• À l'affiche des séries «Fiasco» et «La Recrue» : après «Indiana Jones», les nouvelles aventures d’Ethann Isidore
  • Enquête judiciaire au tribunal de Souillac - Reshmee, l’épouse de Pravin  Kanakiah : «Le sergent Keesoondoyal a dit des mensonges»
  • Darshinee Choolun et la consécration américaine
  • Arrêté pour un délit de drogue, un jeune de 30 ans retrouvé pendu au poste de police de Curepipe - Sharda, la mère de Shiva Candasawmy : «Mo garson ti tro kontan so lavi pou li swiside»
  • «Mon Petit Renne» («Baby Reindeer») sur Netflix : analyse d’une sombre d’histoire de harcèlement, et bien plus…
  • Brave MMA Fight Night : soirée explosive à Côte-d’Or
  • C’est parti pour le réalignement des forces !
  • Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux

Quand «120 battements par minute» bouleverse les Mauriciens  

Ce mercredi 21 février, l’ONG PILS a organisé, à l’Institut français de Maurice, une projection privée du film. Le genre peut gêner, émouvoir, interpeller, bref, passionner. On y était.

À la sortie, des visages remués. 120 battements par minute n’a pas été une partie de plaisir. Le mercredi 21 février, l’ONG Pils a projeté le film de Robin Campillo à l’Institut français de Maurice. Le grand favori des Césars 2018 (verdict le 2 mars), Grand Prix au dernier Festival de Cannes, parle de romance homosexuelle sur fond de lutte contre le sida au début des années 90, par le groupe militant Act Up.

 

L’œuvre ne laisse pas insensible, à voir les têtes qui sortent de la salle après la projection. Qu’est-ce qu’en ont pensé les cinéphiles ? Pour Nicolas Ritter, directeur de Pils, ce film est un «chef-d’œuvre». Mais d’autres ne diront rien. Un spectateur nous confie par la suite que la charge émotionnelle est trop forte et que ce film lui rappelle trop de souvenirs pour qu’il en parle plus longuement.

 

D’autres sont moins timides. À l’instar de l’ancien athlète Stephan Buckland. Il parle d’un long-métrage qu’il a «fortement apprécié» : «J’ai aimé cette façon de décrire la perception des gens par rapport au sida. Ce film permet de réfléchir sur la condition des malades, le regard que l’on peut porter sur eux.

 

120 battements par minute a aussi un côté très militant. Un activisme bien mis en avant, qui a beaucoup plu au musicien et chanteur Jason Lily qui salue justement ce genre de projection : «J’aime qu’on projette des films qui sortent du mainstream pour parler de choses plus sérieuses et graves. Ce qui m’a plu, c’est cette façon de montrer le niveau de l’activisme, tout en montrant des réalités de façon aussi franche. J’écris souvent sur ces réalités, et ce film m’a inspiré. À voir en tout cas !»

 

Au final, ça parle de quoi ce film qui intrigue ? Dans 120 battements par minute, le sujet est traité de façon réaliste, à la fois dans une association militante comme au plus profond de ceux qui souffrent de cette maladie et qui sont condamnés à un amour tragique. Avec aussi cette façon, souvent poétique, de nous montrer la plus grande vulnérabilité de ces êtres qui ont un désir de vivre tout en étant de plus en plus proche de la mort.

 

Il y a également de l’émotion souvent brute, sans concession ni guimauve. La réalité, rien que la réalité, semble nous dire le réalisateur, qui ne se gêne pas de tout montrer, aidé par des acteurs à l’énergie folle. La rage, le sexe, l’amour, la mort. Un maëlstrom d’émotions qui vous submerge, vous enveloppe et vous broie dans les derniers moments. Comme d’autres longs-métrages qui traitent du même sujet (Les nuits fauves, Philadelphia), un grand film.

 

Et quand vous savez que le film est déjà disponible en DVD et Blu-Ray, vous n’avez maintenant aucune raison de passer à côté de 120 battements par minute.