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Alliance PTr-MMM : Paul Bérenger, version mi-«off», mi-«on»…

Le leader du MMM aurait besoin d’assurance de la part du Premier ministre.

Chaud. Froid. Paul Bérenger est comme le temps, en ce moment. Il est chaud bouillant avant d’être refroidi. D’un «une alliance est presque finalisée» à un «il y a des développements négatifs», il n’y a qu’un pas.

Moteur… Action ! Pour l’énième épisode de la saison des amours politiques, les acteurs sont les mêmes mais l’intrigue ne change pas vraiment. Les périodes d’amour et de désamour se suivent et se ressemblent. Après les péripéties de on et de off, Paul Bérenger parle désormais de «développements négatifs» concernant une éventuelle alliance entre le PTr et le MMM. Lors de son point de presse ce samedi 23 août, le chef de file du MMM, qui file visiblement un mauvais coton concernant son rôle de chef de l’opposition (voir hors-texte : «Une pétition pour une révocation»), a changé drastiquement de discours. Pourtant, ces derniers jours, il affirmait filer le parfait amour avec Navin Ramgoolam. «We are nearly there. Une alliance au sommet est presque finalisée», confiait-il.

Bien sûr, Paul Bérenger parlait de derniers points à finaliser. Mais il ne s’agissait de rien de fondamental, assurait-il. De détails, tout simplement. Néanmoins, il semble que le désaccord soit plus profond. Une parole de Navin Ramgoolam aurait déclenché la colère du légendaire «amerde» qui s’était adouci ces derniers temps, s’attirant même les critiques de politiciens de l’opposition et d’observateurs politiques. C’est la déclaration du chef du gouvernement qui a fait tiquer Paul Bérenger. C’était lors de la remise de chèques aux médaillés des jeux du Commonwealth, le vendredi 22 août : «La boxe et le judo sont des disciplines proches de la politique, où il faut que l’adversaire soit près de soi pour le mettre K.-O.» a lancé Navin Ramgoolam.

Paul Bérenger a, semble-t-il, senti que ces mots s’adressaient à lui. De quoi le faire redescendre de son petit nuage : «L’alliance entre le PTr et le MMM n’est pas chose faite mais il est vrai que les discussions étaient arrivées bien loin. D’ailleurs, j’avais dit, la semaine dernière, que nous étions «nearly there». Mais il y a eu des développements négatifs ces derniers jours et même ces dernières heures (…) Il y a eu le séga, Nita et puis la boxe», a précisé le leader du MMM. Le même qui, il y a quelques jours, condamnait l’express pour avoir publié des photos de Navin Ramgoolam lors d’une fête privée chez la businesswoman controversée, Nandanee Soornack.

Il déclarait : «l’express fait honte. Il dépasse presque News of the World ! (…) Moi, quand j’ai dénoncé Soornack, je l’ai fait sur des choses concrètes, comme le bâtiment de la SICOM ou ses business à l’aéroport.» Et s’attirait des commentaires acerbes dont celui de Pravind Jugnauth : «Bérenger est devenu le plus grand défenseur de Ramgoolam.» Mais Paul Bérenger n’en avait rien à faire ! Sa principale préoccupation : une alliance avec le Labour Party. Et les conditions pour que ce rêve devienne réalité étaient terriblement on (voir hors-texte : «C’était décidé»). D’ailleurs, lors du bureau politique du MMM et des réunions de Paul Bérenger avec les membres des comités régionaux des circonscriptions de Port-Louis Maritime/Port-Louis Ouest (no 3) et de Port-Louis Nord/Montagne-Longue (no 4), cette semaine, il en était question. «Les élections générales sont derrière la porte», confiait le leader des Mauves.

Si ce dernier donne l’impression d’être refroidi, cela ne signifie pas pour autant la fin des tractations d’alliance. Loin de là, estime un député rouge : «Paul Bérenger peut s’agiter tant qu’il le veut. C’est Navin Ramgoolam qui prendra la décision finale.» Du côté des Mauves, on se demande si les désaccords ne sont pas plus profonds. «On ne sait pas tout», explique un membre du MMM. Il se demande si le fait qu’Arvind Boolell soit nommé leader du PTr ne gênerait pas Paul Bérenger : «Il voulait que ça soit Kailash Purryag. Peut-être qu’il ne se sent pas à l’aise. Il a raison de faire attention. Nous sommes capables de nous présenter sans le PTr  aux élections et de les remporter.» L’Assemblée des délégués – qui devrait se tenir le 31 août ou le 14 septembre – devrait prendre une «décision» concernant la position du MMM pour les prochaines élections.  

Un observateur politique proche des Mauves n’est pas tout à fait de cet avis : «Il a besoin d’être rassuré. Un petit coup de fil du chef du gouvernement et tout rentrera dans l’ordre… s’il le souhaite.» Car, selon notre interlocuteur, qu’il le veuille ou non, Paul Bérenger est en position de demandeur : «Navin Ramgoolam n’est pas en position de toute puissance, c’est vrai. Mais entre les deux hommes, c’est lui le plus fort. Et puis, Bérenger sait bien que Ramgoolam est un grand stratège. Il est donc sur la défensive et à la recherche du moindre signe qui lui donnera l’impression que le leader du PTr ne joue pas franc jeu avec lui.»

Comme pour une relation… normale ! Des mots, banals en apparence, peuvent provoquer de gigantesques incendies et de prévisibles changements de scénario. Action !

 


Une pétition… pour une révocation

Un leader de l’opposition loyal. José Moirt n’en veut pas ! Il n’est pas le seul ; semaine après semaine, certains politiciens et observateurs politiques décrient le jeu de Paul Bérenger. Comment peut-on discuter d’alliance avec le gouvernement alors que l’on est supposé agir en chien de garde ? L’avocat a décidé de prendre des actions pour que le chef de file du MMM soit démis de ses fonctions. Il a donc lancé une pétition adressée au Président, Kailash Purryag, demandant la révocation du leader de l’opposition. Il soutient qu’un parti de l’opposition se doit de s’opposer au gouvernement, comme cela est défini dans la Constitution.

Chose que ne fait plus le MMM, estime-t-il. C’est le communiqué du Prime Minister’s Office qui lui a apporté du concret pour faire cette demande. Suite à une rencontre entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam, le bureau de ce dernier a émis une communication pour préciser que les «discussions (avaient) beaucoup avancé et qu’il (restait) quelques points à peaufiner». Reste à savoir si le Président prendra en considération la demande de l’avocat.

Sur la scène politique, nombreux sont ceux qui n’attendent que ça. Le Parti Justice Sociale de Sheila Bunwaree a ouvertement pris position en faveur de l’initiative de José Moirt.  Sir Anerood Jugnauth n’a pas caché – encore une fois – sa hargne contre Paul Bérenger : «Il trahit toute une nation. Il cautionne toutes les pourritures qui se passent dans ce pays.» Des observateurs politiques n’ont eu de cesse de décrier l’attitude loyale de Paul Bérenger qui porte atteinte à la démocratie. Dan Maraye l’exprimait en ces termes : «Un leader de l’opposition est là pour s’assurer que tout ce que fait le gouvernement est dans l’intérêt du peuple. Mais est-ce le cas, en ce moment ?» L’opposition se doit d’être loyale envers le peuple. Un point, c’est tout.»

Shafick Osman est du même avis : «Si Paul Bérenger veut faire partie du gouvernement, qu’il démissionne. Ce serait plus sain. Sinon, qu’il prenne son rôle au sérieux. Si les élections n’ont pas lieu avant mai 2015, c’est la condition sine qua non pour qu’il reste leader de l’opposition.» Le leader des Mauves se doit de se décider, estime le géopoliticien. Le fera-t-il ? Affaire à suivre…

 


C’était décidé !

Il souffle le froid, en ce moment. Mais cette semaine, Paul Bérenger a plutôt montré son côté caliente en parlant des modalités de l’alliance PTr-MMM. Les décisions prises étaient nombreuses entre les deux leaders. Ils étaient, selon le leader du MMM, en accord sur un éventuel accord. Les principaux points avaient été passés en revue : partage égal des tickets, réforme électorale, nouveaux rôles du Président de la République (poste qui reviendra à Navin Ramgoolam sous la deuxième République alors que Paul Bérenger sera Premier ministre pendant cinq ans), Arvin Boolell à la tête du PTr, un maximum de deux candidats du même parti par circonscription, entre autres.