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Amour, gloire et déchéance

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Lors d’une comparution en cour, quand il marchait encore.

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Ils se sont mariés le 30 octobre 1970. On les avait surnommé «Les mariés d’Osaka».

On l’a connu comme le président du Conseil d’administration d’Air Mauritius, puis comme un des protagonistes dans l’affaire de la «caisse noire» de la compagnie aérienne nationale. Récemment nous l’avons découvert sans force, affaibli. Mais qui donc est-il vraiment ? Portrait…

Il a connu le meilleur comme le pire. Sir Harry Tirvengadum, 73 ans, l’ex-p.-d.g. d’Air Mauritius, est un homme qu’on ne présente plus. D’abord, pour son ascension professionnelle fulgurante, puis, pour avoir fait couler beaucoup d’encre depuis que son nom est associé, en 2001, à une histoire de complot dans le but de détourner des fonds de la caisse de la compagnie aérienne nationale.
Sir Harry Tirvengadum quittera Air Mauritius mais y reviendra quelques années plus tard, cette fois-ci en tant que président seulement. Le directeur général sera Vijay Poonoosamy qui révélera le pot aux roses.
Au cœur du scandale, il défraie de nouveau la chronique en apparaissant, dans le cadre de l’affaire, souvent en cour sur une civière, victime, selon ses proches de troubles cardiaques et d’autres complications. Aujourd’hui, sir Harry, né en 1934, fait encore parler de lui car vu sa condition physique, la cour a ordonné l’arrêt du procès contre lui.
Nous avons à maintes reprises cherché à avoir une réaction de lady Elahe, mais une proche devait nous dire qu’elle n’était pas disponible pour nous parler. Et cela, bien que nous ayons insisté et réitéré notre demande à plusieurs reprises.
Flash-back. Incursion dans l’intimité de sir Harry : l’homme, l’époux, le père et le grand-père qu’il est…
Si aujourd’hui, on ne le voit qu’allongé sur une civière, il y a quelques années, en 2000, lorsque 5-Plus dimanche avait rencontré sir Harry, pour une interview, tout semblait lui réussir. C’était ses années de gloire. Les jours sombres du scandale d’Air Mauritius n’étaient pas encore là. Il était alors président du conseil d’administration d’Air Mauritius, après avoir travaillé au ministère de l’Information, puis chez Rogers, entre autres.
Le travail occupait une place importante dans sa vie et même à la maison, il se retirait souvent dans son bureau pour étudier ses dossiers. Ses proches le décrivaient comme «un mari adorable, un papa généreux et un grand-père heureux». Sir Harry, lui-même, nous évoquait, à l’époque, ses moments privilégiés qu’il aimait partager avec ses trois filles et ses petits-enfants.
D’ailleurs, faisait ressortir son entourage, il aimait se mêler à leurs jeux et courir avec eux. «Les petits-enfants nous rapprochent des enfants. Je me rattrape un peu, je n’ai pas vraiment eu le temps de voir mes enfants grandir.» Son aînée, disait de lui : «C’est un père généreux, têtu quelquefois, mais tellement simple.»
Se dévoilant, sir Harry – anobli en 1988 – ex-étudiant du collège Royal de Curepipe et ayant fait une licence en administration à l’université d’Oxford, se disait amateur de la bonne cuisine mauricienne, surtout du curry de poisson agrémenté d’aubergines. Il confiait aussi qu’il aimait se détendre dans son salon, à Floréal, en écoutant de la musique carnatique (NdlR la musique classique de l’Inde du Sud). «Cela me procure une grande émotion.»
Lui qui racontait aussi qu’il adorait voyager et notamment se rendre en Inde. Il citait Lalgudi Jayaram, Ravikiran Chitraneena ou tout simplement Ravi Shankar, parmi ses chanteurs préférés. Sa vie a pris une nouvelle dimension lorsqu’il rencontra celle qui est aujourd’hui lady Tirvengadum : Elahe, une Iranienne, vivant alors au Japon. Les deux s’étaient croisés pour la première fois à Osaka, alors qu’il était en voyage d’affaires, délégué par le ministère de l’Industrie.
Lady Elahe est séduite par cet homme «extremely kind end very considerate». Le mariage a lieu le 30 octobre 1970. L’événement est cité dans l’express du lendemain, on les appelle alors «Les mariés d’Osaka» et on écrit que Sir Harry «a ramené une perle du Japon». Depuis, ce ne sera jamais l’un sans l’autre. «Elle s’occupe de moi», nous disait-il à l’époque. C’est elle qui l’habille : elle achète ses vêtements, ses chemises, ses pantalons griffés Lacoste, Pierre Cardin, Lanvin et Givenchy.
Et aujourd’hui encore, lady Elahe reste digne à ses côtés, l’ayant accompagné à plusieurs reprises, lors de ses différentes comparutions en cour. La famille, nous disait à l’époque l’ex p-.d.g. d’Air Mauritius, a une place importante dans sa vie : «Quand il y a une décision à prendre, on se concerte et nous discutons ensemble.»
À la source de son équilibre, faisait ressortir sir Harry, se trouvaient aussi ses parents : Govinden qui était un Court Interpreter et sa mère Meenakshi, femme au foyer. Originaire de Stanley, Rose-Hill, issu d’une famille de sept enfants, il a toujours vécu à l’abri du besoin. Quand elle était enceinte de lui, nous avait-il raconté, sa mère priait pour que ce soit un fils. Elle avait alors déjà cinq filles et un fils.
Un autre trait de caractère que les proches de Sir Harry mettaient à l’époque en avant , c’était son côté vif… qui aujourd’hui n’est plus présent ; sa maladie, suivant des rapports médicaux, et l’affaire Air Mauritius ayant causé sa déchéance…

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