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Sati Beeharry, soeur et tante des victimes : “Je pense que ce double meurtre était prémédité”

Anishtah Burrun, 23 ans et sa mère Cheenta Ganpath, 43 ans,

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Anishtah Burrun, 23 ans et sa mère Cheenta Ganpath, 43 ans,

Sunil Bissessur, le deuxième époux de Cheenta et présumé agresseur, a été admis dans un hôpital psychiatrique

Il était fiché comme récidiviste à Maurice


Pour Sati Beeharry arrivée de Belgique - elle est la soeur et confidente de Cheenta Ganpath, assassinée à 43 ans - la possibilité que Sunil Bissessur, 33 ans, aurait prémédité le double assassinat d’Anishtah Burrun, 22 ans, et de sa mère Cheenta Ganpath n’est pas à exclure. Selon elle, Sunil aurait déjà proféré des menaces de mort contre la mère et la fille dans le passé. “Il avait même, en août 2003, poursuivi Cheenta avec un couteau pour l’agresser et il lui avait dit qu’il allait les tuer, sa fille et elle. Elle m’avait dit qu’elle craignait que Sunil attente à la vie de sa fille et à la sienne ”, se souvient Sati.

Deux cadavres, habillés comme des mariées, placés côte
à côte sur un ‘canapé’ mardi dernier, à
Goodlands. À droite, Cheenta Ganpath, la mère, drapée dans
un sari rouge sang, le ‘sindour’ (c’est une tradition hindoue
qui indique que c’est une femme mariée) démarquant la raie
soignée qui ouvrait en deux sa chevelure en parties égales. Son
visage, d’une pâleur cadavérique, témoigne de la souffrance
de la mort atroce qu’elle a connue. À sa gauche, Anishtah, sa fille,
connue sous le prénom d’Asha par ses proches, est vêtue d’une
robe blanche (symbole de pureté chez les jeunes filles) avec des motifs
brodés de fil argenté. Une couronne assortie à la robe est
placée sur la chevelure d’Asha. Celle-ci était étudiante
à l’école supérieure en Belgique où elle était
inscrite pour devenir secrétaire de direction. L’image de cette juxtaposition
des dépouilles de cette mère et de sa fille ne peut laisser insensibles
les proches et les sympathisants venus leur dire adieu. Elles se sont écroulées
sous les dix coups de couteau (quatre à Cheenta et six à Anishtah)
infligés par Sunil Bissessur, le deuxième époux de Cheenta,
dans leur appartement dans le comté de la Forêt, Bruxelles, Belgique,
le 29 décembre dernier. Les deux victimes avaient prévu de venir
passer des vacances à Maurice en juin 2004. Cheenta devait revoir son île
natale après quatre ans d’absence.

Intense émotion

9h44, le même jour. Le convoi mortuaire s’apprête à
quitter la résidence de Chando Ganpath, la mère de Cheenta, à
la Rue Plateau à Goodlands. Depuis la veille, les corps avaient été
placés à l’intérieur des ‘canapés’
réfrigérants vitrés et hermétiques pour être
exposés. Peu après 10h00, les cadavres sont à nouveau placés
dans les cercueils dans lesquels ils se trouvaient à leur arrivée
à Maurice, la veille vers 17h00. Un crucifix est placé sur chacun
des cercueils (Cheenta priait Jésus mais elle n’était pas
baptisée). Sur fond de cris et de pleurs, vers 10h20 ce même mardi,
les deux corbillards prennent la direction de Grand-Gaube pour se rendre au
domicile de Ravindranath Burrun, le père biologique d’Anishtah,
qui est aussi l’ex-époux de sa mère. La dernière
escale de la mère et la fille avant qu’elles ne soient portées
au cimetière de Goodlands pour l’inhumation.

Même scénario sur place : il y règne une intense émotion.
Mala Burrun, la deuxième épouse de Ravindranath, ne peut contenir
ses larmes à la vue des deux cercueils. Elle s’appuie sur son mari
qui la réconforte un bref instant avant d’enfouir son visage dans
un mouchoir pour pleurer. Les cercueils sont de nouveau ouverts et les proches
qui s’étaient déplacés à Grand-Gaube se bousculent
pour rendre un dernier hommage aux disparues. Un rite funèbre hindou
est accompli avant que les cercueils ne soient encore une fois refermés.
Alors que les corps sont mis en terre au cimetière de Goodlands, le pandit
Anil Kumar Nankoo, qui a officié la cérémonie funèbre,
se dit profondément touché par les circonstances dans lesquelles
sont mortes ses deux compatriotes. “Elles sont parties pour chercher une
vie meilleure et c’est la mort qu’elles ont rencontrée”,
déclare-t-il.

Belgique, le pays de l’or

Quelques années après avoir terminé ses études en
Form V au ‘Friendship College’, Cheenta Ganpath, issue d’une
famille de deux filles qui sont devenues orphelines très jeunes, épouse
Ravindranath Burrun. Le couple s’était marié après
être tombé amoureux. Dans l’espoir de trouver du travail,
Ravindranath décide de quitter Maurice pour mettre le cap sur la France.
Cheenta, qui était enceinte d’Anishtah, ne peut l’accompagne
dans son voyage. “Quelque temps après mon arrivée en France,
je suis parti vivre en Belgique chez Sati, la soeur de Cheenta, qui vivait là-bas
en compagnie de ses deux fils et de son époux”, relate Ravindranath
Burrun. En 1984, alors qu’Anishtah n’a que deux ans, elle est confiée
à la garde d’une proche tandis que sa mère va rejoindre
son mari. Le temps passe et l’enfant grandit. “Ses parents voulaient
la faire venir habiter avec eux en Belgique. Cependant, Ravindranath est retourné
à Maurice pour y rester définitivement. Il voulait que ma tante
fît de même”, raconte Vikesh, le neveu de Cheenta Ganpath
qui habite en Belgique. Sa mère, Sati, est la soeur de Cheenta. Et de
poursuivre : “Cheenta est venue récupérer son unique enfant
et l’a emmenée vivre avec elle en Belgique”. Entre-temps,
les procédures de divorce sont entamées. Interrogé quant
aux raisons qui ont poussé le couple à se séparer, Ravindranath
répond : “De fréquentes disputes. Nous avions décidé
de rester ensemble jusqu’à ce que notre fille ait atteint ses 14
ans”.

Dès lors, commence une nouvelle vie pour Anishta et Cheenta. Celle-ci
trouve un appartement dans la commune de Saint-Gilles, Belgique. Elle travaille
comme nettoyeuse à l’université de Saint-Luc. Les deux Mauriciennes
obtiennent, entre-temps, la nationalité belge. Après plus de dix
ans, elles quittent Saint-Gilles pour emménager dans un appartement dans
le comté de la Forêt, une banlieue de Bruxelles, Belgique.

Le mariage de convenance

Un mariage qui bouleversera leur existence. En janvier 2001, c’est lors
du mariage religieux, en Belgique, d’un dénommé Govind que
Cheenta et sa fille rencontrent pour la première fois leur présumé
assassin, Sunil Bissessur. Quelque temps plus tard, les deux adultes se revoient
au cours de l’anniversaire d’un membre de la famille de Sunil. “La
mère de Sunil avait aperçu ma tante au mariage de Govind. Depuis,
elle voulait arranger un mariage entre son fils et Cheenta. Elle lui a fait
la proposition lors de la fête d’anniversaire mais ma tante a refusé
étant donné que Sunil était de dix ans son cadet ”,
explique Vikesh. Nullement découragée, Deowantee Doomun, la mère
de Sunil, a persisté dans son entreprise. “Finalement, Cheenta
a accepté et le mariage a été célébré
six mois plus tard. À cette époque, personne n’avait jugé
utile de fouiller dans le passé de Sunil. Au départ, Anishtah
n’était pas pour le remariage de sa mère mais ensuite, elle
a accepté en songeant que celle-ci ne pouvait rester éternellement
seule”, poursuit-il. Cheenta et Sunil se marient civilement et religieusement.
“En même temps, en se mariant avec ma tante, Sunil régularisait
sa situation d’immigré clandestin. De plus, il a tenu à
ce qu’un autre mariage civil fût célébré en
France où habite sa mère pour, encore une fois, une régularisation
de sa situation”. Selon Vikesh, à aucun moment, Sunil n’a
montré des signes pouvant trahir sa vraie personnalité : “Il
était tout le temps calme. Il ne parlait pas beaucoup”.

La découverte du passé de Sunil

Selon Vikesh, le neveu de Cheenta, l’affection de Cheenta pour Sunil s’est
vite transformée en un amour passionné : “Elle était
tombée amoureuse de lui. Il était devenu son tout”. Cependant,
les relations entre Anishtah et son beau-père n’étaient
pas au beau fixe :“Elle me disait souvent que Sunil était une personne
antipathique. Il n’aimait jamais entamer la conversation avec elle”.

En mars 2002, alors que Chando, la mère de Cheenta, revient à
Maurice après avoir passé plus de sept mois de vacances en Belgique,
Sunil décide de l’accompagner. “Il voulait obtenir son permis
de conduire à Maurice pour ainsi faciliter ses démarches en vue
d’obtenir un emploi en Belgique”, dit Vikesh. C’est ainsi
qu’un ami de la famille exerçant comme policier découvre
que Sunil est fiché comme récidiviste (voir hors-texte plus loin),
qu’il a été impliqué dans des affaires louches, qu’il
a même fait de la taule. “Il a informé mon père mais
ce dernier n’en a pipé à personne”, explique Vikesh.

Toujours selon le neveu de Cheenta, en août 2003, Sunil se montra sous
son vrai jour. “Anishtah venait de rentrer de ses vacances d’un
mois à l’île Maurice. Sunil a commencé à déblatérer.
Il disait que ma cousine avait rapporté dans sa valise des objets qui
avaient été ensorcelés. Il a engueulé Anishtah;
elle a pris peur et s’est réfugiée chez moi”, déclare
le jeune homme. Ce jour-là, toujours selon Vikesh, Sunil a fait montre
d’une extrême violence envers Cheenta : “Il a commencé
ensuite à donner des coups de pied à ma tante. Entre-temps, ma
mère qui était arrivée sur place, a tenté de le
calmer. Sans s’y attendre, elles l’ont vu retirer un couteau de
sous un matelas et il s’est mis à pourchasser ma tante en disant
qu’il allait la tuer”. En entendant les cris de frayeur “il
veut me tuer, il va me tuer” de Cheenta, les voisins de l’immeuble
ont prévenu la police. “La police l’a ramené à
l’ordre et a demandé à ma tante si elle voulait porter plainte
contre Sunil mais elle l’a pris en pitié et a refusé. Elle
voulait, cependant, le mettre à la porte mais la loi en Belgique ne le
permet pas. La police l’a verbalisé et a saisi le couteau avant
de partir”, déclare-t-il. Après cet incident, le père
de Vikesh a dévoilé le sombre passé de Sunil à la
famille. “Ma tante était choquée mais elle disait qu’elle
avait confiance qu’il changerait. ”, se souvient Vikesh. Et à
Sita de poursuivre : “Cheenta priait beaucoup pour lui”.

Effrayées, Cheenta et Anishtah ont trouvé refuge chez Sati qui
habitait dans le comté de la Forêt : “Sunil, lui, s’était
rendu en France pour retrouver sa mère. Il disait qu’il allait
essayer de se ressaisir. Il s’est soi-disant fait soigner par un médecin
en France. Après maintes supplications de sa part et de la part de ses
proches, Cheenta a cédé et elle est retournée avec lui
deux semaines après l’incident”. Selon Vikesh, Anishtah ne
voulait pas entendre un traître mot de son beau-père mais par amour
pour sa mère, elle a accepté qu’il revînt vivre avec
elles. “Elle avait pressenti qu’il était dangereux et ne
voulait pas le revoir dans la maison”, confie Vikesh. Ayant retrouvé
l’apparence calme qu’on lui connaissait, Sunil a pu regagner la
confiance de son épouse. Au mois de novembre, souffrant d’une hépatite
C, il fut admis pendant deux semaines dans la clinique universitaire de St-Luc
où il était employé depuis un an et demi comme nettoyeur
(voir hors-texte plus loin).

Au début de décembre de l’année dernière,
soit près de trois mois après la tentative d’agression au
couteau, Sunil montra à nouveau des signes de troubles psychiatriques
: “Elles avaient découvert qu’il avait mis une drôle
de substance dans leur repas. Cheenta n’a eu d’autre choix que de
lui demander de partir et il a accepté ”. Le temps de laisser Sunil
faire sa valise, la mère et la fille ont été hébergées
chez Sati, la confidente de Cheenta. “Quand elles sont retournées
chez elles, leur appartement avait été mis sens dessus dessous”,
raconte notre interlocuteur. Pendant ce temps, le présumé assassin
avait été hébergé par sa tante qui habite, elle
aussi, en Belgique. C’est d’ailleurs chez elle que la police a arrêté
le suspect au matin du 30 décembre dernier.

Craignant les agissements de Sunil, Cheenta fit changer les serrures de quelques
portes de son appartement. “Elle n’a pas pu changer celle de la
porte d’entrée principale parce que la loi en Belgique l’interdit
tant que le couple n’est pas encore divorcé. Il avait remis les
clés de l’appartement à ma tante mais il avait auparavant
fait faire des doubles”, ajoute le neveu de Cheenta.

Le lundi fatidique du 29 décembre

Cheenta et Anishta avait repris leur vie normale. La jeune fille se préparait
à concourir aux examens qui étaient prévus à la
fin de l’année 2004. Le lundi 29 décembre dernier, comme
à son habitude, Cheenta s’est rendue chez sa soeur pour prendre
le thé après le boulot. Ensemble, les deux femmes ont discuté,
Cheenta a confié à sa soeur que la veille, Sunil était
venu lui remettre des objets, dont une statuette de Jésus qu’il
avait emportée après avoir mis sens dessus dessous son appartement.
Quelques heures plus tôt, Vikesh reçut un appel téléphonique
de sa cousine. “C’était d’ailleurs la dernière
fois que j’entendais sa voix. Elle m’a dit qu’elle avait acheté
des vêtements pour les fêtes mais qu’ils étaient trop
grands pour elle et elle devait aller les rendre au magasin. Ma cousine adorait
la mode et aussi la musique, surtout les chansons mauriciennes”, déclare-t-il.

Vers 18h00, Cheenta décida de rentrer pour préparer le dîner
pour sa fille. Plus de cinq heures plus tard, soit vers 23h00, la police débarqua
chez Sati pour lui annoncer la mauvaise nouvelle : Cheenta et Anishtah avaient
été mortellement poignardées dans leur appartement. C’est
une voisine, une Marocaine, qui a prévenu la police après avoir
entendu des cris de dispute. Quelques minutes plus tôt, elle avait croisé
Sunil qui grimpait les escaliers pour se rendre chez les deux victimes. “J’ai
retrouvé ma soeur à la morgue, ses vêtements étaient
maculés de sang”, se remémore Sati. Et Vikesh de continuer
: “La police nous avait demandé de ne rien dire à personne
au sujet de ce double drame tant qu’elle n’aurait pas mis la main
sur Sunil”. Celui-ci a été arrêté alors qu’il
était chez sa tante. Il a été placé dans un hôpital
psychiatrique, le temps de se faire soigner, car il présentait encore
une fois des signes de troubles psychiatriques. Selon Vikesh, quand la police
est venue l’arrêter, il a prétendu qu’il avait bu de
l’ammoniaque pour se suicider.



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Portrait de Sunil Bissessur, le présumé meurtrier

Sunil Bissessur décrit par des personnes qui le connaissent

Le présumé meurtrier Sunil Bissessur, est en ce moment en observation
à la clinique universitaire de Saint-Luc en Belgique

Selon des recoupements d’informations, Sunil Bissessur, le présumé
meurtrier de Cheenta Ganpath et d’Anishtah Burrun, se trouve actuellement
à la clinique universitaire de Saint-Luc à Bruxelles en Belgique,
où il a été admis le jour même du double meurtre.
Il serait actuellement en observation. La juge d’instruction Guerez, chargée
de l’enquête à Bruxelles, n’a pas voulu faire de déclaration
sur cette affaire. Un porte-parole de l’ambassade mauricienne en Belgique
nous a fait la déclaration suivante. “La juge d’instruction
ne peut pas faire de déclaration à ce stade de l’affaire”.
Concernant l’état de Sunil Bissessur actuellement, le porte-parole
de l’ambassade devait nous dire: “Tout est confidentiel. L’hôpital
ne nous a pas dit plus”.

Nous avons pu avoir quelques renseignements de certaines personnes qui ont
connu Sunil Bissessur à Maurice. Lorsque ce dernier était à
Maurice, il avait toujours de mauvaises fréquentations et il n’avait
jamais eu un emploi stable. Ces mêmes sources nous ont aussi informés
qu’à maintes reprises la famille avait tenté de le ramener
sur le droit chemin mais qu’à chaque fois la tentative s’était
soldée par un échec. Il a aussi eu des démêlés
avec la justice. Sunil était, selon ces mêmes sources, tout le
temps entouré d’amis louches et que la famille a tout fait pour
le faire quitter le pays afin de l’éloigner de ses mauvaises fréquentations.
La famille pensait alors qu’il pourrait changer de vie et changer de façon
d’agir. C’est alors qu’il a quitté Maurice pour la
Belgique. Sa mère se trouvait déjà en Europe ainsi que
d’autres proches qui ont voulu l’aider à changer. Peu de
temps après, il devait rencontrer Cheenta Ganpath pour ensuite l’épouser
après six mois. La famille espérait alors un changement dans la
vie de Sunil. Selon notre source, Sunil ne donnait que très rarement,
sinon jamais, de ses nouvelles. Lors de ses vacances en mars 2002, il passa
beaucoup de temps avec la famille de Cheenta. Âgé de 33 ans, il
travaillait auparavant dans la même clinique que Cheenta avant de perdre
son emploi. Sunil suivait un traitement psychiatrique. Nous avons aussi appris
que tous ses proches ont été bouleversés par la nouvelle
de la mort de Cheenta et de sa fille Anishtah. Ils espèrent savoir exactement
ce qui s’est passé pour expliquer l’acte de Sunil. La famille
en Belgique a déjà retenu les services d’un homme de loi.
Notre source nous a fait part que les proches de Sunil à Maurice attendent,
d’un jour à l’autre, des nouvelles de la mère qui
se trouve actuellement en Belgique. Nous avons aussi appris, d’une autre
source, que Sunil affirmait toujours qu’il y avait des gens qui étaient
jaloux de lui. Cette deuxième source nous informe aussi qu’il prenait
de temps en temps un verre d’alcool comme apéritif. De plus, comme
son comportement a commencé à changer - en fait, il devenait violent
- Sunil a aussi été hospitalisé en novembre 2003 mais il
n’était pas considéré comme fou. Par ailleurs, il
suivait des traitements à l’établissement hospitalier où
il travaillait car il était atteint d’hépatite C.



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Mauriciens morts à l’étranger

Une liste assez longue

Cheenta Ganpath et Anishtah Burrun viennent s’ajouter à la longue
liste de Mauriciens qui sont morts en terre étrangère.

Selon des chiffres non-officiels, environ une dizaine de Mauriciens sont morts,
parfois même de manière atroce, ces trois dernières années
en terre étrangère. Le 15 février 2002, Shiv Gungah poignarda
froidement son épouse mauricienne, Santa Gungah . La victime fut frappée
à trois reprises avec une telle violence que les infirmiers n’ont
pas pu enlever le couteau de chasse de son dos.

Un autre cas d’un Mauricien mort à l’étranger qui
a suscité l’émoi de toute l’île Maurice au début
de l’année 2003 est celui d’Atish Ramgoolam, 21 ans, un étudiant,
tabassé à mort en Russie par des skinheads le 2 février.
Un mois plus tard, soit le 18 mars, Vinod Bunawree, émigré avec
son épouse Rouma à Colmar, France, est poignardé par celle-ci.
Le 17 juin 2003, Eshan Chattun a été mortellement agressé
à l’hôpital psychiatrique de Tooting, Grande-Bretagne, par
un patient qui venait d’être interné. Deux jours plus tard,
cette fois-ci au Zimbabwe, Nazala Mansoor, 19 ans, n’a pu être réanimée
après qu’elle eut été anesthésiée dans
une clinique pour l’extraction de trois dents de sagesse. Puis, le dimanche
4 mai 2003, le corps sans vie de Kawsher Amantoola, 29 ans, a été
découvert dans son studio à Bentley, Grande-Bretagne. D’après
les premières conclusions de l’enquête policière britannique,
aucun ‘foul play’ n’est soupçonné dans ce cas.
Les soeurs Carossin, Jessica et Laeticia, émigrées en France,
âgées de 15 et 12 ans respectivement, ont, elles aussi, trouvé
tragiquement la mort l’année dernière dans un accident de
la route alors qu’elles étaient en vacances en Tunisie. En juillet
2003, un Mauricien, Lindsay Desmarais, a été victime d’une
chute fatale en Australie alors qu’il coupait un arbre dans son ranch.
Le 27 octobre dernier, David Geneviève est mort à Lyon suite à
une crise cardiaque. Il étudiait en France depuis deux mois. En novembre
2003, Devianee Chiniah, 38 ans, a été découverte sans vie
dans son appartement à Bradford, Angleterre. Elle est morte étranglée.
Son époux, Ali, a été arrêté et il a avoué
les faits. Toujours en novembre 2003, Akbar Badal devait aussi trouver la mort
dans un accident de la route le jour de la fête Eid alors qu’il
était en voyage d’affaires en Grande-Bretagne. En décembre
de l’année dernière, Patrice Dupré, 24 ans, un pianiste
qui travaillait à Dubayy a, lui aussi, trouvé la mort dans un
accident de la route. Son corps a été rapatrié pendant
la première semaine de janvier cette année.À la fin de
décembre, André Fanchette qui étudiait la médecine
en France, est mort d’une crise cardiaque.



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Pas de déclaration de la part des proches de Sunil Bissessur

Nous avons tenté d’avoir une déclaration du frère
de Sunil Bissessur qui habite à Maurice, mais il s’est refusé
à commenter cette affaire. “Je ne peux rien vous dire à
ce sujet étant donné que je n’habitais pas avec lui. Je
n’ai aucune déclaration à faire”, nous a-t-il dit.
D’autre part, nous avons appris qu’un proche de Sunil, vivant en
Belgique, arrivera probablement aujourd’hui à Maurice pour des
vacances.



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Le coût du rapatriement

C’est au bout d’une semaine que les dépouilles de Cheenta
Ganpath et d’Anishtah Burrun ont été rapatriées.
Ce sont les services des pompes funèbres belges ‘Van Grnderbeek’,
filiale de la compagnie Gryphon à Bruxelles, qui ont assuré le
rapatriement des deux corps à Maurice. “Dès que la police
nous a remis les corps après autopsie, notre agence a pris en charge
les deux corps pour l’embaumement, les cercueils, les services religieux
sur place (en Belgique), ainsi que le rapatriement vers l’île Maurice.
L’ambassade de Maurice en Belgique a beaucoup contribué à
faire baisser les frais d’avion qui sont très élevés.
En moyenne, la somme pour le rapatriement d’un corps tourne autour de
1300 euros (Rs 39 000) plus d’autres frais additionnels. Avec les deux
corps, les coûts sont plus élevés. Une partie des frais
a déjà été réglée par la famille de
Cheenta Ganpath”, nous explique Benoit Van Grnderbeek. L’ambassade
de Maurice en Belgique n’a pu nous indiquer la somme exacte des frais
encourus pour le rapatriement des deux corps mais elle nous a affirmé
que la famille à Maurice devra bientôt régler l’autre
partie des frais.



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La commune de Forest à Bruxelles en Belgique où habitaient Cheenta
Ganpath et Anishtah Burrun

Les deux victimes du double meurtre survenu en Belgique habitaient la commune
de Forest, dans la banlieue de Bruxelles. Forest apparaît avant tout comme
une commune de parcs et d’espaces verts. En effet, le parc Duden, le parc
de Forest, le parc Jacques Brel, le parc Abbé Froidure et la zone du
Bempt invitent à la promenade et à la détente. Dans le
temps, plusieurs brasseries étaient en opération à Forest.
Le site de l’une d’elles, la brasserie Wielemans-Ceuppens, est aujourd’hui
classé comme exemple d’architecture industrielle. Forest est aussi
le lieu de convergence des grands rassemblements médiatiques (Forest
National, salle 6 000 places) et d’activités industrielles en bordure
du Rhin. La place Saint-Denis, lieu typique, s’anime le samedi matin lors
du marché traditionnel et le dimanche matin lors du marché aux
voitures. La Belgique, située en Europe, est surtout connue pour ses
cafés, sa gastronomie, sa bière, la politesse du citoyen belge,
une culture très riche et la multiplicité de langages de ses habitants.

Nadine Bernard/Christophe Karghoo

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