné des blessés. Et un autre encore venait de rentrer chez lui quand il a appris qu’un attentat terroriste dans son pays d’adoption a fait quatre morts. Récit.

Mercredi 22 mars 2017. Une nouvelle date sur laquelle planera à jamais l’ombre du terrorisme. Depuis cette semaine, le pont de Westminster, un des plus vieux de Londres, est entaché du sang de ceux qui sont tombés après l’acte malveillant d’un présumé disciple de l’État islamique. Cet endroit, qui enjambe la Tamise et relie Westminster, du côté nord, et Lambeth, du côté sud, a été le théâtre d’une horrible scène. 

 

C’est en début d’après-midi, ce jour-là, qu’une attaque devant le Parlement britanique a provoqué la mort de cinq personnes – quatre victimes et l’assaillant présumé – et fait 29 blessés. C’est à 14h40 (heure locale) qu’un homme en voiture s’est attaqué à des passants sur le pont de Westminster, avant de s’arrêter contre les grilles du Palais de Westminster, siège du Parlement britannique. Selon des témoins, l’assaillant présumé a d’abord renversé des piétons. Puis, il a tenté d'entrer dans le Parlement avant que la police réussisse à l’arrêter. Un policier a également été poignardé. 

 

Au même moment, dans une autre rue pas très loin, Tamiyendi Rungasamy, une Mauricienne, et son fils se promènent. «Mon fils Daiyalan et moi avions décidé de passer la journée dans l’arrondissement pour visiter le marché et la cathédrale de Southwark», confie notre compatriote. «Il y avait beaucoup de touristes et d’étudiants étrangers autour. Nous avons marché dans le voisinage et nous avons fini près de la cathédrale de St Paul. Nous avons alors vu une flèche indiquant Westminster, Place du Parlement. J’ai été tentée de suivre la flèche mais comme il se faisait tard, nous avons décidé de prendre la direction opposée.» 

 

Elle a été témoin des scènes de panique au moment où le drame se jouait. «J’ai vu un homme courir mais je ne comprenais pas ce qui se passait. Au même moment, mon fils a reçu une notification sur son téléphone au sujet d’une attaque terroriste en cours. Nous avons commencé à courir et nous nous sommes dirigés vers la station la plus proche qui était Mansion House. D’autres personnes ont paniqué et ont aussi commencé à courir.»

 

Confusion totale

 

Tamiyendi Rungasamy ne cache pas avoir eu la peur de sa vie.«Il y avait une confusion totale. Nous ne savions pas vraiment ce qui se passait. Mais nous savions que c’était grave. Un millier de pensées se bousculaient dans mon esprit et tout ce que je pouvais faire était de prier», confie-t-elle.«Sur la place du Parlement, il y avait des gens qui couraient pour aller se mettre à l’abri. Je n’espérais qu’une chose : rentrer chez moi en toute sécurité.» 

 

Kevin Raj, 35 ans, qui vit à Harrow, a froid dans le dos rien qu’en pensant qu’il avait traversé le pont un peu plus tôt en ce triste mercredi. «Je travaille à l’hôpital St Thomas NHS, à 2 minutes de là où l’attaque a eu lieu. C’est près du Big Ben. Je venais de rentrer chez moi quand j’ai appris ce qui s’était passé», raconte le jeune homme. Il se dit chanceux d’avoir échappé à ce drame : «J’ai reçu un appel de ma tante vers 11 heures, me demandant de l’accompagner à un rendez-vous. J’ai alors quitté plus tôt le bureau. J’ai traversé le pont vers 15h15.» C’est à son entourage que Kevin a pensé une fois le choc de la terrible nouvelle passé : «J’ai appelé mes amis au boulot pour prendre de leurs nouvelles.» 

 

Ricky, 33 ans, qui travaille aussi à l’hôpital St Thomas NHS, se souvient de l’ambiance sur son lieu de travail peu après que l’alerte de l’attaque terroriste a été donnée : «Nous avons accueilli quelques blessés, dont la plupart étaient des touristes. Certains étaient blessés à la tête, d’autres avaient des fractures au bras. Ils étaient tous traumatisés.» Alors que Londres panse ses plaies, ils sont nombreux à se dire qu’il faudra désormais compter avec le terrorisme. «Heureusement que les autorités nous font sentir que nous sommes à l’abri. Le niveau de sécurité a été renforcé un peu partout», lâche Ricky. 

 

Kevin Raj, qui a repris le cours de sa vie, se dit rassuré. «On se sent protégés mais je crois que d’autres chaos risquent hélas de suivre.» Quoi qu’il en soit, le mercredi 22 mars est un triste jour qu’il n’est pas près d’oublier. Tout comme Tamiyendi Rungasamy. «Les Britanniques ont recommencé à vivre normalement mais chaque fois que quelqu’un prend le train pour aller au centre de Londres, la peur est présente. La violence ne peut pas être résolue par la violence. Sauf que maintenant, les choses sont hors de contrôle. Tous les citoyens, hommes, femmes et enfants, ont peur de l’avenir. En tant que citoyenne britannique, je ne peux pas m’empêcher de me demander jusqu’où iront ces terroristes pour étancher leur soif de vengeance. C’est un triste moment pour Londres.»

 

Elle a une pensée spéciale pour les familles des personnes qui sont mortes en ce sombre mercredi 22 mars. 

 


 

L’EI s’attribue cette première attaque sur le sol britannique

 

Deux personnes sont toujours en garde à vue, trois jours après l’attaque revendiquée par le groupe État islamique, qui a fait quatre morts et au moins 50 blessés mercredi à Londres. L’auteur de l’attentat a été abattu par la police. Il s’apelle Adrian Russell Ajao, il a 52 ans et est né dans le comté de Kent, dans le sud-est de l’Angleterre. Il était connu sous d’autres noms d’emprunt, dont Khalid Masood, nom qui a été utilisé dans un premier temps par la police britannique. Il vivait depuis peu à Birmingham (Midlands de l’Ouest), dans le centre de l’Angleterre. 

 

Jeudi, l’organisation EI a revendiqué l’attentat. Il s’agit de la première attaque sur le sol britannique que s’attribue ce groupe djihadiste.