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Zoom sur les radars et les accidents de la route

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Alain Jeannot : «C’est un moyen de dissuasion, mais aussi un outil pédagogique»

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Raffick Bahadoor : «Je ne crois pas que les Mauriciens ont changé leur façon de conduire juste parce qu’il y a des radars»

Les autorités investissent dans des radars que nous retrouvons dans plusieurs régions de l’île. Cela contribue-t-il à diminuer les accidents de la route ? Parole à Alain Jeannot de l’ONG Prévention Routière Avant Tout (PRAT) et Raffick Bahadoor de la Taxi Proprietors Union.

Que pensez-vous de la présence des radars

sur nos routes ?

Alain Jeannot : Tous les pays du monde disposant d’une flotte de véhicules importante et ayant à cœur la sécurité des usagers de la route, comptent des radars sur leurs routes. Il était temps que Maurice, qui compte environ 440 000 véhicules motorisés, dont plus de la moitié est âgée de moins de 5 ans, s’aligne sur cette mesure salutaire. Je suis donc favorable à la présence des radars.

Raffick Bahadoor : La Taxi Proprietors Union n’a jamais été contre l’introduction des radars. Bien au contraire. Ce que nous contestons, c’est la façon dont les autorités utilisent ces appareils pour se faire de l’argent. Actuellement, quand il y a une infraction, quelqu’un paye une amende et perd des points. Par exemple, si la limite est de 70 km/h et qu’on m’arrête alors que je roule à 72 km/h, je devrai payer une amende et je perdrai en même temps des points. Du côté de la Taxi Proprietors Union, on avait proposé aux autorités de réclamer une amende uniquement si la limite de vitesse est dépassée de 10 km/h.

Croyez-vous que les Mauriciens ont changé leur façon de conduire avec l’arrivée des radars ?

Alain Jeannot : Une chose est certaine, les conducteurs font beaucoup plus attention avec la vitesse en présence des radars. Car les conséquences sont salées. C’est non seulement un moyen de dissuasion, mais aussi un outil pédagogique qui rappelle aux conducteurs que la vitesse est une des causes principales des tragédies routières. Cependant, afin que cette notion soit efficacement  assimilée, il faudrait qu’elle soit en permanence accompagnée de campagnes de sensibilisation qui expliquent le pourquoi des dangers de la vitesse.

Dans les pays comme l’Australie, en dehors de la présence des radars, la population est constamment informée des pièges de la vitesse à travers les panneaux publicitaires et les spots radio et télé. C’est comme un brainwashing, mais positif. Combien sont-ils à réaliser qu’un véhicule qui percute un piéton à 20 km/h a une chance sur 10 de le tuer alors qu’aucune chance de survie n’est envisageable à une vitesse de 80 km/h. L’éducation est importante pour assurer, dans la durée, la dimension pédagogique des radars, surtout dans un contexte où la vitesse est considérée comme une valeur incontournable.

 Raffick Bahadoor : Je ne crois pas que les Mauriciens ont changé leur façon de conduire juste parce qu’il y a des radars placés un peu partout sur nos routes. Si changement il y a, je dirais que c’est surtout avec la construction de nouvelles routes qui donnent l’occasion aux Mauriciens de mieux conduire, par exemple, en gagnant du temps.

Est-ce que ces appareils peuvent, selon vous, faire diminuer le nombre de morts sur nos routes ?

Alain Jeannot : Définitivement ! D’ailleurs, ils ont contribué à une chute de 13 % du taux de mortalité sur nos routes en 2013 ! Il faut aussi en placer dans les régions résidentielles où les inconscients roulent à tombeau ouvert. Les radars enseignent la discipline, celle qui consiste à respecter sa vie et celle des autres. Celle qui vous dit que la route est un espace à partager et que la vitesse est un danger potentiel qui compromet ce partage. Cependant, cette discipline doit être étendue à d’autres qui ne sont pas directement touchés  par les radars, afin qu’elle soit acceptée et adoptée sans frustration.

Raffick Bahadoor : Selon moi, cela peut contribuer à diminuer le nombre de morts sur nos routes, mais il ne faut pas compter que sur ces appareils pour faire diminuer les accidents. À mon avis, il faut venir de l’avant avec d’autres mesures. Par exemple, je suis pour qu’on revoie la façon dont les permis de conduire sont délivrés. Je suis aussi pour l’introduction d’un permis de conduire provisoire. Cela pourrait aider les automobilistes à être plus prudents.

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