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Les politiciens sont-ils des pollueurs ?

C’est la guerre. Celle des oriflammes et autres banderoles. Reza Issack, député sortant du PTr (Stanley/Rose-Hill), et Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (APEC), nous donnent leurs points de vue sur le sujet. 

Les banderoles, les affiches et autres oriflammes sont de sortie. Peut-on dire que les politiciens sont des pollueurs ?
 
Reza Issack : Pour ma part, et par rapport à la région de Rose-Hill, je tiens à dire que toutes les banderoles avaient été enlevées le lendemain même du meeting du 12 octobre. Tout politicien qui se respecte se doit de ne pas faire du tort à l’environnement. Il s’agit aussi de la beauté de notre île et de la sécurité des usagers de la route. 
 
Suttyhudeo Tengur : Oui, les politiciens sont des pollueurs. En tant que ministres, députés du gouvernement ou de l’opposition, et autres PPS ou responsables d’institutions gouvernementales travaillant dans le domaine de l’environnement, ils sont les premiers à parler de la protection de l’environnement. Ils nous disent que le plastique prend cent ans pour se dégrader, mais ils oublient tout cela durant une campagne électorale. Même si les élections n’arrivent qu’une fois tous les cinq ans, le plastique cause des dégâts énormes à notre environnement et une petite île comme Maurice ne peut se permettre une telle chose. 
 
À part l’horreur qu’il représente pendant des mois et des mois en restant collé à nos ronds-points et autres arbres et bâtiments, une bonne partie finit dans le centre d’enfouissement de Mare Chicose. On avait parlé de l’utilisation du tissu pour faire des banderoles, oriflammes et drapeaux. Qu’en est-il ? On avait aussi parlé d’interdire le plastique lors des campagnes électorales. On attend toujours.
 
Tout cela est-il nécessaire ?
 
Reza Issack : De nos jours, on doit vivre avec la technologie évolutive. Il y a certes beaucoup plus de façons modernes de communiquer, mais les affiches, banderoles et autres oriflammes sont liées au folklore qui entoure les campagnes électorales. Le plus important, c’est toutefois de communiquer et de faire passer les bons messages. 
 
Suttyhudeo Tengur : Non, le plastique et autres décorations ne sont pas nécessaires. Menons une campagne propre qui ne salit pas notre environnement. Je ne crois pas que plus on décore les rues avec des oriflammes en plastique, plus on obtient des votes. L’électeur choisit les élus non pas par la quantité de plastique ou de dégâts que ces derniers ont causés à l’environnement, mais sur la base de compétences individuelles, d’appartenance à un parti, d’un programme et des idées. Donc, il n’est pas nécessaire de polluer notre environnement pour obtenir les votes des électeurs.
 
Comment arriver à un consensus sur le sujet ? 
 
Reza Issack : Pour moi, chaque parti politique doit prendre la décision de respecter l’environnement, de soigner son comportement et son langage. Et c’est une campagne saine et moderne que la population aime. 
 
Suttyhudeo Tengur : Il faut prendre le taureau par les cornes en faisant voter une loi pour bannir le plastique de la campagne électorale. Avant cela, il faut peut-être réunir les politiciens et les sensibiliser à la protection de l’environnement. Je suis sûr qu’ils accepteront de jouer le jeu, car c’est dans leur intérêt et celui de la population mauricienne. Ceux qui ne respecteraient pas l’environnement seraient passibles de poursuites et risqueraient de perdre des votes. Commençons dès les élections législatives qui s’annoncent pour qu’on puisse en finir avec le plastique d’ici une dizaine d’années.