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Accidents fatals : Cinq familles pleurent leurs proches disparus

La liste noire s’allonge encore. Cinq autres personnes ont perdu la vie cette semaine sur nos routes. Leur entourage témoigne.

Une dame tuée et une autre blessée sur un arrêt d’autobus | Vanessa : «J’ai perdu ma mère par la faute d’un chauffeur imprudent»

 

 

Virginie Merle est morte sur le coup.

 

Sa modeste maison à Cité Tôle est bondée. La famille, les amis et les voisins sont présents en grand nombre. Vanessa, torturée par le chagrin, n’a aucun répit. Elle est sans cesse sollicitée pour les préparatifs des funérailles. Il est 19 heures en ce vendredi 3 janvier et la dépouille de sa mère n’est toujours pas là. Virginie Merle, 54 ans, est décédée dans un accident quelques heures plus tôt. «Pa kas tet mo fini pran la bouzi, kafe ek dite pu bann dimunn ki pu vinn pas la nwit», lui glisse une dame.

 

Un proche de Vanessa s’attelle, pour sa part, à installer des chaises sous la salle verte mise en place dans la petite cour pour accueillir les visiteurs. La fille de la victime a tenu à organiser la veillée mortuaire chez elle car l’appartement de celle-ci, à la NHDC de Beau-Vallon, est trop petit. 

 

Ce drame a frappé sa famille de plein fouet. «On est tous en état de choc. Mama inn perdi lavi kan linn al rod lavi», confie Vanessa, d’une voix à peine audible. Le ton change subitement. «J’ai perdu ma mère par la faute d’un chauffeur imprudent», s’indigne-t-elle. L’accident est survenu vers 13h45. Virginie Merle, employée de maison, rentrait chez elle après le travail. Elle se trouvait à un arrêt d’autobus avec une autre dame lorsqu’une voiture les a fauchées. 

 

«Perdu le contrôle»

 

La mère de Vanessa a été tuée sur le coup, alors que l’autre personne, prénommée Indira et âgée de 50 ans, a été grièvement blessée. Son état de santé n’inspire cependant aucune inquiétude, selon son époux Raj. La dame, cuisinière au Jardin de Beau Vallon, rentrait chez elle plus tôt ce jour-là pour organiser l’anniversaire de sa cadette qui a 18 ans aujourd’hui. 

 

Raj revient sur les circonstances du drame. «Selon ce que le chauffeur a dit à mon épouse après l’accident, juste avant l’impact, son portable serait tombé et il se serait penché pour le ramasser. C’est là qu’il aurait perdu le contrôle de son véhicule. En voyant la voiture foncer sur elles, mon épouse a tenté de tirer l’autre dame par le bras mais tout s’est passé tellement vite qu’elle n’a rien pu faire.»

 

Vanessa raconte la même chose : «Ma mère a perdu la vie tragiquement, semble-t-il à cause d’un portable. L’autre personne aurait pu mourir aussi. Il y a régulièrement des campagnes pour dire d’arrêter de boire au volant ou d’utiliser le portable quand on conduit mais certaines personnes ne comprennent toujours pas. La loi devrait être plus sévère car trop d’innocents perdent la vie dans des accidents.»

 

Le conducteur, un habitant de New-Grove âgé de 21 ans, a subi un alcotest qui s’est révélé négatif. Si les proches de Virginie et d’Indira avancent cette histoire de portable, lui, dans sa déposition à la police, a raconté avoir perdu le contrôle de sa voiture lorsque «(so) lizie inn ferm enn kout». La police l’a placé en détention et il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. 

 

Virginie Merle, veuve depuis plusieurs années, a quatre enfants : deux filles et deux fils. Le dernier vivait encore avec elle. Âgé de 18 ans, il est en Form V au collège Hamilton et doit concourir aux examens du School Certificate dans quelques mois. «Ma mère travaillait dur pour assurer l’avenir de notre petit frère. Elle était également très pieuse. Elle était venue me rendre visite dans la soirée du 1er février.» C’est la dernière fois que mère et fille se se sont vues avant le décès tragique de Virginie.

 

Jean Marie Gangaram

 

 


 

 

Sobha Mudhoo renversée en revenant d’une prière

 

Dans la rue, deux femmes en sari balayent les quelques fleurs qui jonchent l’asphalte. Non loin, sous une bâche, des chaises sont entassées les unes sur les autres. L’atmosphère est lourde et triste. «Le convoi est déjà parti», lâche l’une des dames quand on demande à rencontrer des membres de la famille de Sobha Mudhoo, une habitante de Goodlands. 

 

Elle montre du doigt une autre femme un peu plus loin, assise sur une chaise et visiblement écrasée de chagrin. C’est Melindha, la fille de Sobha Mudhoo. Les larmes aux yeux, elle nous explique que son monde s’est écroulé quand elle a appris la mort de sa mère. 

 

Sobha Mudhoo, 65 ans, a été victime d’un accident le lundi 30 janvier. Elle revenait d’une séance de prière à Goodlands lorsqu’une voiture l’a percutée. Le conducteur ne s’est pas arrêté après l’impact. Transportée à l’hôpital, la sexagénaire est restée entre la vie et la mort deux jours durant. Mais ses blessures ont eu raison d’elle. Elle est décédée le 2 février. 

 

 

Mariée et mère de deux enfants, elle était, selon sa fille, une femme très pieuse pour qui la prière était une priorité. «Chaque matin, elle se réveillait tôt et allait cueillir des fleurs pour dire des prières. Elle ne sortait pas. Elle s’occupait de la maison», souligne Melindha, soutenue par sa belle-sœur Meera. 

 

Le mari de la victime, Ishwarlall Mudhoo, est lui aussi effondré. Aux côtés de son fils Keegan, il laisse éclater sa douleur. «Le jour du drame, il pleuvait et la plupart de ses amies n’étaient pas allées à cette séance de prière. Ma femme tenait vraiment à s’y rendre malgré la pluie. Mais un malheur est survenu», lâche Ishwarlall, la voix cassée par le chagrin. 

 

Sobha Mudhoo laisse aussi derrière elle ses deux petits-enfants et de nombreux proches et amis qui pleurent amèrement sa disparition.

 

Laura Samoisy

 

 


 

 

Roshan Bhoyjonauth fauché en pleine jeunesse

 

Il a dû faire face à plusieurs épreuves dès son jeune âge. À 4 ans, il perd son père et grandit aux côtés de son frère et de sa mère qui faisait tout pour que ses enfants ne manquent de rien. Dix ans plus tard, le malheur frappe à nouveau sa famille. «La mère de Roshan, qui est aussi ma sœur, est morte quand il avait 14 ans. Je l’ai alors accueilli sous mon toit ainsi que son frère. Ils sont comme mes fils», confie la tante du jeune homme. Cette habitante de Poudre d’Or Village a perdu sa joie de vivre depuis que son neveu est mort à la suite d’un grave accident. 

 

La moto que conduisait Roshan Bhoyjonauth, 28 ans, est entré en collision avec un autre deux-roues le 13 janvier. Les deux motocyclistes, grièvement blessés, ont été admis à l’hôpital. Roshan Bhoyjonauth est hélas décédé le 30 janvier d’une septicémie. 

 

 

Opérateur à la Belle-Vue Harel Sugar Estate, il revenait de son lieu de travail au moment de l’accident. «Il était de repos ce jour-là mais s’y était rendu pour y déposer un document», souligne tristement sa tante. 

 

Célibataire, il voulait faire construire sa propre maison avant de se marier et de fonder une famille, selon ses proches. Mais le destin en a voulu autrement.

LS

 

 


 

La dernière sortie de Padmowtee Issen, 73 ans, vire au drame

 

«Elle était une femme très forte qui a été écrasée par les épreuves de la vie. Dont la mort de notre père et celui de notre frère il y a quelques années», confie Rita Ranrad, les larmes aux yeux. Sa mère, Padmowtee Issen, a rendu l’âme sur son lit d’hôpital le jeudi 2 février. Elle y était admise depuis le dimanche 29 janvier après avoir été victime d’un accident de la route. 

 

Ce jour-là, la victime, âgée de 73 ans, se trouvait dans une voiture en compagnie de quelques membres de sa famille lorsque le véhicule a percuté un mur sur la route principale de Belle-Vue Maurel. Selon Rita, les occupants de la voiture rentraient chez eux après un week-end en camping à Poste-Lafayette. «C’est sur le chemin du retour que le drame s’est joué», confie-t-elle. Le conducteur, lui, a été arrêté et testé positif à l’alcotest.

 

 

Depuis la disparition tragique de sa mère, Rita est dans une profonde tristesse. Padmowtee Issen, dit-elle, s’était toujours sacrifiée pour sa famille. Devenue veuve à l’âge de 24 ans, elle avait fait le choix de ne pas se remarier afin d’être toujours présente pour ses trois fils, dont un est décédé, et deux filles. «Elle travaillait comme laboureur. Ses journées commençaient très tôt.»

 

Sa mère, également grand-mère de trois petits-enfants, était souvent sollicitée dans le village, surtout pour les préparatifs de mariages : «On faisait appel à ses services de cuisinière. Et elle avait très hâte d’organiser les fiançailles de sa petite-fille qui étaient prévues en mars. Hélas… Nous allons tout annuler.» 

LS

 

 


 

 

Jockenson Bosqué ne verra pas grandir son bébé

 

 

Il n’avait vu son nouveau-né qu’en photo. Peu après la naissance du bébé, Jockenson Bosqué, 24 ans, est décédé dans un accident. C’était le dimanche 29 janvier. Jockenson Bosqué, 24 ans, allait acheter des couches pour son nourrisson avec un de ses amis quand la moto sur laquelle ils se trouvaient est entrée en collision avec une voiture. Le décès de Jockenson Bosqué a été constaté à l’hôpital. Il est mort d’un «shock due to multiple injuries». Sa compagne, terriblement affectée par ce drame, n’a pas souhaité faire de commentaire.