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Ile Courts 2017 : un parrain «convaincu de la force du cinéma»

Son nom : Licinio Azevedo. Son rôle : parrain de l’édition 2017 du Festival Ile Courts, qui se tiendra du 10 au 15 octobre aux quatre coins de l’île. Un cinéaste d’origine brésilienne mais qui a beaucoup vécu au Mozambique. Très engagé dans ce pays, c’est un homme qui a réalisé plusieurs documentaires et aussi un film sur la guerre civile dans les années 80, Train of Salt and Sugar, qui sera en projection lors du festival. En attendant qu’il pose ses valises à Maurice, le cinéaste a bien voulu papoter avec nous.  

Vous êtes le parrain du Festival Ile Courts cette année. Vous connaissez l’île Maurice ? 

 

Malheureusement, je n’y suis jamais allé avant…

 

Connaissez-vous des films mauriciens ?

 

Au Mozambique, c’est quasi impossible de voir des films venant d’autres pays africains. Donc non. 

 

Votre film Train of Salt and Sugar (sur un train qui va voyager après la guerre civile au Mozambique) sera projeté pendant le festival. Parlez-nous de ce qui vous motive à évoquer un sujet aussi fort. 

 

Dans les années 80, pendant la Guerre civile, j’ai entendu parler de ce train qui traversait le pays. J’ai trouvé cette histoire extraordinaire. Comme j’aime réaliser des documentaires, j’ai voulu en faire un sur cette histoire. Mais je n’ai pas eu de soutien financier, les producteurs trouvaient ce projet risqué. Après la guerre, j’ai pris ce train plusieurs fois, voyagé dedans et recueilli des infos sur les gens qui y étaient durant la guerre. J’ai même écrit un roman dessus. C’est ce roman que j’ai ensuite adapté plusieurs années plus tard. 

 

Vous allez aussi animer une master class. Que souhaitez-vous partager ?

 

Le but est d’abord de présenter l’histoire du cinéma mozambicain suivant l’indépendance du pays jusqu’à maintenant. C’est une histoire unique à laquelle j’ai participé. Je parlerai aussi de mon parcours, tout d’abord en tant que journaliste en Amérique latine, puis comme écrivain et cinéaste au Mozambique. 

 

Le cinéma est-il le medium le plus fort pour parler d’un pays ?

 

J’en suis convaincu, spécialement pour un pays comme le Mozambique, où tellement de personnes sont illettrées.

 

Vous êtes brésilien mais avez plus vécu au Mozambique. Est-ce que ce cheminement, avoir deux pays dans votre cœur, a influencé votre travail de cinéaste ?

 

Oh oui, et de façon très positive. Je connais maintenant ces deux pays en profondeur mais je me sens plus comme un cinéaste mozambicain, ayant commencé le cinéma au Mozambique.

 

Des réalisateurs qui vous ont influencé ? 

 

J’adore les westerns des années 40 et 50, le néoréalisme italien et le cinema novo brésilien. Et bien sûr Godard, une influence majeure. Avec qui j’ai eu le privilège de travailler lorsqu’il avait passé un moment au Mozambique. Pour des metteurs en scène plus récents, j’aime beaucoup Tarantino et les frères Cohen, entre autres. 

 

Des conseils à donner aux aspirants cinéastes ?

 

Ne traitez jamais un sujet, dans un film, de façon plus longue qu’il le faut. Pour un long-métrage, puisez surtout dans les beaux éléments de l’histoire que vous voulez raconter. 

 

Des projets après Ile Courts 2017 ?

 

C’est très difficile en Afrique d’avoir du soutien financier pour un film. Donc, il faut avoir plusieurs projets en même temps. Mon favori du moment est un projet d’histoire d’amour pendant la guerre. En même temps, je vais suivre le parcours de Train of… J’espère que le public mauricien l’aimera. 

 


 

Tout le programme des projections du festival est à consulter sur le site de l’association Porteurs d’Images, qui organise l’événement : https://www.porteursdimages.org.